Cette analyse de Patrick Cohen mérite que l’on s’y arrête un petit peu.

Oui, effectivement nous ne mourrons pas tous à 60 ans. Et il est très facile, comme il est tout aussi évident que pour les métiers passion qu’un Cohen exerce dans les conditions plus que confortables, ou qui sont les miennes, moi qui travaille chez moi sans devoir me déplacer quotidiennement à l’usine, de continuer au-delà de 60 ans, et même au delà de 65 ans.

Patrick Cohen explique que ceux qui travaillent vivent plus longtemps et en meilleure santé car cela stimule.

C’est vrai.

Mais pas du tout pour tout le monde !

Quand vous êtes un homme politique, un journaliste, ou encore un chercheur comme le Professeur Montagnier, vous travaillez toujours, jusqu’à la fin. Un peu moins fort, souvent beaucoup moins vite mais vous travaillez toujours et la passion vous porte et vous transcende. C’est assez simple à comprendre. Pour cette catégorie de personne, la retraite est même une petite mort souvent très difficile à vivre.

De la même manière il est assez facile de comprendre que travailler à la chaîne, ce n’est pas la même « stimulation ». Et non, continuer à boulonner les boulons à 65 ans, à passer les codes barres à la caisse ou à s’occuper des enfants dans une école ce n’est pas du tout une bonne idée.

Quelle passion pour ramasser les poubelles, et quelle usure dans les métiers du BTP ou de la restauration par exemple.

Le raisonnement de Cohen défendu et mené également par Dussopt est parfaitement juste, pour une toute petite minorité faisant des métiers intellectuels dans un confort absolu.

Pour le reste fichons la paix à ceux qui ont déjà travaillé 40 annuités. C’est bien assez. Place aux jeunes et faisons bosser ceux qui n’ont jamais commencé.

Quant à notre ministre qui parle de retrouver le plaisir au travail, qu’il aille ramasser les poubelles pendant 40 ans, ou enseigner à des sales gosses méchants, grossiers et incultes pendant 40 ans et on en reparle. Qu’il aille essuyer les fesses de nos vieux chez Orpea. Et on en reparle de la passion et du plaisir au travail.

Ils projettent sur les autres ce qu’ils vivent… et ce qu’ils vivent avec nos impôts est effectivement très chouette. Mais cela n’est pas représentatif du travail dans sa majorité.

Charles SANNAT

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