C’est une bonne nouvelle dans mon petit coin de Normandie et à quelques kilomètres de chez moi que l’ouverture d’une des seules filatures de lin en France. Je partage avec vous un petit moment de chauvinisme régional !
“Une filature de lin vient de démarrer à Saint-Martin-du-Tilleul (Eure), nouvelle étape dans le début de relocalisation de la filière en France, a-t-on appris mercredi auprès de son propriétaire le groupe NatUp.
Il s’agit de la deuxième filature de lin à ouvrir en France, après celle lancée à Hirsingue (Haut-Rhin) par le groupe Velcorex-Emmanuel Lang en 2020, a précisé le groupe agro-industriel normand. Les dernières filatures de lin françaises avaient été délocalisées au début des années 2000.
“Depuis vendredi, il y a du fil qui sort tous les jours” à Saint-Martin-du-Tilleul, a précisé à l’AFP Karim Behlouli, directeur général de NatUp Fibres.
Près de 4,4 millions d’euros ont été investis avec 25 % de subventions, de l’Etat et la Région, et 25 % d’avancement de ces financeurs”.
Il faut savoir que jusqu’à présent la Normandie est l’une des régions les plus productrice de lin grâce à un climat très spécifique (à base de pluies, d’averses et autres bruines humides !).
Le lin normand partait directement en Chine pour être filé et transformé en vêtement par exemple ou en d’autres produits plus techniques.
Filer en France c’est remonter la chaîne de valeur et c’est ainsi que commence un processus de réindustrialisation.
Il faut reconstituer des filières entières et un écosystème. C’est long. C’est coûteux.
“Pour relancer ce savoir-faire en Normandie, le groupe a acheté neuf machines (sept en Chine, une en Italie et une en Allemagne). Et il est en train de former au filage les 27 salariés de son usine de peignage (une des étapes préalables au filage) de lin de Saint-Martin-du-Tilleul”.
Il annonce le recrutement “en cours” de 25 personnes d’ici deux mois à deux ans, en fonction de la demande du marché (ce qui est énorme pour notre petit coin de Normandie !).
“Il faut trouver tous ces clients qui vont remplir le carnet de commande” mais le premier vêtement en fil normand de lin devrait voir le jour dans les prochaines semaines, assure M. Behlouli.
L’objectif est de produire 250 tonnes de fil par an, l’équivalent de 1,25 million de chemises ou 750 000 pantalons de yoga.
NatUp vise le tissage et la confection française pour des vêtements 100 % made in France. Son fil est à 22 euros le kg, contre 16 à 17 euros pour le fil de lin chinois, selon M. Behlouli.
La France est le premier producteur de lin au monde. Mais 80 % de la production part en Chine et 20 % dans l’est de l’Europe”.
Voilà donc un exemple concret de réindustrialisation.
Cela nécessite évidemment l’intervention de l’Etat, des pouvoirs publics et des subventions !
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source AFP via Boursorama.com ici.
Vous n’imaginez pas tous ce que l’on peut faire avec du lin
MDI.lu a développé des capot de voitures à base de lin.
Que de bonnes nouvelles, surtout pour moi qui adore ce tissu : beau (c’est subjectif), climatisant, résistant, agréable au toucher…
Bravo à M. Behlouli !!!
Bonjour,
Merci de cette note positive!
Pour information, en region Occitanie, la cooperative Virgocoop (pour la reindustrialisation de la filliere du chanvre en France) a recu une aide de cette region. Des choses bougent.
Je ne suis certes pas neutre car je fais partie de cette cooperative(ouverte a tous, a bon entendeur), mais le resultat de la production vaut le cout!
N hesitez pas a regarder le site internet.
Et pourquoi l’état s’en priverait? Les chinois hésitent ils à investir avec des fonds souverains? Non, et cela augmente leurs fonds souverains et leur place sur les marchés…Il faut être aveuglé par l’idéologie libéralo/écolo européenne pour croire qu’il faut matraquer les gens de normes tout en forçant la libre concurrence et les privatisations….
Le propre de l’homme est de construire-déconstruire. Cela commence déjà chez les tout petits enfants. Serions nous à l’aube d’ une phase de re-construction? quelle bonne nouvelle.
Ce genre de nouvelles met un rayon de soleil dans notre ciel bien gris en ce moment. Comme vous le dites, rien n’est perdu !
C’est courageux et je me réjouis pour les heureux bénéficiaires mais l’Etat aura-t-il les moyens d’aider toute re’localisation alors que tous les candidats à la présidentielle nous promettent des baisses d’impôts ?
A remarquer notre dépendance, aucune machine ne provient de France, soit, il faut commencer à investir dans du matériel importé pour espérer relancer une filière.
Souhaitons sa réussite mais n’oublions pas qu’elle aura à affronter les lourdes charges françaises sur l’emploi et la fiscalité. Le seul atout étant la maîtrise de la matière première, le reste sera basé sur le savoir-faire, ce qui n’est pas le moindre défi…
– Les rabats-joies auraient préféré une usine de cartes électroniques …mais bon…
– “Région du lin car il y pleut” … Et où la Région arrose en subventions (25%) ! …
– Quel malheur pour ces entrepreneurs qui crachent à longueur de temps sur l’Etat sur lequel ils comptent pour faire leur business !!
Une bonne nouvelle partagée avec plaisir. Bravo aux entrepreneurs
Belge …
ici je suis neutre dans mon “jugement” !!!
Je ne comprends pas bien la réaction de “Cotyle” ci-dessus !
Mais “Bravo” pour cette belle initiative !
A la bonne “Eure” !
Idem pour le chanvre serait bien aussi. Il y a de multiples débouchés: dans le textile, le bio-carburant, l’alimentation, les plastiques, les matériaux de construction. Et cette plante est facile à cultiver. C’est le lobby du coton qui a tué la filière chanvre. Réhabiliter à grande échelle cette ressource serait un bienfait.
Bonjour Charles. Pour comprendre la disparition des filatures en France ( Dans le Nord en particulier ), il faut comprendre que les procédés de filage sont dépendants des conditions climatiques. Ainsi les filatures du nord avaient des équipements de climatisation extrêmement puissants pour assurer les conditions de température et d’hygrométrie. Or ces mêmes conditions étaient des conditions naturellement rencontrées dans les pays asiatiques. Donc, le seul moyen de rendre compétitives de telles industries, c’est de rendre inabordable le coût du transport. Même si quelques usines réapparaissent en France, les effectifs qui ont disparu ne seront jamais remplacés par les nouvelles usines. Quand nous mettons 10 personnes sur un thème, les Chinois : 100 ! En fait, les seules industries que l’on peut relocaliser sans trop de risques, sont les entreprises qui n’ont que peu de dépendance par rapport aux importations. En effet, si vous relocalisez des usines d’assemblage de composants importés, vous allez subir de plein fouet les augmentations des coûts de transport et l’objectif recherché sera d’office détruit.
Comme on pouvait le lire dans les analyses faites sur ce site, le télétravail va permettre la mise en concurrence au niveau planétaire. On va vraiment vers l’inverse de la relocalisation . L’ingénieur Indien sera immédiatement en concurrence avec l’ingénieur américain. Ce principe repose sur “le produit sur étagère”. En fait le gestionnaire part du principe que l’ingénieur Indien est identique à l’ingénieur américain. Cela peut se comprendre pour des formations calibrées ( s’il en existe ! ), mais pas du tout pour des formations qualifiantes. Un pays qui n’a pas d’industrie aéronautique peut-il former des ingénieurs compétents dans ce domaine. L’histoire de Boeing et de son système de commande de vol nous laisse penser que c’est loin d’être une évidence.
Ma mère avait uniquement du 100% lin draps nappes serviettes torchons (excellents pour faire briller les verres), elle m’a transmit le virus du lin de Normandie, plus vieilli plus beau et doux pour les draps , la raison que les armoires étaient remplies de réserves en attente d’être lavés avant l’usage c’etait un temps ou l’on prévoyait longtemps à l’avance le lin la richesse de l’héritage, bien plus împortant que les cuillers en argent, le lin etait un compagnon des plus intime de notre quotidien
j’allais tous les ans à Varengeville sur mer
passer une’ quinzaine, il y avait une jeune femme qui vendait du lin dans sa boutique, ah aussi georges Braque qui allait acheter son pain à la boulangerie dans sa rolls-royce et le bois des moutiers avec ses arbres gigantesques de Rhododendrons, heureux d’avoir ses bons souvenirs
Hirsingue est pas loin de la Franche-Comté, mais je n’avais pas entendu parler de cette filature de lin. Possible qu’elle est pris place dans une usine qui travaillait dans le textile et qui avait fermé depuis longtemps. Je dis cela de mémoire, à vérifier. La Franche-Comté, notamment la Haute-Saône est assez active dans la culture du chanvre.
C’est déjà une bonne nouvelle que nous arrêtions de vivre comme un pays sous developpé à savoir vendre les produits à faible valeur ajoutée et ne rien faire de plus… Ou se les reprendre transformés ailleurs. Dommage aussi que nous n’ayons ple de fabricants de machines car celui qu s’enrichit vraiment est celui qui fournit les outils…. Pour faire les produits que veut le marché. Mais merci à l’éducation nationale et aux fiscalités des politiques nous n’avons plus les ingénieurs et les entreprises vraiment industrielles pour vendre des machines. Nous avons préféré favoriser les caisses enregistreuses de carrefour et autres leclerc contre de l’industrie avec de la matière grise et des machines tout cela grâce aux impôts de production (CFE TAXE PRF basées sur la masse salariale et l’investissement) dont tous nos nombreux et crétins d’élus locaux vivent grassement pour acheter des lampadaires rond points feu rouge et panneaux de circulation et emmerder toujours plus les français et payer des fonctionnaires territoriaux dont tout le sait qu’il ne fichent pas grand chose….
Maintenant il faut consommer français. Sinon cette initiative est inutile
Le savoir faire de la France était merveilleux. Retrouvez-le, svp.
SUPER j’en suis heureuse étant de la région du lin – et j’aime tellement cette matière
Vive Natup
J’achète ma prochaine chemise d’été en lin chez eux
Attention cependant au positionnement tarifaire et à ne pas tuer la poule dans l’oeuf