« Depuis deux semaines, visière sur la tête, Carlos Mourao, fleuriste, peut enfin faire fleurir le trottoir. Mais les clients ne se bousculent pas. Si l’après-confinement avait plutôt bien commencé, ses ventes ont ensuite brusquement chuté. « Au départ, les gens sont venus en nombre donc on a très bien fonctionné. Et depuis une semaine, il y a environ 30 % de fréquentation en moins », se désole ce professionnel.

« Il faut reprendre l’envie de sortir »
La raison principale : ses clients réfléchissent à deux fois avant de sortir effectuer un achat en cette période de déconfinement. « Je crois qu’on s’est finalement habitués au confinement. Il faut reprendre l’envie de sortir, de bouger », explique une passante. Résultat : selon la confédération des commerçants, les ventes ont chuté de 30 % en moyenne ».

Force est de constater et c’est assez logique que le climat est pesant et anxiogène.

Ma tendre épouse par exemple, ne supporte pas de se museler son fort joli museau avec une muselière appelée masque pour faire les boutiques ! Déjà que le « shopping » n’était pas sa préoccupation majeure, là avec un masque, du gel hydroalcoolique ou encore le respect des files d’attente etc, elle ne met plus les pieds dans une boutique. Nombreux sont les gens dans ce cas.

A cela vous pouvez rajouter également ceux qui anticipent des lendemains difficiles et qui préfèrent mettre un peu plus de côté plutôt que de tout dépenser dès fois que l’on perde son travail. Personne ne peut reprocher à un individu sain d’esprit de prendre ses précautions pécuniaires quand on sait le massacre qui attend l’emploi.

Autre élément, pendant le confinement, nous avons finalement appris à acheter nettement moins de choses, à utiliser ce que nous avions à la maison et à faire nettement plus de choses. Nous n’avons jamais autant fait de pains, de pâtisseries ou de yaourts maison. Il y a donc aussi un phénomène de fond et sans doute une rupture durable dans le « do it yourself » ou le faites-le-vous-même » en français, un mouvement qui accompagne une volonté de retour vers l’essentiel où on élimine le superflu.

Là aussi, c’est un mouvement plutôt sain, logique et cohérent.

Préserver la planète, c’est commencer par moins consommer.

Enfin, dernier sujet de réflexion, les usages de consommation changent également en migrant des achats en boutique vers une utilisation massive du e-commerce (ce qui n’est pas forcément un progrès pour le coup).

Charles SANNAT

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