Lorsque j’avais 35 ans la banque dans laquelle je travaillais avait décrété que nous étions trop vieux et qu’il fallait nous mettre dehors avant 40 ans, sinon, la banque devait nous payer jusqu’à 65 ans ce qui ne les arrangeaient pas vraiment !

Vu l’implication des jeunes actuels et leur résistance à l’effort les entreprises changent complètement leur fusil d’épaule, finalement les vieux c’était nettement mieux même s’ils sont moins malléables et obéissants, et pour cause, les jeunes ne sont pas obéissants, ils ne sont pas malléables, ils sont plutôt « chers » et en plus… la résistance à l’effort n’est plus là.

Nos pauvres gamins n’en sont pas franchement responsables. Nous les avons élevés (je parle collectivement) dans une espèce de mièvrerie niaise à la Oui-Oui et son taxi jaune depuis la plus tendre enfance. Il faut leur parler gentiment, il faut pas trop leur en demander, et même quand le cahier est pourri moisi la maîtresse met un bonhomme content (je parle de choses vécues personnellement). C’est affligeant. Entre les écrans et les consoles, il n’y a plus de gosses à partir des U15 (13/14 ans) au club de foot pour faire l’effort de pousser la balle en vrai sous la pluie normande, jouer à Fifa 15 ou 18 je ne sais plus le numéro est nettement plus confortable au chaud du fonds de son canapé.

Tous les indicateurs que nous leur donnons, tous les repères sont erronés.

Alors quand ils arrivent dans la réalité difficile ne le nions pas de la vie professionnelle c’est l’effondrement. Un effondrement évitable, car le but de la formation c’est de vous préparer à affronter le monde des « grands ».

« De plus en plus de jeunes subissent de plein fouet les conditions de travail difficiles souvent imposées aux débutants. Au point que certains éprouvent un épuisement professionnel dès le début de leur carrière. C’est le cas de trois d’entre eux qui ont accepté de témoigner.

Depuis une semaine, Justin Caumeil a arrêté de se rendre au restaurant traditionnel dans lequel il exerce, à Saint-Félix-de-Lodez (Hérault). Ce cuisinier n’a que 27 ans, mais le voilà déjà en plein burn-out professionnel, comme d’autres jeunes de son âge.

Voilà, le pauvre Justin n’a même pas 30 ans, et il souffre déjà d’épuisement professionnel. Je peux vous dire malgré toute la sympathie que je peux avoir pour ce jeune Justin, que sa carrière de 42 annuités va lui sembler vraiment longue. Très longue.

Cette information doit être mise en relation pour en comprendre la portée avec cette autre information où l’on vous explique que finalement, recruter des vieux c’est vachement mieux ! C’est dans Courrier International.

Travail. “Cherche professionnel de plus de 50 ans” : pourquoi les seniors ont la cote auprès des entreprises

« Trop dépassés, trop chers… Bref, trop vieux : les seniors sont souvent injustement mis à l’écart par les recruteurs. Mais dans les pays vieillissants, comme l’Espagne, l’expérience et le savoir-faire deviennent une perle rare pour les entreprises, détaille le journal conservateur “El Mundo”.

“Nous surestimons la valeur de la jeunesse en elle-même et nous avons cessé de valoriser des choses plus intangibles : la résilience, l’humilité, la capacité d’adaptation au changement, le fait que la vie vous a appris à souffrir, à accepter la frustration. Des choses que seule l’expérience vous donne et qu’aucun master ou école de commerce ne peut enseigner.”

Ces mots, ce sont ceux de Gonzalo, un entrepreneur (vétéran) dans le secteur de la communication, qui a depuis longtemps modifié la liste des compétences exigées dans ses offres d’emploi :

“Cherche professionnel de plus de 50 ans. N’hésitez pas à nous contacter pour plus de renseignements.”

“Pendant longtemps, on n’a pas voulu des jeunes au prétexte qu’ils ne savaient rien faire, poursuit Gonzalo. Seules l’expérience et l’ancienneté étaient valorisées. Aujourd’hui, en vertu de l’effet balancier, nous sommes dans la situation inverse : les jeunes sont désormais des professionnels hautement qualifiés, mais on ne peut pas congédier des travailleurs avec quinze ou vingt ans d’expérience simplement parce qu’ils ne sont plus trendy.”

Mais il y a une véritable raison qui n’est pas affichée. 

Non les jeunes ne sont pas mieux formés du tout.

Ils sont globalement mauvais sur tout, et éventuellement parfois bon techniquement quand on demande de frotter des écrans ou de tapoter sur un clavier, et encore, du haut de mes presque 50 ans, je peux vous dire que j’en connais plus sur les réseaux sociaux et le fonctionnement des ordinateurs et des mulots comme disait Chirac dans les Guignols que nombre de jeunes gens qui confondent compétences et connaissance avec usage des écrans.

Les jeunes sont mauvais techniquement et mal formés. Mais à la limite cela peut se rattraper et les lacunes se combler.

Ce que vous ne pouvez pas changer en revanche, c’est un état d’esprit.

Et quand vous avez une grosse fatigue professionnelle à 27 ans, quand vous êtes déjà épuisé avant d’avoir commencé, le problème de fonds est comportemental et ce n’est pas le travail de l’entreprise que de faire la psychothérapie des jeunes suite à une éducation collectivement défaillante et sans goût de l’effort où le mensonge est érigé en vérité.

Je peux donc vous faire une prédiction qui va se réaliser et mes poules sont d’accord.

Les vieux seront de plus plus prisés. Il y aura deux catégories de jeunes. Ceux qui comprennent la nécessité de l’effort et l’hypocrisie de la société et du système éducatif, et ceux qui préfèrent croire aux balivernes.

Les premiers seront très peu nombreux.

Ils réussiront brillamment dans un monde d’aimables paresseux. .

Et les aimables paresseux, nettement plus nombreux, demanderont toujours plus aux premiers au nom de la justice sociale.

Et le pays fera faillite et nous sommes en bonne voie.

Alors que tout cela pourrait être évité. Comment ? Avec sagesse et bon sens et en faisant ce qui s’est toujours fait. On équilibre les jeunes et les vieux. Les anciens forment les jeunes et passent leur savoir-faire et leur manière de faire. Mais même cela se perd dans les limbes d’une société qui devient folle.

Charles SANNAT

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Source Courrier International ici

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