Pourquoi les banquiers centraux ne relèvent pas leurs taux d’intérêt ? se demande André Cartapanis du Cercle des Economistes !
Pour lui il y a trois grandes catégories de raisons.
Des préoccupations de plus long terme
“Les effets des politiques monétaires s’exercent de moins en moins par le canal du crédit et par l’impact mécanique des taux sur le volume du crédit, la demande globale et, in fine, sur l’inflation ou la croissance. Le poids des marchés financiers, des prix d’actifs, des effets richesse, des niveaux d’endettement, pas seulement des Etats mais aussi des ménages et des entreprises, est devenu dominant. D’où, d’ailleurs, les explications de Jerome Powell ou de Christine Lagarde, lors des conférences de presse faisant suite aux réunions des comités de politique monétaire, en direction des « marchés » bien plus que des entreprises, et moins encore des ménages. Or, une hausse des taux conduit inévitablement à une montée des risques, à des tensions sur la soutenabilité de l’endettement public ou privé, à une fragilisation des bilans, à des ajustements brutaux et des réallocations d’actifs sur les marchés d’actions et les marchés obligataires, à une volatilité accrue. Sans parler des effets sur les pays émergents. De quoi hésiter !”
L’origine de l’inflation actuelle ?
“Quelle est l’origine du rebond actuel de l’inflation ? Est-ce une réponse à un choc de demande, de nature à perdurer, et créant une demande excédentaire sur les marchés de biens et services ? C’est douteux, au vu de la hausse des taux d’épargne des ménages, d’un niveau d’investissement en capital productif qui reste modéré et des effets anticipés de la réduction des déficits budgétaires qui se profile au sortir de la pandémie. Mais si le redémarrage de l’inflation s’explique par un choc d’offre (pénurie de sources d’énergie, goulots d’étranglement dans les chaînes de valeurs internationales), alors l’inflation actuelle est temporaire et une remontée des taux sans fondement. A nouveau, de quoi hésiter”.
D’immenses besoins de financement
“Au-delà de la cible d’inflation (autour de 2 %) et de l’output gap (l’écart entre la croissance observée et la croissance potentielle), les banques centrales intègrent dans leurs décisions de court terme des préoccupations de plus long terme, en référence au fameux taux d’intérêt naturel, dénommé aussi le taux neutre ou le R*, qui n’est rien d’autre que le taux d’intérêt réel qui conduit l’output au plus près de l’output potentiel tout en assurant le plein-emploi et la stabilité des prix dans le long terme. R* n’est pas observable et doit être estimé, ce qui est loin d’être aisé. Mais les mutations en cours dans les systèmes productifs et dans la société (environnement, énergie, résilience, digitalisation, santé, grand âge…), s’ajoutant à la chute des gains de productivité et au vieillissement des populations, jouent toutes dans le même sens : des besoins d’investissement considérables, sans traduction immédiate en termes de croissance de l’output et des revenus réels, conduisant à la poursuite de la baisse de R* et justifiant le maintien de taux d’intérêt directeurs aux niveaux actuels”.
Si vous n’avez rien compris au R étoilé le R* et aux “output gap” ne paniquez pas. C’est du jargon d’économiste qui a besoin de se sentir professionnel. Retenez juste que les banques centrales “y-en a devoir financer grosses dépenses” comme par exemple la transition énergétique, la santé, le vieillissement etc. Donc entre la baisse de la population (déflationniste) et les besoins en financement monter les taux maintenant ne semble pas une super bonne idée.
Ce qui est important dans cet article c’est de voir que même les très conventionnels et lénifiants (pour ne pas dire pontifiants) économistes du cercle des économistes voient difficilement des taux monter durablement et sensiblement.
Donc l’inflation va continuer.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source Boursorama.com ici
“Si vous n’avez rien compris au R étoilé le R* et aux « output gap » ne paniquez pas. C’est du jargon d’économiste qui a besoin de se sentir professionnel. ”
Merci, Charles, vous m’avez fait ma journée, comme on dit en Anglo-Saxonie.
La baisse des taux a aussi permis de prolonger la vie d’ entreprises ” zombies ” qui ne devraient plus exister, c’ est aussi une question à résoudreè le plus vite possible avant qu’ elle continuent à puiser dans la caisse vide…!
Bonjour. Ils peuvent juste remonter leurs pantalons!! sinon tout est parterre. De toute façon tout est parterre!!! Je ne déprime pas et je ne suis pas négatif. REALISTE!!!!
La hausse des prix est due à une mutation volontaire du système productif vers un système qui l’est moins. Le système actuel est basé sur une énergie abondante et bon marché (bon, sans la transition écologique elle deviendrait de toute façon moins abondante et donc moins bon marché), les énergies renouvelables n’auront jamais ces deux caractéristiques.
Nous entrons dans une ère de produits plus rares et plus chers, les taux d’intérêt n’ont aucune prise sur ce fait et donc les augmenter ne règlera pas la question tout en aggravant la situation financière.
Ils accélèrent la destruction de l’épargne, du pouvoir d’achat etc ce qui rejoint le fameux, vous ne posséderez plus rien et serez heureux…
Les banques centrales sont dans un étau, tout ça va péter, ça ne peut pas continuer et ils le savent, c’est la raison pour laquelle ils doivent nous apposer leur identité numérique afin de nous contrôler encore plus, voilà pourquoi ils s’acharnent dans un narratif mensonger et manipulateur à vouloir nous piquer avec une thérapie génique expérimentale…voilà pourquoi ils risquent de devenir de plus en plus violents avec les “anti vax” et révéler leur vrai visage, celui du fascisme, du totalitarisme discriminateur pour qui la fin justifie les moyens quite à tuer des innocents, des opposants pacifiques…
Euh taux négatif, le 10 ans français est à 0.64, si je ne m’abuse, d’où la bonne santé des bancaires sur le dos des contribuables.
L’inflation devient stagflation
Il faut comprendre que les prix n’augmentent pas seulement en raison de l’accroissement de la demande (la demande commence à diminuer dans de nombreux secteurs), mais aussi en raison de l’augmentation de la masse monétaire !!
Bonjour
Tout a fait d accord avec vous Mr Merson ils ne peuvent que remonter leur pantalon pour cacher l inflation qu il y a a l intérieur car quand la débandade s empare des hommes les femmes sont paniquées
Gardons un peu d humour dans ce monde de fous
Les banques centrales fonctionnent à l’unisson avec les banques qui depuis 1973 financent les Etats. Si elles remontent les taux, vu le niveaud ‘endettemlent des Etats c’est la faillite. Alors que là les banques engrangent un max d’intérêts. Et les banques centrales n’ont rien à faire du montant de papier virtuel qu’elles injectent puisque mondialement toutes en injectent autant. La valeur de la monnaie baisserait si, apr exemple, la BCE en émettait plus que la FED, etc. Là ils n’ont rien à faire de la valeur de leur monnaie du moment que les intérêts rentrent dans les poches des banques très complices. Et en plus même la Chine et la Russie doivent s’aligner sinon plus aucune exportations…(par contre nos exports serait pas mal mais bon…)
D’un côté “nos élites bien pensantes” font tout pour provoquer l’inflation (et ils l’ont obtenue) d’ un autre côté elles décident que l’inflation ne dépassera pas 2% sur l’année écoulée. Elles ne contrôlent rien et provoquent des catastrophes (l’hyperinflation) dont la précarisation des classes modestes et de la classe dite moyenne.
Avec des taux bas, les obligations (7 à 10%) qui servaient aux réserves des retraites complémentaires par points ou autres, sont inutilisables, comme beaucoup d’actions surévaluées avec un sous-rendement de 2 à 4%.
Il faut revenir à des rendements normaux supérieurs à 7% qui est le taux de base pour calculer la participation dans le code du travail, et largement au-dessus de l’inflation réelle, qui est le double de celle de l’INSEE, truquée pour ne pas tenir compte des produits disparus.
Juste, merci Charles de rendre l’économie compréhensible ! C’est une qualité rare de savoir vulgariser (comme on dit). Les médecins le savent rarement, rendre compréhensible !
En fait, probablement dans toutes les professions, les “sachants” se complaisent dans la complexité de ce qu’ils ont appris, car cela les valorise. Vous, vous vous valorisez en sachant vous “mettre à la porté” du “commun”. Bravo et merci.
les banquiers centraux sont des abrutis dont les modéles sont conçus pour des situations dont la variabilité ne dépasse pas un écart-type.
du mal de la grippette est sorti un bien : le rapport capital/travail semble se ré-équlibrer un chouia. Ben oui on va vous vendre que tout le boxon á venir est á cause de ces salauds de pauvres.
D’apres l’accélération du momemtum le CPI US sera vers 10 dans 3 a 6 mois – si ces abrutis continuent á gesticuler sans agir pour ne surtout pas risquer de percer leur grosse bubulle , le principe de réalité va leur sauter á la gorge. Je ne suis pas Jérémie mais je vous garantis une baisse spectaculaire des indices avant la fin 2022.