Vous allez découvrir, dans ces meilleurs passages de l’article de Bloomberg, que si la Chine reste l’épicentre mondial de la production industrielle, c’est surtout grâce au support étatique, ce qui fait d’ailleurs de l’économie chinoise l’économie la plus administrée au monde et qui n’a “d’ouverte” que sa capacité phénoménale à exporter parce que nous avons, nous occidentaux, décidé de délocaliser massivement là-bas, en particulier notre “‘pollution” ! Mais c’est un autre sujet.
Ce qui est très paradoxal, c’est que les salaires en Chine restent bas pour nos standards européens par exemple, et pourtant les salaires chinois sont déjà devenus trop hauts et cela met de plus en plus de producteurs en difficulté financière.
Conséquence, ils sont donc de plus en plus nombreux à se tourner vers l’automatisation !! Ne sous-estimez pas la vague à venir de la “robolution”. Elle va changer le monde, comme Internet l’a fait ces 20 dernières années.
Charles SANNAT
« Alors qu’il déambule dans son usine poussiéreuse qui fabrique des poussettes et des roues, Hu Chengpeng explique que trouver du personnel est son problème numéro 1. Le taux de rotation de son site de production de Hanchuan, dans la province de Hubei, en Chine centrale, est de 20 % malgré des salaires en hausse de plus de 10 % chaque année pour ses 400 travailleurs. « Le coût de la main-d’œuvre devient tout simplement trop élevé », explique-t-il.
C’est ce qui explique pourquoi Hu, 34 ans, a décidé de se tourner vers la révolution robotique chinoise. Il vient d’acquérir 40 nouveaux robots, à un peu plus de 5 000 € l’unité, afin de remplacer des douzaines de travailleurs affectés à la découpe de plastique. Son usine pourrait réduire de 25 % ses effectifs sans réduire sa capacité de production, a-t-il déclaré. » (…)
Avec des salaires réels qui ont plus que doublé durant la dernière décennie, les usines automatisent, investissent dans la recherche et le développement et se tournent vers les produits à haute valeur ajoutée. Telles sont les conclusions de la dernière China Employer-Employee Survey, menée par des universités chinoises et Stanford.
La Chine n’est plus l’eldorado de la main-d’œuvre bon marché, comme avant. À la fin 2015, le salaire mensuel moyen des ouvriers a atteint 4 126 yuans, soit un salaire identique à celui des ouvriers brésiliens, mais supérieur à ceux du Mexique, de Thaïlande, de Malaisie, du Vietnam et d’Inde.
Simultanément, de nombreuses sociétés dépendent des subsides. Malgré tout, elles engrangent difficilement des profits, ou perdent même de l’argent d’après l’étude publiée le 20 juin. « Les producteurs chinois n’ont plus beaucoup de temps pour s’adapter », a déclaré Albert Park, économiste du travail à l’université des sciences et de la technologie de Hong Kong et responsable du comité international qui supervise l’étude. (…)
L’année dernière, peu d’entreprises ont décidé de délocaliser selon l’enquête. Elles préfèrent investir dans les robots et dans l’automatisation. Environ 8 % des entreprises utilisent des robots.
« Avec la réalité de la hausse des salaires, mais aussi pour augmenter la productivité, nous devons continuer d’investir dans l’automatisation », a déclaré Chen Jiuyuan, responsable des opérations de Hubei Hengwei Aluminum Co. (…)
Malgré les largesses du gouvernement, 18 % des entreprises chinoises privées perdent de l’argent, tandis que ce chiffre s’élève à 26 % pour les entreprises publiques. (…) »