Jusqu’où vont monter les taux d’intérêt et le chômage pour casser l’inflation  ? se demande le Figaro qui commence par relater l’histoire de l’homme le plus riche du monde, alias Elon Musk qui souffre lui aussi de la remontée des taux à cause de son dernier prêt personnel !

« Même l’homme le plus riche du monde est pénalisé par le resserrement du crédit aux États-Unis. Pour acquérir le réseau social Twitter d’un montant de 44 milliards de dollars, Elon Musk avait envisagé de souscrire un prêt personnel de 12,5 milliards de dollars gagé sur ses actions dans Tesla, l’entreprise d’automobiles électriques dont il est propriétaire. Il a dû revoir son plan de financement compte tenu de la remontée des taux d’intérêt qui rend la vie plus difficile aux emprunteurs, quels qu’ils soient.

Personne ne versera une larme sur le fantasque Musk : fort de son répondant de première fortune mondiale, il a pu boucler sans encombre son opération sur Twitter. En revanche, des centaines de milliers d’Américains sont contraints de renoncer au logement de leur rêve en raison de l’envolée des taux des prêts hypothécaires. Ces derniers ont fait la culbute atteignant aujourd’hui 7,16 % (sur une durée de trente ans) au lieu des 3,14 % en vigueur à l’automne 2021. Du coup, les ventes de maisons individuelles se sont ­effondrées de 17,6 % en un an ».

Jusqu’où ? à 5 % en mars 2023 !

Les économistes de marché s’interrogent moins sur les relèvements à venir que sur « le taux terminal  » du processus de resserrement qu’ils fixent autour de 5  % au printemps 2023. Voilà aujourd’hui ce qui est anticipé, et cela pourrait bien s’avérer faux, pour la simple et bonne raison que l’inflation ne semble pas vouloir décélérer et il n’y a pas de raison qu’elle le fasse tant que les facteurs « inflationnistes » l’emportent sur les facteurs déflationnistes.

Un tel durcissement sera-t-il fatal pour l’économie ?

«  Personne ne sait s’il va y avoir une récession ou non et si c’est le cas, à quel point ce serait grave  », a admis sans ambages le 2 novembre Jay Powell, le président de la Fed.

Christine Lagarde tient le même langage en Europe, rappelant à l’envi la mission de la BCE de garantir un taux d’inflation de 2 % en rythme de croisière. « Il y a encore du chemin à parcourir », déclarait – elle le 27 octobre, lors de la réunion du comité des gouverneurs qui avait décidé pour la deuxième fois consécutive une hausse de 0,75 % de son principal taux directeur, le portant à 2 %. Avec ce commentaire brut de décoffrage, « la probabilité d’une récession se profile àl’horizon ». Le cap d’un taux de 2,5 %, voire 3 % est dans le collimateur des analystes privés. La stratégie de la BCE qui paraît sans ambiguïté, estime que « la stabilité des prix est d’une importance capitale pour la prospérité et la reprise de l’économie » selon les termes de sa présidente. Dût-on au préalable en passer par un repli de la vie économique. L’arbitrage est cruel, mais il faut se rappeler le mot de Raymond Aron : « Le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable. »

En fait à ce jour, personne ne sait et certainement pas plus les banques centrales jusqu’où il faudra savoir aller trop loin.

Mon analyse est que les taux vont monter bien plus haut que ce que les marchés pour le moment anticipent.

Charles SANNAT

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Source Le Figaro.fr ici

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