Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

La preuve par MacDo! Comme vous le savez, je suis passionné par les mutations massives qui touchent le marché de l’emploi car cela concerne évidemment la vraie vie des vrais gens. Vous, moi, nous serons tous touchés par les immenses bouleversements qu’annonce la « robolution », la révolution robotique.

Il est de bon ton de passer à l’antenne et, comme je le dis souvent, de citer l’histoire éclusée et usée jusqu’à la corde des canuts qui ne veulent pas disparaître et de dire que l’automatisation ne fait pas perdre de travail et que c’est d’ailleurs dans les pays où il y a le plus de robots qu’il y a le moins de chômeurs.

Fin du débat.

Les canuts et la queue qui remue le chien!

Sauf que la réalité, ce n’est pas que plus il y a de robots moins il y a de chômeurs. La vérité c’est que les pays dans lesquels il y a le plus de robots sont par nature les pays les plus industriels, comme l’Allemagne ou la Corée du Sud, ou bien encore le Japon, et que dans ces pays industrieux, il y a effectivement moins de chômeurs parce qu’à la base, il y avait une industrie plus forte.

Il convient de rajouter aussi que dans ces pays autrefois en plein emploi, nous avons assisté ces dernières années à l’apparition du chômage ou d’une classe très pauvre de travailleurs, voire les deux, comme en Allemagne et, dans une moindre mesure, au Japon.

Dire que plus il y a de robots, moins il y a de chômage est aussi crétin que de dire que c’est la queue qui remue le chien…

L’automatisation en marche chez McDo

La réalité de l’emploi est donc toute autre.
Très différente.
Effrayante.

Prenons par exemple le cas emblématique d’une entreprise mondialement connue et reconnue à travers le monde.

Une entreprise qui a besoin de beaucoup de main-d’œuvre, qui recrute tout le temps car ayant beaucoup de « turn-over », c’est-à-dire des taux de « rotation » importants de ses effectifs. En clair, beaucoup partent volontairement (ou non) chaque année.

Normal, c’est un métier difficile, un métier également temporaire. Celui d’équipier. Équipier Mc Do !

Un boulot de jeunes, d’étudiants, un boulot pour se mettre le pied à l’étrier ou remplir la gamelle. Mais un métier quand même, et au-delà d’un métier, une véritable école. Celle du travail dur et harassant. L’école de la rigueur et de l’obéissance, l’école où l’on apprend à appliquer les règles, mêmes celles qui consistent à brosser les joints des carrelages une fois l’an à la brosse à dents pour que le restaurant soit rutilant. Ceux qui ont travaillé chez McDo sauront de quoi je parle.

Si vous voulez recruter un « jeune » qui sait bosser, un jeune courageux, prenez celui qui sort de deux ou trois ans chez McDo, vous ne vous tromperez sans doute pas !

Chaque année, McDo forme des milliers de jeunes. C’est moins le cas et cela le sera de moins en moins, comme en témoigne ce graphique effarant sur l’emploi chez McDo par rapport au nombre de restaurants !

Mac do automatisation graphique emploi

McDo : graphique de l’automatisation de l’emploi

Comme vous pouvez le voir, en 2013, les 35 429 restaurants avaient besoin de 440 000 collaborateurs pour tourner.

En 2017, avec 37 241 restaurants, soit nettement plus, McDo n’a plus besoin que de 235 000 personnes.

Comme le taux de rotation des effectifs est très important, il n’a pas été nécessaire de faire de plans de licenciement, cela ne s’est donc pas vu ni étalé à la une des journaux.

Pourtant, le phénomène est là.

En 5 ans, McDo aura divisé par 2 ses effectifs.

Remarquable non ?

Les profits suivent évidemment la courbe inverse.

Plus encore, comme client, c’est vous qui maintenant passez commande aux bornes automatiques, en trouvant cela « vachement bien », parce que « c’est nettement plus pratique ».

Le résultat ? 200 000 postes en moins.

Vous ne faites donc pas face à la disparition du travail du jour au lendemain, mais à sa raréfaction.

À cela, vous devez vous préparer, vous-même comme vos proches, et en particulier vos enfants. Si vous êtes retraité, et que vous pensez que vous n’êtes plus concerné, vous vous trompez, hélas.

Tout le financement des retraites repose sur la capacité des actifs à payer des cotisations sur des salaires versés qui servent à payer les pensions de nos anciens.

Point de salariés, point de salaire. Point de salaire, point de cotisation. Point de retraite !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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