Le temps reste le meilleur des égalisateurs et il est toujours utile de « laisser le temps au temps » comme disait un ancien Président français.

Quelques mois seulement après l’élection de Macron et dans l’euphorie de la grande marche sur l’Elysée, le secrétaire général de l’OCDE, le mexicain Angel Gurria, s’extasiait en septembre 2017 sur les réformes qu’allait entreprendre le grand timonier du palais, des réformes qui permettraient «d’offrir de meilleures perspectives à tous les Français»… « sous réserve toutefois que le président de la République s’attelle à la réduction de la dépense publique ».

Comme il faut savoir laisser le temps au temps, deux ans plus tard, l’OCDE constate dans son rapport 2019 que «le taux d’emploi reste faible et la situation des finances publiques ne s’est pas redressée».

Le rapport insolentiae 2019 qui ne sera jamais publié lui fait état:

d’une dette en hausse,

d’un déficit budgétaire élevé et supérieur au taux de croissance annuel du PIB,

d’une insolvabilité latente et généralisée de l’Etat,

de l’absence de souveraineté et donc de levier d’action possible dans le cadre européen actuel en dehors de la politique budgétaire,

de centaines de milliers de Gilets Jaunes dans les rues qui empêchent justement l’utilisation intensive de l’austérité budgétaire,

bref, on est mal barré, et en langage plus pudique c’est exactement ce que vient de dire l’OCDE.

Pour le reste, on sait bien quel est le programme, plus de libéralisme, plus de concurrence, plus de réformes (= plus de précarité et moins de coûts sociaux), moins de professions réglementées, bref, tout pour le marché, le très saint marché.

Charles SANNAT

Source Le Figaro ici

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