« C’est une galéjade ! » : les poissonniers du Vieux-Port de Marseille ne décolèrent pas samedi après la verbalisation de plusieurs d’entre eux il y a une semaine pour ne pas avoir inscrit le nom latin des poissons sur leurs étals.

« Les clients ne font même pas la différence entre la rascasse et le rouget, qu’est-ce qu’on vient nous demander de mettre le nom en latin ! », s’agace Marie qui a été verbalisée pour la première fois en 25 ans de métier.

Comme elle, une dizaine de poissonniers vendant chaque matin leur marchandise sur le célèbre Vieux-Port ont été sanctionnés le 14 juin à l’occasion d’une opération de contrôle mobilisant une vingtaine d’agents des services de l’État (Directions départementales des territoires et de la mer, de la protection des populations et de la Direccte). Il leur est notamment reproché de ne pas avoir affiché le nom scientifique des poissons comme le veut la réglementation européenne et pour d’autres, ne pas avoir affiché les prix.

« Ce sont des bureaucrates qui ne connaissent pas le terrain. Aucun client me demande le nom en latin », poursuit Marie…

Le poisson, qu’il soit désigné en latin ou en français, est-il frais ?

Non parce que de vous à moi, les normes, c’est fondamental et essentiel, surtout si elles sont utiles, ce qui est généralement le cas pour les normes sanitaires (mais certaines restent stupides ou excessives). Alors le poisson était-il frais à défaut d’être désigné sous le nom latin ?

« Emmanuel Macron m’a garanti, après avoir éclaté de rire quand je le lui ai appris, que les poissonnières du Vieux-Port n’auraient désormais plus à écrire, en latin, le nom des poissons qu’elles vendent… », a indiqué pour sa part dans un communiqué le maire, Jean-Claude Gaudin qui a déjeuné vendredi avec le président de la République…

Super, nous voilà rassurés, en revanche, vous pouvez constater à quel point nous sommes incapables de réduire les normes, et règlements qui étouffent la croissance française en rendant tout projet terriblement long, lent, compliqué et coûteux.

Les pays et nations s’effondrent toujours sous le poids de leur propre complexité.

Charles SANNAT

Source AFP via Romandie.com ici

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