C’est un basculement géopolitique et géostratégique majeur qui échappe à bien des analystes et commentateurs.

Les Etats-Unis, sont de devenus le premier producteur mondial de pétrole et cela vient limiter considérablement l’influence de l’OPEP et augmente de manière significative les paiements en dollars américains !

Comme nous l’apprend le Monde, “le cartel mené par l’Arabie saoudite a vu sa part dans l’extraction mondiale de brut passer de 43 % à 36 % en douze ans. Mais le club des douze, désormais épaulé par ses alliés de l’OPEP+, garde des atouts d’importance.”

Plus les Etats-Unis extraient du pétrole, plus le premier producteur mondial contrarie l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Avec l’Arabie saoudite à sa tête, ce cartel de douze pays membres a besoin de peser sur le marché, pour tirer les prix vers le haut. Or, son poids dans la production mondiale de pétrole (brut, sables bitumineux, schiste, condensats) a déjà décliné : il est passé de 43,2 % en 2012 à 36,3 % en 2022, sur désormais plus de 93 millions de barils par jour, selon les statistiques d’un organisme britannique, l’Energy Institute. Dans le même temps, la part des Etats-Unis a grimpé : elle s’est élevée à 18,9 % en 2022, contre 9,6 % dix ans auparavant, c’est-à-dire avant la « révolution » texane des pétroles de schiste.

Pour enrayer son déclin, l’OPEP compte aussi sur dix alliés formant l’OPEP+, depuis 2016. Soit 19 % supplémentaires de l’offre mondiale en 2022, principalement tirés par la Russie. L’institution demeure « un acteur essentiel pour la stabilisation du marché », insiste l’économiste Emmanuel Hache, de l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles. Cet « objet théorique non identifié » a traversé les décennies depuis 1960. Après avoir provoqué le choc pétrolier de 1973, il a résisté au contre-choc des années 1980. Y compris pendant la guerre entre deux de ses membres, l’Iran et l’Irak.

« La place de l’OPEP pourrait augmenter » de nouveau dans les années à venir, prévient même Giacomo Luciani, conseiller scientifique à l’Ecole d’affaires internationales de Sciences Po Paris. Car elle englobe environ 70 % des réserves prouvées de pétrole (c’est-à-dire le stock disponible dans les conditions économiques du moment), selon les statistiques 2020 du pétrolier britannique BP.”

Vous voyez donc toute la bataille qui se joue autours des dernières réserves d’hydrocarbures, ce sang vital pour l’économie carbonée qui est la notre.

Charles SANNAT

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Source Le Monde.fr ici

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