C’est un article fort intéressant de Boursorama, plus pour ce qu’il ne dit pas que pour ce qu’il dit.
Explications et remplissons les blancs ensemble !
“L’économie américaine a créé beaucoup moins d’emplois que prévu le mois dernier, avec un solde de 38 000 nouveaux emplois dans le secteur non agricole en mai, contre une attente moyenne du consensus des analystes située à 164 000 nouveaux postes…”
Bon zut alors, Monsieur le con-sensus pensant qu’il y aurait 164 000 nouveaux postes mais manque de bol, il n’y en a que 38 000… Pas terrible. Mais ce n’est évidemment pas le plus important, c’est même l’arbre qui cache la forêt de la grande misère américaine (et mondiale, la France n’étant pas en reste).
L’économie américaine n’avait plus enregistré un solde aussi faible de création de nouveaux postes en rythme mensuel depuis le mois de mai 2011, où le solde des créations d’emplois avait atteint seulement 25 000 postes.
Voilà la phrase importante
“Le taux de participation, qui représente le ratio de la population active par rapport à la population en âge de travailler, a régressé à 62,6 % contre 62,8 % le mois précédent. Le « taux d’inactivité » a donc progressé de 37,2 % à 37,4 % de la population en âge de travailler…”
Le taux de participation baisse donc de 0,2 % sur un mois, ce qui veut dire que sur un mois, il y a 0,2 % de la population en âge de travailler qui se retire tout simplement de la recherche d’emploi “officielle” et y renonce tant il n’y a pas de travail, et 0,2 % de 100 millions cela nous fait 200 000 personnes.
En clair, il n’y a pas 38 000 créations de job mais 200 000 – 38 000 suppressions de postes, et croyez-moi, ce n’est pas bon du tout.
Pourtant, cela fait 5 ans que l’on dit qu’aux États-unis c’est le plein emploi.
La preuve d’ailleurs : lisez cette phrase géniale d’incompréhension et de contradictions : “Malgré ces données mal orientées, le taux de chômage américain parvient à régresser : les inscrits au chômage ne représentent désormais plus que 4,7 % de la population active, contre 5,0 % il y a un mois.”
Comme disait Churchill, “je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées”.
Charles SANNAT