Peut-on vraiment bloquer les prix des biens de première nécessité ?
Cette question revient dans le débat lors de ces élections législatives et je pensais que tout le monde avait tout de même compris que bloquer les prix c’est créer les pénuries.
Je répète.
Bloquer les prix c’est créer les pénuries.
Sans convoquer l’histoire ancienne à la barre du tribunal prenons deux exemples récents encore dans toutes les mémoires.
Les masques pendant le Covid et en début de pandémie. Souvenez-vous. Il n’y en avait pas en France et le négoce de masques était interdit. Avec quelques petits patrons, nous en avons fait venir non pas pour en faire commerce, mais pour dépanner nos familles, nos amis, les amis des amis, et nos médecins locaux. Nous n’avions aucun problème pour être approvisionnés et pour les faire venir. Mais nous les achetions 50 centimes pièces. L’Etat lui, voulait « bloquer » le prix à 5 centimes. Donc l’Etat n’avait pas de masque, et la population n’avait pas de masque. L’3tat a donc créé la pénurie par son blocage des prix.
C’est exactement la même chose avec les antibiotiques et tous les médicaments qui sont actuellement manquants dans vos pharmacies. Il n’y a aucune pénurie en Hongrie, parce que le gouvernement hongrois achète au prix du marché. Les Hongrois sont soignés. Pas les Français. Il faut dire que les Hongrois se sont essayés très récemment au blocage des prix, et ils y ont vite renoncé devant… les rayons vides. Au Venezuela ce n’est pas mieux. Blocage des prix = pénurie.
Mais ce n’est pas tout. Il y a également la Constitution, le cadre légal et les lois. On ne peut pas s’asseoir dessus comme ça !
Un cadre légal existant
« L’article L410-2 du Code du commerce dispose que si les prix sont, dans l’écrasante majorité des cas, « librement déterminés par le jeu de la concurrence », des exceptions peuvent être admises, dans les cas où un dérèglement du marché est avéré. Deux cas principaux sont énumérés : d’abord, dans les « situations de monopole ou de difficultés durables d’approvisionnement ». Ensuite, dans les cas où sont constatées des « hausses ou des baisses excessives de prix, […] une situation de crise, des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché ». Dans ces cas, le gouvernement peut agir, par décret, après consultation du Conseil national de la consommation, afin de réguler les prix pendant six mois maximum. Un nouveau décret peut être pris afin de prolonger le blocage, au bout de la durée maximale.
La seconde exception prévue par le Code du commerce a été utilisée plusieurs fois, notamment pour bloquer les prix des carburants dans les années 1990, ou lors de la crise du Covid-19. En pleine crise sanitaire, le gouvernement s’est appuyé sur cet article pour bloquer les prix du gel hydroalcoolique et des masques. Mais, la loi ne prévoit qu’une intervention « temporaire ». Le programme de gauche, à l’inverse, laisse entendre que la mesure aurait vocation à s’inscrire dans la durée… Le Code prévoit en outre un contexte d’application très particulier de «crise sociale». Or, la conjoncture actuelle – une inflation qui tend à ralentir, une progression des salaires qui rattrape celle des prix – ne semble pas vraiment correspondre à ce cadre. »
Vous ne pouvez pas encadrer les prix durablement et c’est une bonne chose.
Quand vous avez un blocage des prix vous avez des pénuries.
Les mêmes qui ont bloqué les prix et créé cette pénurie, vous imprime donc des tickets de rationnement et s’arroge le droit de distribuer à qui ils le souhaitent l’accès à ces biens.
La réalité, c’est que si vous voulez faire baisser les prix des biens de première nécessité, il faut augmenter l’offre. Pour augmenter l’offre il faut produire plus. Mais ce n’est qu’une partie du problème car ici, le problème n’est pas l’offre de farine, de blé ou de nouilles… il n’y a aucune pénurie de nouilles surtout dans le gouvernement Macron.
Non, le problème de l’inflation, ici, c’est qu’elle est monétaire.
Nous avons fait n’importe quoi, alors les prix se sont envolés.
Autre volet possible, bien évidemment baisser la TVA, mais ce sera « marginal ».
Bloquer les prix est illusoire, tout le monde le sait. C’est sans doute l’une des mesures les plus démagogique.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
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ET oui, bloquer les prix c’est créer des pénurie … mais laisser se créer des ententes permet aux entreprises de se créer des marges indues sur le dos de la populasse … rien n’est vraiment simple finalement …
Mafia quand tu nous tiens…
Vous avez raison Charles,
Et si les médicaments génériques étaient fabriqués par l’état au sein des facs de pharmacie ?
La petite boîte de 10 cachets d’aspirine est actuellement mise en pharmacie par Big Pharma à plus de 10 euros.
Scandaleux.
Lorsque vous avez de grands groupes industriels, ceux-ci fixent leur prix en fonction d’une concurrence restreinte, et les ententes sont légions!
Le prix de la C 3 s’aligne sur celui de la Dacia , alors qu’ils n’ont pas les mêmes coûts!
Dans l’agro alimentaire , les chasseurs de prix ciblent les prix de la concurrence et s’alignent juste en dessous ! C’est aussi du contrôle des prix!
Si j’achète mes cerises au petit producteur local, il les vendra 5 euro le kg , alors que c’est 10 en supermarché!
En réduisant la concurrence, vous réduisez le nombre d’acteurs et la filière fixe un prix unique !
Le chantage à la pénurie , sur l’huile, la moutarde, le PQ, ont été orchestré pour faire grimper artificiellement le prix! Le producteur n’a pas eu grand chose , voire rien !
Je suis contre la fixation des prix, que ce soit l’Etat ou l ‘industrie . Plus ,il y a de producteur , plus les prix sont libres, la concentration engendre à moyen terme des ententes et des pénuries organisées !
Tant que nous ne voudrons pas comprendre le phénomène inflation le pouvoir d’achat baissera par la création monétaire monumentale de fiat monnaie créée ex-nihilo ,c.a.d. sans contre partie de richesses correspondantes ou de travail effectué.Ce dévoiement du Keynésianisme a été voulu , »toute monnaie papier et ses dérivés soutenue uniquement par la confiance mise en son éditeur finit toujours par revenir à sa valeur intrinsèque c.a.d. zéro » (Voltaire et des centaines d’autres dont J;P;Morgan C’est simple m’enfin!
Nous les vieux, dont la majorité ne vote pas Macron, quoi qu’en disent certains lecteurs (ce sont les vieilles à qui il plaît, par sa jeunesse et sa faconde, et comme elles sont bien plus nombreuses que leurs maris, morts au travail…), nous savons que le blocage des prix n’a jamais rien donné de bon.
Comment faire comprendre aux jeunes inactifs que s’ils se bougeaient le cul comme on l’a fait entre 1945 et 1990 le pays irait beaucoup mieux ?
Question masques, j’ai imprimé le patron pour fabriquer un masque mis en ligne par le CHU de Grenoble. 2 couches de drap fin (ext et int) avec une couche de polaire entre les 2. Bien plus efficace que les masques du marché. Faut un peu de temps, du fil et une aiguille.
Question médocs, à part 2 trucs pour le coeur (peut pas faire autrement, et encore, parfois je me demande…), le reste, c’est hygiène de vie (‘sans forcément se priver !) et préparations personnelles, toutes à base de plantes strictement locales.
Faut choisir son camp !
@BRGJGKMR « La petite boîte de 10 cachets d’aspirine est actuellement mise en pharmacie par Big Pharma à plus de 10 euros. » ??? Quelle pharmacie? Votre pharmachien est en plein délire?
Je veux un service 5 étoiles mais je vous préviens je ne paie que 10€ par nuit !
Tout à fait logique, ça ne choque personne.
Ok sur le fond, les patates a moins d’un euros le kilos = moins de patates, sinon d’Ukraine à l’uranium appauvri et plus rien.
Reste que ces réglements sont hors Tipp et hors réglementation des prix énergétiques via Brux, non ?
MDRRRRRRRRRRRRR si ça ne fait que comme la pénurie de masques mais OSEF car les masques ne servaient quà ceux qui y ont cru… et y en a encore assez cons pour y crpoire encore (aux masques). Ce n’est pas cela qui créera de spénuries car Macron els a déjà programmées…