Le Medef tente, par une nouvelle consultation pour aboutir à un code de bonne conduite non-contraignant qui sert donc à rien, d’éviter la modification du code civil sur l’objet social des entreprises qui, en devenant d’intérêt général, seraient toutes indirectement nationalisées de fait.

« Une nouvelle révision du code de gouvernance Afep/Medef, principal instrument de « soft law » en France, qui encadre notamment la rémunération des dirigeants, la composition des conseils d’administration, ainsi que des sujets tels que la discrimination. C’est ce qu’a d’entrée proposé l’actuel patron du Medef Pierre Gattaz, face à la suggestion de modification du Code civil, contre laquelle il n’a pas eu de mots assez durs lorsqu’elle est revenue dans le débat par la voix de Nicolas Hulot, en décembre dernier. «Boîte de Pandore», «judiciarisation des affaires», voilà ce que lui évoque l’éventuelle modification des articles 1833 et 1834 du Code civil qui définissent ce qu’est une société (la définition d’une entreprise n’apparaissant nulle part). »

Si je comprends parfaitement le hérissement de poil du Medef à ce sujet, car il n’est point réforme plus stupide que celle-ci, ce que propose le Medef prête à sourire. C’est de la communication.

Sur un tel sujet, il n’y a pas communication à avoir autre que la nécessaire pédagogie pour expliquer qu’une entreprise privée est privée, et qu’elle ne doit poursuivre que ses propres intérêts d’entreprise. Sinon cela porte le nom d’association !!

Pour l’intérêt collectif, et le respect du bien commun, c’est la loi qui vient encadrer l’activité quotidienne avec toutes les règles, normes et règlements ! Cela n’a rien à voir avec la vocation des entreprises.

Le gouvernement serait bien inspiré de ne pas se laisser entraîner par l’idéologie d’un Nicolas Hulot dans une direction profondément nuisible pour l’économie française. Ou alors on ferme les frontières !!! Il n’y a là rien d’idéologique. SI vous demandez aux investisseurs étrangers d’acheter ou de créer des entreprises en France ayant pour vocation l’intérêt général, vous êtes à peu près certains que le résultat sera de faire fuir tous les investissements étrangers.

Pour la prospérité de notre pays, il y a donc des idées meilleures à porter et à défendre.

Charles SANNAT

Source La Tribune ici

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