Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Vous savez ce que je pense de la situation économique actuelle, en particulier celles et ceux qui me suivent jour après jour.

Les choses sont à la fois d’une complexité extrême mais aussi d’une simplicité biblique. Économiquement, c’est la catastrophe ; économiquement, le monde entier est soumis à une déflation terrible et destructrice sur fond de surendettement généralisé.

La seule façon de faire perdurer ce système à bout de souffle, c’est évidemment les politiques totalement inouïes économiquement parlant menées par les banques centrales.

Est-ce que ce qu’elles font est bien ou mal ?

Peu importe en réalité, elles le font et, ce faisant, conditionnent le monde dans lequel nous vivons. Devons-nous les blâmer ? Sincèrement, je pense que non. Bien sûr, les politiques monétaires menées profitent bien plus à Wall Street qu’à Main Street, une expression américaine signifiant que cela est bien plus favorable aux riches de Wall Street qu’aux pauvres gens de la rue comme vous et moi.
Pourtant, sachez, sans démagogie aucune et justement par honnêteté intellectuelle, qu’en fait vous en profitez, et vous en profitez même très largement des politiques centrales.

Pourquoi et comment, me direz-vous ?

Tout simplement parce que votre monde ne s’est pas effondré… Et que si votre monde économique s’effondre, je peux vous assurer que vous allez regretter amèrement les politiques des banques centrales.
Ne vous méprenez pas. Je ne défends personne, ni accuse quiconque. Pour le moment, et bien que ces politiques enrichissent encore plus les riches et appauvrissent les pauvres, il n’en reste pas moins vrai que le système tient. Le système ne tient qu’à un fil et ce fil c’est évidemment la politique concertée des grandes banques centrales à travers le monde.

Japon : “la politique monétaire ne peut pas tout”, dit le gouverneur de la BoJ

C’est une dépêche du jour de l’AFP qui nous apprend que “trois ans après le lancement d’une vaste offensive monétaire, le gouverneur de la banque centrale du Japon (BOJ), Haruhiko Kuroda, a insisté mardi sur le fait que l’action de l’institut d’émission ne pouvait à elle seule sortir le Japon des affres de la déflation”.

“Il a souligné que les dispositifs actuels d’assouplissement quantitatif et qualitatif, dont l’instauration récente de taux négatifs sur des liquidités déposées par les banques, agissaient dans le bon sens, mais que d’autres éléments devaient jouer pour que l’économie nippone prenne l’élan attendu.”

Vous devez bien entendre les paroles de ce gouverneur en exercice au Japon qui est le pays le plus avancé et dans l’endettement, et dans la déflation, et dans les taux négatifs. Le Japon montre la voie à tous. Que son gouverneur dise qu’il ne peut pas tout est un terrible aveu d’échec mais est surtout très inquiétant.

Cette nuit en Asie : le fonds de pension japonais aurait perdu 48 milliards d’euros

Cet article des Échos aborde un autre problème touchant le Japon.

“Cherchant à doper le Nikkei, pour redonner confiance aux acteurs économiques, Shinzo Abe a poussé le fonds de pension à investir plus massivement sur les marchés actions japonais et étrangers.

Habituellement, le gigantesque Fonds de réserve japonais des régimes de retraites publiques (GPIF) communique ses résultats annuels au début du mois de juillet. Mais exceptionnellement cette année, le plus important fonds de pension de la planète ne fera la lumière sur ses performances que le 29 juillet, soit après une élection parlementaire jugée capitale pour le gouvernement de Shinzo Abe.

S’étonnant de cette modification de calendrier, l’opposition japonaise se demande si l’exécutif aurait quelque chose à dissimuler. “Oui”, lui ont répondu ce mardi matin plusieurs analystes qui estiment que le GPIF, que Shinzo Abe a poussé à se montrer plus audacieux, vient d’enregistrer des pertes colossales. Les experts de SMBC Nikko Securities Inc. évoquent une perte, sur l’exercice fiscal qui s’est achevé le 31 mars, approchant les 6 000 milliards de yens, soit près de 48 milliards d’euros.”

Le Japon au bout du rouleau et le fil de la banque centrale va-t-il lâcher ?

Oui le Japon est en crise depuis maintenant presque 30 ans. Un peu comme nous finalement.
Je vous disais un peu plus haut que tout tenait par le fil des banques centrales qui, en réalité, assurent le fonctionnement à “cours forcé” de l’économie mondiale.

Si les banques centrales vacillent, alors ce sera l’effondrement systémique. C’est la raison pour laquelle vous devez surveiller avec une acuité toute particulière ce qu’elles font.

Maintenant, imaginez que les banques centrales cessent le soutien à l’économie ?
Imaginez cela ! Et vous comprendrez aisément la raison pour laquelle je vous incite à vous protéger.

En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !

Charles SANNAT

“Insolentiae” signifie “impertinence” en latin
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Source AFP pour le Japon ici

Source Les Echos ici pour la perte de 48 milliards 

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