Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

« Les voyants annonciateurs de la prochaine crise financière sont déjà passés au rouge » : ce n’est pas mon titre mais celui d’un des derniers articles de L’Express.

Il ne faut évidemment pas se réjouir d’une crise ni même l’attendre avec « plaisir ». Cela n’aurait pas de sens. Pour aller plus loin, il est nettement plus enthousiasmant d’investir, de faire des projets, de se projeter dans l’avenir et de la bâtir plutôt que d’adopter des attitudes fermées, tellement protectrices qu’elles nous empêchent finalement de vivre.

Il faut donc savoir se garder de ce grand danger. Éviter de se replier trop fortement à tel point que l’on en oublie de vivre est un bon état d’esprit, de même que celui de ne pas être inconséquent, et d’essayer de prévoir ou d’anticiper.

Tout est équilibre.

Et l’économie aussi. Or, le système est profondément déséquilibré !

Nos économies sont profondément déstructurées par les crises successives. Nous avons accumulé de tels déséquilibres, et nous nous sommes lancés dans de telles expériences économiques, que celui qui prétend connaître l’avenir avec certitude pêche a minima par orgueil.

La situation est trop complexe pour afficher des certitudes de manière péremptoire.

Pour autant, il est possible de cerner, d’anticiper certains risques avant qu’ils ne se matérialisent, et de tenter de s’en prémunir.

Voilà ce que dit avec justesse L’Express.

« Les taux d’intérêt ont repris leur ascension, et sont donc susceptibles de mettre les marchés financiers sous pression. Faut-il pour autant s’attendre à une nouvelle crise ? Pour qu’une crise financière se produise, il faut au moins l’un de ces 3 ingrédients : des emprunts excessifs, une bulle spéculative, et un déséquilibre entre les dettes et les actifs. »

Voilà une liste de critères intéressante à étudier ensemble.

Sommes-nous dans un contexte d’emprunts excessifs ? La réponse est oui. Sans aucun doute. Nous sommes même dans une bulle de dette globale, internationale, et touchant tous les pans de l’économie. Les États, les entreprises et les ménages n’ont jamais été aussi endettés, avec une palme d’or spéciale du jury pour les États qui n’ont jamais eu autant de dettes en temps de paix.

Sommes-nous confrontés à une bulle spéculative ? La réponse, là encore, est oui. Et pas uniquement à une bulle, mais à plusieurs. Une bulle obligataire, une bulle boursière et aussi une bulle immobilière.
Il ne s’agit pas de se prononcer sur un jugement de valeur du type l’immobilier c’est bien ou c’est mal. Ce n’est pas l’idée. L’idée n’est pas de critiquer tel ou tel actif.

L’objectif c’est de pointer les bulles, et pour voir les bulles, regardez les courbes ! Quand une courbe monte depuis plus de 10 ans, vous avez à faire à une bulle. Une bulle peut toujours grossir, encore un peu… Mais c’est quand même une bulle.

Ces trois bulles – boursière, immobilière et obligataire – ne sont liées qu’à des taux tellement bas qu’ils rendent l’argent gratuit ou presque pour spéculer sur des actifs. C’est ce qu’il se passe en réalité depuis presque 18 ans maintenant puisque cette politique de taux en baisse a été initiée à partir de l’explosion de la bulle Internet de 2000 et des attentats du 11 septembre 2001.

Enfin, un déséquilibre entre les dettes et les actifs ! Ou plus précisément, il faudrait que la valeur des actifs soit toujours largement supérieure aux dettes, sauf qu’ici, tout devient nettement plus fumeux quand il s’agit de valoriser justement la valeur des actifs.

Que vaut de l’immobilier à Caracas alors que le Venezuela est en train de sombrer dans le chaos ?
Que valaient les prix de l’immobilier aux États-Unis au pire moment de l’explosion de la bulle des subprimes et quand tous les propriétaires cherchaient à revendre en catastrophe ?

Le prix d’un actif aujourd’hui dans les conditions de marché actuelles n’est pas le prix de ce même actif demain dans des marchés très dégradés. Et cela peut se passer très vite. C’est donc le critère le moins précis et le moins discriminant des trois.

On équilibre le bilan en montant au cric le « prix » des actifs. 

Pour le moment, et ce qui est paradoxal, c’est que grâce à tout l’argent injecté, le prix des actifs a été augmenté, artificiellement et volontairement, mais cela ne repose pas sur une réalité d’enrichissement collectif. En fait, ce n’est pas paradoxal si vous m’avez bien suivi.

Pour équilibrer, enfin pour tenter d’équilibrer la situation, les autorités monétaires ont gonflé le prix des actifs, sauf que la gonflette d’actifs, comme toute gonflette, ne représente pas la véritable force. C’est fictif. C’est beau, c’est séduisant, mais c’est du vent.

C’est pour l’ensemble de ces raisons qu’il faut surpondérer le tangible au fictif ou au virtuel, sans oublier de vivre, de créer, d’inventer et de tenter, chacun à notre place, de rendre notre monde meilleur.

Ne pas oublier les risques, c’est aussi la meilleure manière de ne pas faire n’importe quoi !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Source L’Express ici 

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