Sommes-nous menacés par une pénurie plus grave que celle du beurre dont nous sortons péniblement depuis quelques semaines seulement et qui serait cette fois-ci celle du rosé, alors que les premiers rayons de soleil pointent leur nez (enfin) après une saison des pluies interminable ? Ce serait un drame.

Un drame collectif, puisque nous pourrions devoir vivre notre premier été sans rosé, enfin si l’on en croit les titres alarmistes de la grande presse.

Bon, il est vrai qu’il y a eu du gel l’année dernière et que cela a entraîné une perte importante dans les récoltes de raisins et donc s’il y a moins de raisins, il y a moins de vin… Logique me direz-vous.

Sauf qu’en fait, tout cela c’est en réalité du prétexte pour une guerre de gros sous que se livrent les industriels les uns contre les autres, le tout sur fond de demande mondiale qui explose, faute à la mondialisation !!

C’est un peu la même histoire que le beurre.

La demande est forte, la récolte pas terrible, les prix montent. Pourquoi livrer la grande distribution française à prix préférentiels alors que les Chinois ou les Brésiliens payent deux fois plus pour le même produit ?

Il n’y a pas de pénurie, il y a une dépossession de nos productions qui entraîne de facto des diminutions de disponibilité de nos propres produits. Pour continuer à avoir accès à notre propre production, il nous faudra payer les prix internationaux, donc plus cher.

Dans les années qui viennent, nous allons redécouvrir le véritable coût de l’alimentation. Cela ne va pas faire rire tout le monde et pour le moment, notre indépendance alimentaire est traitée comme la dernière roue du carrosse par notre sainteté présidentielle.

Charles SANNAT

Source Le Point ici

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