Aux Etats-Unis, l’inflation accélère, au plus haut depuis 1981, en effet la “hausse annuelle des prix a atteint 8,6 % en mai, une annonce qui a entraîné la chute de Wall Street et une remontée des taux d’intérêt à dix ans. Une situation qui met encore plus en difficulté Joe Biden, à cinq mois des élections de mi-mandat”.

Le journal le Monde d’ailleurs ne mâche pas ses mots concernant ce retour fracassant de l’inflation aux Etats-Unis (bien que tardivement et c’est facile une fois que les mauvaises nouvelles sont là !)

“Du jamais-vu depuis décembre 1981 : l’inflation annuelle s’est élevée à 8,6 % en mai aux Etats-Unis, selon les chiffres publiés vendredi 10 juin par le ministère du travail. Cette annonce a entraîné une chute immédiate de Wall Street (2,9 % pour le S&P 500 et 3,5 % pour le Nasdaq, indice riche en valeurs technologiques) et une remontée des taux d’intérêt à dix ans, qui sont passés de 3,02 % à plus de 3,17 %.

Ce chiffre confirme l’échec de la Réserve fédérale (Fed), présidée par Jerome Powell : avec des années de politique d’argent gratuit, la banque centrale américaine a laissé renaître l’inflation que l’on croyait disparue. Cette hausse généralisée des prix aggrave les difficultés du président Joe Biden, à cinq mois des élections de mi-mandat. La confiance des consommateurs, mesurée par l’université du Michigan, s’est effondrée en juin, passant de 58,1 à 50,2 % : ce chiffre n’avait jamais été atteint, y compris pendant la grande crise financière de 2008. Il s’incarne dans le prix du gallon d’essence qui frôle désormais les 5 dollars (1,25 euro le litre).”

Et oui, inflation est égale à récession, car si les salaires ne sont pas indexés, alors le pouvoir d’achat des gens s’effondre, et si leur pouvoir d’achat baisse, alors leur confiance s’effondre également puisqu’ils savent qu’ils seront moins riches demain qu’aujourd’hui.

Et le Monde d’oser rajouter que ce n’est même pas que la faute à Poutine ! C’est dire si nous avançons…

“L’invasion russe de l’Ukraine a renforcé une pression sur les matières premières et l’énergie qui préexistait. Le confinement de la Chine dû à la pandémie de Covid-19 a perturbé les chaînes de valeur, mais l’inflation touche désormais tous les secteurs de l’économie, alimentée par les politiques budgétaires et monétaires ultra-accommodantes pendant la crise sanitaire. « Opinion impopulaire : ce qui cause l’inflation, ce n’est pas Poutine, mais trop d’argent pour trop peu de biens », résume sur Twitter le financier Michael Gayed”.

Il y a évidemment une composante monétaire à l’inflation que nous vivons, mais pas uniquement.

Il y a également une forte composante de raréfaction des ressources et des capacités de production.

C’est à la fois une inflation monétaire mais également une inflation de pénurie, une inflation de tension d’approvisionnement et c’est nettement plus grave car ce sera nettement plus durable, et c’est parce que les analystes et les économistes ne prennent pas en considération cette inflation en deux dimensions qu’ils pensaient et pensent pour beaucoup encore, que l’inflation sera peu durable et que nous devrions atteindre le pic à peu près maintenant en milieu d’année 2022.

Il n’en sera rien.

Charles SANNAT

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Source Le Monde.fr ici

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