Remise en question par l’Italie d’une façon profonde des politiques européennes, qu’elles soient économiques ou sécuritaires, avec le sujet des migrants imposés à l’Italie qui n’a pas les mains libres pour gérer ce problème comme elle le souhaite. Sur la thématique des migrants d’ailleurs, les tensions sont très vives en Italie.
Sur le plan économique, les Italiens en veulent également terriblement (et à juste titre) à l’Europe pour la rigueur imposée qui découle et c’est trop souvent occulté du carcan de l’euro.
Charles SANNAT
La Ligue du Nord, favorite des élections législatives du 4 mars, n’exclut pas une sortie de l’Italie de l’UE si Bruxelles refuse de renégocier d’ici deux ans ses règlements en matière de fiscalité et d’immigration.
« Si d’ici là nous n’avons rien obtenu (…), nous n’excluons pas un retrait, comme la Grande-Bretagne l’a fait », a déclaré à Reuters Claudio Borghi, responsable de la politique économique au sein de la Ligue.
La coalition de droite, qui regroupe Forza Italia, formation de Silvio Berlusconi, la Ligue du Nord et un petit parti d’extrême droite, Frères d’Italie, devrait arriver en tête des élections, selon les sondages, avec même une chance d’avoir une majorité à la Chambre des députés.
Forza Italia, plus conciliante que la « Lega », s’inquiète des positions très arrêtées de ses partenaires sur les rapports avec l’UE.
Les deux partis ont convenu qu’en cas de victoire de la coalition, la formation arrivée en tête désignera le président du Conseil et aura un rôle moteur dans le gouvernement.
D’après les sondages, Forza Italia devance la Ligue.
Le numéro un de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, accuse l’euro d’être responsable des difficultés économiques du pays, une opinion que ne partage pas Silvio Berlusconi.
Banques en faillite
Mais Forza Italia, comme son alliée, ne cache pas son irritation face à la rigueur budgétaire imposée par l’UE à ses membres les plus endettés.
« Dans l’état actuel des choses, l’UE est un projet en faillite, elle n’a rien apporté de bon à aucun de ses membres », a affirmé Claudio Borghi. « Notre position de base, c’est non à l’euro. Nous pourrions apprécier l’Union sans l’euro. »
Un accord existe au sein de la coalition de droite pour laisser à l’UE un délai de deux ans pour répondre aux inquiétudes italiennes, mais Rome pourrait réduire ses versements au budget de Bruxelles bien avant.
« Nous sommes d’accord pour dire que la première chose à faire, c’est d’arrêter de payer. Pourquoi payer si on ne nous écoute pas ? », a lancé Claudio Borghi.
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