Vous savez, vous pouvez m’expliquer ce que vous voulez sur la RSE la responsabilité sociale de l’entreprise.

Vous pouvez me dire tout ce que vous voulez sur votre comportement vertueux en termes d’écologie et que vous sauvez le climat en triant vos poubelles ou en forçant les autres à manger des graines de quinoa ou de boulgour produites au-delà des océans en essayant de transformer tous les humains en poules picorrantes.

Vous pouvez hurler, bloquer la circulation, vous coller la main sur une œuvre d’art, ou encore être éco-anxieux ou plutôt éco-dépressif mais si vous le faites un iPhone à la main il vaut mieux prendre un salutaire recul et introduire un peu de nuance.

Pourquoi ?

Parce que lisez cet article des Echos intitulé « dans l’enfer de l’usine géante d’iPhone ».

Ce qui est sûr c’est qu’il ne faut pas donner des leçons de vertus aux autres quand on est si imparfait.

Il faut cesser de regarder la paille non recyclée dans l’œil du voisin sans voir la poutre des mauvais traitements infligés pour posséder un iPhone.

« Si je pouvais, je m’enfuirais », nous confie un employé de l’usine de Zhengzhou, dans le centre de la Chine, en proie à de violentes manifestations. Propriété du taïwanais Foxconn, le sous-traitant d’Apple, ce site géant tourne avec des salariés confinés de force du fait de la recrudescence des cas de Covid.

« Défendons nos droits ! » « Rendez-nous notre salaire ! » « A bas Foxconn ! » Des manifestations d’une rare violence ont éclaté dans la plus grande usine d’iPhone au monde, propriété du sous-traitant taïwanais Foxconn. Situé à Zhengzhou, au centre de la Chine, le site vit quasiment coupé du monde depuis plus d’un mois, appliquant de très strictes mesures de restriction destinées à étouffer une résurgence de cas de Covid-19. Avant l’épidémie, jusqu’à 300 000 employés travaillaient dans cette usine surnommée « iPhone City » et où est assemblée la majorité des smartphones d’Apple qui sont ensuite vendus partout dans le monde.

Des travailleurs ont voulu s’échapper des dortoirs aux premières heures de la matinée, se battant avec des gardes en combinaison blanche intégrale et tentant de se frayer un chemin entre les barricades. Une autre vidéo montre un véhicule renversé. Dans une troisième, un ouvrier à la tête ensanglantée. Sur d’autres, des hommes munis de bâtons brisent des caméras de surveillance et des fenêtres. Des forces de l’ordre semblent arriver en masse en fin de journée pour tenter de rétablir le calme.

Le risque de contracter le Covid-19 – toujours présenté comme le danger absolu dans un pays scotché à sa politique « zéro Covid » – et les conditions de vie confinée avaient déjà poussé des milliers d’employés paniqués à fuir à pied fin octobre, paralysant une partie de la production. Pour maintenir l’usine à flot, l’entreprise a offert d’importantes primes aux employés restants et tenté de recruter de nouveaux ouvriers avec l’aide des autorités locales, qui ont prêté main-forte en encourageant des anciens membres de l’Armée et des cadres du Parti communiste à rejoindre l’usine.

Comme lui, beaucoup de nouveaux employés ont été plongés dans l’isolement, forcés de vivre dans des dortoirs sommaires et de subsister avec des repas spartiates. « Je croyais que Foxconn avait fait des efforts sur le plan sanitaire mais, chaque jour, il y a de nouveaux cas de contamination », déplore-t-il. Les rares jours où il a pu travailler, il a été affecté à la gestion des nouveaux arrivants, faute de qualification.

Surtout, la rémunération n’est pas à la hauteur de ses espérances et les jours de quarantaine ne sont pas rémunérés. « Quand je suis arrivé, ils m’ont dit que je serais payé 30 yuans [4 euros] de l’heure, pour dix heures de travail par jour. Mais j’ai travaillé quatorze heures par jour et mes heures supplémentaires ne sont pas payées, affirme-t-il. »

Charles SANNAT

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Source Les Echos.fr ici pour lire l’article complet

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