« BCE, Fed… les banques centrales en passe de fermer le robinet ? » se demande le magazine Capital à juste titre d’ailleurs et la réponse ne sera « pas vite répondu !  »

« Avec la lente sortie de la crise sanitaire, la Fed et la BCE notamment hésitent encore sur le calendrier.

Les braises de la crise fument encore sur l’économie mondiale mais l’heure est au remballage, à petits pas, des énormes soutiens accordés par les banques centrales depuis le début de la pandémie. « Le retrait des mesures de soutien monétaire et budgétaire est inévitable. La seule question à se poser est celle du calendrier », commente Eva Sun-Wai, co-gérante pour la société d’investissement M&G. La Fed américaine a évoqué la possibilité de lancer le mouvement d’ici la fin d’année, mais entretient jusqu’ici le suspense sur le calendrier. La BCE a renvoyé à décembre la discussion sur le sien.

Et les banquiers centraux rivalisent d’expressions pour suggérer que le resserrement sera lent. Dernière en date, la patronne de la BCE, Christine Lagarde, a pris des accents thatchériens selon les observateurs pour affirmer début septembre : « The lady is not tapering », soit « la dame ne resserre pas ». Pourquoi cette allure très progressive ? La période est sensible : la sortie du tunnel de la crise sanitaire est lente et les indicateurs économiques encore erratiques, notamment aux Etats-Unis et en Chine, moteur de l’économie mondiale.

Soumis à une inflation en hausse, plusieurs pays émergents, comme le Brésil, la Russie, le Mexique, la République Tchèque ou la Corée du Sud, ont déjà relevé leurs taux d’intérêt. Des hausses qui renchérissent le coût du crédit, évitant ainsi une surchauffe de l’économie, mais peuvent aussi brimer une fragile reprise. Les plus grosses banques centrales, comme la Fed, la BCE et la Banque d’Angleterre, jugent, elles, que la hausse de l’inflation est temporaire, ce qui n’incite pas à l’action énergique. Quant au Japon, l’inflation y est encore loin des objectifs. « Nous sommes encore loin d’un resserrement généralisé », résume Andrew Kenningham, économiste en chef pour l’Europe de la société de conseil Capital Economics. »

La question reste toujours la même.

Nous croulons sous les dettes.

Augmenter trop vite les taux et cesser les achats de dettes d’Etats et les taux vont pousser terriblement à la hausse ce qui impliquera un risque de faillite et d’insolvabilité des pays, sans parler des agents économiques privés eux aussi bardés de dettes à taux variables. Une crise des subprimes puissance 1 000 menace le monde en cas d’augmentation significative des taux.

Les banques centrales peuvent-elles seulement « normaliser » leur politique ?

En termes de communication oui.

Dans les faits, j’en suis nettement moins certain.

Charles SANNAT

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Source Capital.fr ici

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