“L’or devrait profiter de l’inflation, dont la vigueur risque de surprendre !”

Le début de l’année 2021 a marqué le plus mauvais départ pour l’or depuis 39 ans, avec un recul de 10 % sur le premier trimestre. Les taux d’intérêt outre-Atlantique sont remontés, portés par les inquiétudes sur la dette abyssale du gouvernement américain, mais aussi et surtout par les perspectives de croissance historique avec la fin de la crise sanitaire. Fin de la hausse pour l’or après le beau parcours réalisé en 2020 ? Pas si sûr : le marché physique semble aujourd’hui en ébullition, et la relique barbare n’a peut-être pas dit son dernier mot… d’autant que bon nombre de questions se posent sur un possible retour de l’inflation, et que les cours se sont redressés depuis le début du mois de mai…

L’or a beaucoup souffert, en début d’année, des changements de perspectives macro-économiques. D’abord, bien sûr, les anticipations d’une reprise vigoureuse au second semestre avec le déploiement de la vaccination dans les économies développées, ont poussé les investisseurs à rechercher du risque et à se positionner sur les actions, notamment sur les secteurs qui avaient beaucoup souffert en 2020 (aviation, banque…). L’or a pâti d’un moindre degré d’inquiétude. Dans le même temps, l’arrivée au pouvoir du président américain Joe Biden et de son équipe ont laissé entrevoir une politique de relance budgétaire toujours aussi soutenue, avec l’adoption d’un nouveau plan de relance et d’un plan d’infrastructure qui pourrait intervenir en deuxième partie d’année. Le déficit abyssal généré par l’accumulation de ces mesures a fini par inquiéter sur les conditions de financement américain, et l’on a notamment vu des adjudications obligataires plus tendues, poussant là aussi les taux d’intérêt à la hausse.

Les anticipations d’inflation ont progressé également, mais de manière mesurée, une majorité d’investisseurs estimant que la remontée des prix n’était que conjoncturelle, et essentiellement liée à l’effet de base sur les matières premières, dont les prix étaient nettement plus bas l’an passé du fait de la crise sanitaire. L’or, actif sans rendement, s’est donc vu en partie délaissé par des investisseurs, séduits par des perspectives de rendements réels plus attractives sur les autres classes d’actifs. Le cours du métal jaune a corrigé de 10 % sur le premier trimestre 2021.

L’envolée des prix à la consommation et à la production outre-Atlantique, avec des progressions qu’on n’avait plus connues depuis 2008, ont ensuite entraîné une détente sur les taux d’intérêt réels à nouveau à la baisse, ce qui a permis à l’or de rebondir. Reste à savoir si cette hausse peut se poursuivre. La Réserve fédérale américaine ayant à maintes reprises réaffirmé que les taux nominaux resteraient bas pour longtemps, le sort de l’or va essentiellement dépendre de l’inflation. Et les investisseurs pourraient être surpris par la vigueur de l’inflation, tant peu d’acteurs aujourd’hui présents sur les marchés ont connu des périodes de résurgence de l’inflation.

Mais c’est bel et bien l’évolution de la situation sur le front de l’inflation qui déterminera le sort de l’or dans les mois à venir. Si l’inflation devait augmenter, l’or retrouverait très probablement la faveur des investisseurs. A l’inverse, si celle-ci devait effectivement s’avérer temporaire, l’or pourrait être sous pression à court terme. Mais la reprise de la demande physique, et l’impossibilité pour les taux réels de remonter sans mettre en difficulté le financement d’Etats lourdement endettés, devraient lui permettre de reprendre malgré tout le chemin de la hausse. L’or a donc, sans aucun doute, toujours une place légitime dans les portefeuilles d’investissement… »

Je partage l’essentiel de l’analyse de Capital bien que la conclusion manque un peu tout de même d’enthousiasme. Plus que jamais l’or doit avoir une place dans le patrimoine. La place qui a toujours été la sienne à savoir celle de rôle d’assurance ultime de vos actifs et de vos valeurs.

C’est cela l’or, et ce n’est certainement pas quand l’inflation revient et que les dettes des Etats sont tellement monstrueuses que nourrir des doutes sur la possibilité même de les rembourser est légitime qu’il faut oublier de payer sa prime d’assurance annuelle et c’est votre or physique.

Charles SANNAT

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Source Capital.fr ici

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