Dans le contexte des tensions économiques entre les États-Unis et la Chine, les investisseurs de ce pays asiatique misent de plus en plus sur l’or. Pour le moment, cela n’a pas fondamentalement impacté les cours de la valeur refuge qui restent stables, ce qui est déjà une belle performance compte tenu de la hausse des taux traditionnellement défavorables au métal jaune qui, comme chacun le sait, “ne rapporte rien”.
Charles SANNAT
Sur fond de conflit commercial entre les États-Unis et l’empire du Milieu, les investisseurs chinois ont augmenté leurs placements dans des fonds négociés en Bourse (FNB) d’or, écrit l’agence Bloomberg.
Ainsi, le FNB chinois Bosera Gold a attiré 553,8 millions de dollars (près de 450 millions d’euros) depuis le début de l’année et pourrait enregistrer à la fin de l’année le plus important afflux de capitaux depuis 2014, soit la date de son enregistrement à la bourse de Shenzhen.
Les placements dans l’ensemble des FNB en or, suivis par Bloomberg, ont atteint quelque 73,2 millions d’onces, soit un maximum de ces cinq dernières années.
Parmi tous les FNB de matières premières, Bosera se retrouve en 3e position en termes de volumes attirés, n’étant devancé que par les Américains iShares Gold Trust et SPDR Gold Shares, est-il précisé.
La demande d’or au sein des investisseurs américains et chinois reflète « une plus large incertitude du marché, en partie liée aux risques géopolitiques », telles que les tensions ayant marqué le commerce mondial, a révélé à Bloomberg Juan Carlos Artigas, directeur de la recherche d’investissements du World Gold Council.
Rappelons que Washington a publié mardi une liste d’importations chinoises, d’une valeur globale d’environ 50 milliards de dollars, qui seront visées par une nouvelle taxe de 25 %. Deux jours plus tard, le Président Trump a ordonné au ministère du Commerce de son pays d’examiner la possibilité d’imposer 100 milliards de dollars de nouvelles taxes douanières sur les importations chinoises.
Ces démarches, les États-Unis les ont qualifiées de réaction aux mesures de rétorsion « injustes » entreprises par la Chine qui a elle aussi instauré des droits de douane supplémentaires de 25 % sur 106 catégories de produits américains tels que le soja, les voitures et les substances chimiques. Qui plus est, la Chine a menacé d’adopter de nouvelles contre-mesures et d’aller jusqu’au bout dans la défense de ses intérêts.