Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Je vous parle beaucoup des taux qui montent ces derniers temps et c’est assez normal, car les taux c’est le prix de l’argent ! Et dans une économie régie par l’argent, le prix de l’argent est le prix maître, celui à partir duquel tous les agents économiques prennent leurs décisions d’investissements.
Il y a deux types de taux.
Les taux longs et les taux courts.
Les taux longs, comme leur nom l’indique, désignent les taux à longue maturité, c’est-à-dire à échéance lointaine, 10, 20 ou 30 ans. Il y a même des emprunts d’État à 100 ans pour les épargnants suicidaires qui veulent prêter leurs sous à l’État mexicain pour un siècle – si, si, je vous assure, cela existe vraiment !!
Et puis il y a les taux… courts ! À court terme quoi ! 1 mois, 2 mois, 2 ans, 3 ans… Et les taux courts, c’est eux qui servent au refinancement des banques par exemple. En gros, vos crédits sont plus indexés sur l’évolution des taux courts que sur celle des taux longs, qui concernent plutôt les dettes d’États.
Pour être clair, quand les taux courts montent, les taux de crédit de monsieur et madame Michu montent tout pareil !
Et que nous montrent les taux courts aux États-unis ?
Je vous le donne en mille… ils montent, et pas qu’un peu !
Regardez donc les taux à 1 mois, enfin l’évolution…
Bon, pour le trois mois… c’est, comment dire, une tendance identique !!!
Si nous prenons le 1 an maintenant, ce qui équivaut sensiblement à quelque chose comme 12 mois d’après mes dernières informations… nous ne sommes pas plus rassurés !
Et enfin, la dernière grande échéance… le 2 ans !
Je crois que nous pouvons dire 4 fois plus que cela monte.
Conclusion : cela va craquer ! Et c’est totalement volontaire. Vous contemplez une crise créée de toutes pièces et nous allons la chroniquer ensemble pour la postérité. C’est une situation passionnante !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire charles@insolentiae.com
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Bonjour
Je vous lis toujours avec intérêt. Je vous suggère cette lecture sur Mises Institute en écho
Si vous avez raison (et je le pense) vous allez devenir une star ! Je pourrai dire que je vous ai connu « accessible » à l’époque ou votre abonnement était peu cher (car c’est le cas au regard de la masse des infos que vous donnez) 🙂
Nous comptons sur vous pour maintenir votre « lanterne » éclairée !
Merci pour ce que vous faites
Ce qui est surtout intéressant à analyser c’est le « spread » càd la différence entre les taux des banques centrales appliqués aux banques, et ceux appliqués aux acteurs économiques par les banques. Cet écart de taux est censé inclure la prime de risque, qui en période de montée des taux de base, a tendance à augmenter. Si ce « spread » ne suit pas cette tendance, cela signifie tout simplement que les banques refusent de refinancer les crédits aux particuliers, soit parce que le risque est trop élevé, soit encore parce que l’application d’une prime de risque justement estimé, ferait grimper les taux, et partant, augmenterait le risque auquel ces banques s’exposent. Si on ajoute que les crédits bancaires sont aussi parfois censé financer les couvertures de placement boursier, on aura vite compris que le risque est totalement insupportable en période de montée des taux courts….
C’est une bonne nouvelle parce que le taux zéro est une absurdité qui a nourri la bulle spéculative pour soi-disant sauver le système financier de sa dernière crise de 2007. C’est aussi une bonne nouvelle parce que la remontée des taux d’intérêts en Europe même avec 6 mois de retard va exacerber les contradictions internes de la zone euro entre l’Europe du sud, dont la France, plombée par une monnaie surévaluée et à laquelle les taux d’intérêts actuels ont apporté un sursis et celle du nord dont l’Allemagne qui se gave de bénéfices record grâce à une monnaie sous-évaluée.
J’adore : votre mention dans la lettre stratégie de février, des GGS et leurs abjectes commandements, qui ne sont finalement qu’une copie des 10 premiers commandements. Commandements d’ailleurs guère mis en pratique, et pour cause ! Ensuite, le titre de cet édito : « mauvais karma ». Vous êtes vraiment fort, vous arriveriez à nous dérider sur les sujets les plus dramatiques !
Bonjour Charles, vous avez écrit beaucoup d’articles expliquant pourquoi la crise était innévitable et ce qui allait la provoquer.
Mais une fois la crise enclanchée, que se passera-t-il après selon vous? Quels sont les scénarios les plus probables.
Les banques qui empechent les retraits? Les monnaies qui s’effondrent? Le prix du petrole qui explosent? Les magasins qui se vident?
Merci.
Si les taux courts montent, cela impacte la consommation des ménages endettés.
Pour faire écho au billet du jour sur l’inflation US
Franchement, je ne vois pas l’interet de faire craquer l’économie.
Certes, le capitalisme a toujours su trouver des moyens de plus en plus efficaces pour réguler ses contradictions.
Mais chaque expédient mis en oeuvre ne fait qu’aggraver la crise suivante.
Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de rustines.
Rien de volontaire, là dedans.