Production de pétrole

Il est évident que la chute vertigineuse des cours ne pouvait qu’avoir pour conséquence de faire mettre la clef sous la porte à de très nombreuses petites compagnies et à quelques plus ou moins grosses.

Pourtant, avez-vous remarqué la stabilité plutôt impressionnante des grandes compagnies, les “Majors” comme on les appelle ?

Avez-vous entendu parler de la faillite de BP, de Total ou encore de grandes compagnies américaines ? Évidemment que non.

Non seulement les très grosses compagnies n’ont pas fait faillite, mais au son du canon, elles viennent de terminer leur marché, un marché qui va s’avérer très lucratif dans les prochaines années, car cet effondrement des prix leur a permis de mettre la main à très bas coûts sur tous les petits exploitants de gaz de schistes.

Maintenant que les petites mains ont été exclues du marché, les prix du baril vont pouvoir repartir à la hausse, et je pense que nous ne sommes pas près de revoir des prix à moins de 40 dollars le barils avant longtemps et si tel devait être le cas, alors cela signifierait que le monde entier serait plongé dans une telle déflation, dans un tel marasme économique, que le prix de l’essence serait le cadet de nos soucis.

Charles SANNAT

De plus en plus de grosses compagnies pétrolières américaines déposent le bilan, et les faillites se multiplient dans le secteur des hydrocarbures.

La télévision américaine vient d’annoncer la faillite de plusieurs compagnies pétrolières, criblées de dettes, et ce, en dépit d’une hausse de 80 % des prix du brut depuis la mi-février.

“Telle est la sévère réalité, les prix du pétrole se redressant trop tard pour pouvoir sauver nombre de sociétés américaines noyées sous leurs dettes”, rapporte, dans un communiqué, la chaîne CNN.

Ne dérogeant pas à la règle, les géants pétroliers SanRidge Energy et lINN Energyо se sont placés sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, ajoutant leurs noms à la liste déjà longue des compagnies pétrolières, victimes de la chute des cours.

Dans le premier cas, l’endettement total s’élève à quatre milliards de dollars (3,5 milliards d’euros), alors que pour la seconde société il s’agit ni plus ni moins de 10 milliards de dollars de dettes (8,8 milliards d’euros). Seule une hausse vertigineuse des prix du brut aurait pu couvrir de telles pertes, ce qui n’a pas été le cas, y compris en raison de l’attitude de l’Iran qui avait augmenté ses livraisons de pétrole bon marché sur le marché mondial.

Début mai, Téhéran s’est toutefois déclaré prêt à se joindre aux projets des principaux pays exportateurs de pétrole pour geler la production de brut afin de stabiliser la situation sur le marché. Le directeur des relations internationales de la Société nationale iranienne du pétrole (NIOC) Mohsen Kamsari a notamment indiqué que l’Iran avait déjà atteint son objectif de production et était prêt à adhérer au gel de la production de pétrole.

En même temps, le célèbre investisseur et président du conseil d’administration de Templeton Emerging Markets Group, Mark Mobius, qui avait investi pendant plus de quarante ans dans les marchés émergents, a annoncé le début du processus de rétablissement sur les marchés des hydrocarbures.

Si ce pronostic devait s’avérer bon, les sociétés pétrolières américaines qui ont fait faillite n’auront que leurs yeux pour pleurer, constatant avec dépit la hausse des prix du brut tant attendue.

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