La Chine : « ni prédatrice ni amie » c’est le titre intéressant de cet article des Echos.

“En matière de prêt aux pays émergents, la Chine n’est « ni prédatrice ni amie », juge une étude citée par « The Economist ».

Quel est le lien entre le métro à Buenos Aires, la télévision numérique en République démocratique du Congo, l’énergie thermale au Kirghizstan, des avions à turbopropulseurs du Vanuatu, le port de Freetown au Sierra Leone ? Tous ont bénéficié de prêts de la Chine.

Beaucoup d’observateurs ont accusé Pékin de financer ces pays pour prendre en gage des actifs comme des ports ou des mines. Ce à quoi la Chine répond qu’il s’agit d’une aide aux pays les plus pauvres alors que les autres prêteurs sont réticents à s’y engager.

Pourtant, écrit « The Economist », se faire une idée sur cette question est complexe, car les termes et les conditions de la plupart des prêts chinois sont confidentiels”.

Une équipe de recherche, dont le centre Aiddata, a néanmoins mis à jour des clauses d’une centaine d’accords de prêts et de garanties à 24 pays en développement, dont la grande majorité a été consentie par l’Eximbank et par la Banque de développement de Chine.

D’après ces clauses, les taux d’intérêt ne sont pas plus élevés (de 0,5 % à 4,5 % au-dessus du Libor) que ceux pratiqués par d’autres institutions. Ces prêts n’ont pas non plus comme objectif de faire de la Chine « un prédateur ». Dans 99 cas sur 100, la Chine ne demande pas à l’emprunteur de gager un actif physique, à l’exception possible d’un prêt au Sierra Leone qui mentionne « équipements et autres actifs ».

En réalité la limite de cette étude est assez simple.

C’est une question d’approche.

Il ne s’agit pas de savoir si la Chine impose des clauses terrifiantes à ses partenaires.

La raison est simple.

Si la Chine faisait cela, ce serait totalement contreproductif pour ses propres intérêts.

Ne soyons pas naïfs.

On impose des clauses terrifiantes lorsque l’on est au sommet et en position de leadership. C’est le cas des Etats-Unis avec les amendes imposées à tous les pays, ou aux entreprises qui ne commercent pas comme les Etats-Unis le souhaitent.

La Chine n’est pas là.

La Chine est donc souple.

Elle finance, elle vend ses produits, développe ses partenariats.

Mais ne nous y trompons pas, lorsqu’elle aura supplanté les Etats-Unis ce qui est son objectif.

Lorsque le Yuan aura remplacé le dollar.

Lorsque les porte-avions chinois sillonneront les mers, alors la Chine fera la même chose que le Etats-Unis et elle imposera sa loi y compris par la force.

C’est pour cela que la souveraineté et l’indépendance sont deux concepts qui doivent toujours restés au centre de nos préoccupations politiques et géopolitiques.

Charles SANNAT

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Source Les Echos.fr ici

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