Câble sous-marins ou constellation de satellites, les GAFA comme on les appelle – à savoir Google, Apple, Facebook et Amazon – sont les géants internationaux (et américains) du Web.
Ces entreprises ont atteint des tailles hallucinantes et leur puissance financière est colossale. Résultat ? Il est assez logique qu’elles deviennent progressivement propriétaires de leurs propres infrastructures et investissent dans les réseaux et autres tuyaux nécessaires au transport de leurs propres données.
Ils sécurisent ainsi leur modèle industriel.
Ce sont les opérateurs téléphoniques traditionnels qui vont progressivement se retrouver marginalisés. Ils finiront soit morts, soit rachetés par l’un des GAFA.
Charles SANNAT
Les géants américains du Web Google, Facebook et Microsoft multiplient les projets de câbles sous-marins en «privatisant» ainsi les océans et ce, alors que 99 % du trafic mondial de données transitent déjà par ceux-ci.
Le volume de données échangées sur le Net est aujourd’hui tel que l’équation économique a changé, et les géants du Web Google, Facebook et Microsoft empiètent toujours davantage sur le territoire des opérateurs télécoms en s’intéressant de plus en plus aux câbles sous-marins qui assurent 99 % du trafic mondial de données.
Qui plus est, ils souhaitent posséder leurs propres câbles sous-marins, voire des câbles à leur utilisation exclusive. Ainsi, Google et Facebook ont annoncé la semaine dernière leur intention de déployer un câble sous-marin long de 12 800 kilomètres entre Los Angeles et Hong Kong, annonce la presse internationale.
Il s’agit d’un des câbles dotés de la plus grande capacité, avec 120 térabits par seconde, permettant par exemple 80 millions de vidéo-conférences en haute définition entre des correspondants situés des deux côtés du Pacifique.
La mise en service est prévue pour 2018, alors qu’on en ignore le budget pour le moment.
Pour les géants de la Silicon Valley, ce n’est pas une première. Facebook et Microsoft se sont récemment alliés pour un câble sous l’Atlantique, alors qu’Amazon a des projets similaires.
Et pour Google, ce câble entre Los Angeles et Hong Kong sera le sixième projet dans lequel il investit. La plupart du temps, une partie des capacités est louée à des tiers.
Les experts sont unanimes à estimer que, pour des sociétés comme Google ou Facebook, il est plus rentable d’investir directement dans la construction et la pose de câbles que de passer par ceux des opérateurs.
En effet, si on a les moyens, mieux vaut être propriétaire que simple locataire. Sur les liaisons transatlantiques et transpacifiques, les données échangées par les seuls géants du Web pèsent pour plus de la moitié du trafic. Le boom des réseaux sociaux, des vidéos sur le Web et la propension des entreprises à loger toujours plus de données dans le cloud alimentent cette croissance.
En investissant de façon plus autonome, ces groupes peuvent davantage maîtriser les usages et décider des technologies à utiliser ou des changements à effectuer sans avoir à demander l’autorisation à d’autres acteurs.
Le plus souvent, ces multinationales s’allient à des sociétés spécialisées, mais cette mainmise sur les réseaux ne manque pas de préoccuper les opérateurs traditionnels qui se voient grignoter de plus en plus de territoires. Aux États-Unis, Google déploie sa fibre optique dans plusieurs villes alors que dans des régions reculées, il teste la diffusion d’Internet via l’espace, comme Facebook.