Je suis partisan, ce qui peut-être “choquant” économiquement de la zone grise du travail au noir et du paiement au noir!! Non pas que cela soit bien. Ce n’est pas bien, ce n’est pas légal et il ne faut pas le faire, mais en termes économiques et intellectuels, un billet de 20 euros gagné par du travail au noir et payé en espèce est un billet qui va circuler beaucoup plus vite de main en main. Or la vitesse de circulation de la monnaie est une donnée fondamentale de l’inflation. l’équation est même la suivante: MV = PQ avec V = vitesse de circulation de la monnaie.
Bref, plus vous mettez de règles, lois, normes et autres contraintes, plus vous ralentissez le V de l’équation et plus vous baissez la croissance.
A force de lutter contre le travail au noir et le “black” et les espèces, la croissance s’effondre. Ce n’est pas le seul facteur, mais, il faut réinjecter de la flexibilité et de la liberté de “bricoler”.
Cette étude dont parle Xerfi est très utile pour le débat parce qu’elle tort le cou à quelques idées reçues, du genre c’est le pauvre type au RSA dans son HLM qui fait du noir… même pas!
Même plus serais-je tenté de dire.
Pourquoi même aller travailler si l’on se trouve fort bien dans son canapé payé par la CAF si, si c’est possible vous avez même la brochure ici qui porte le nom de “les aides à l’équipement du logement” et que l’on est tombé définitivement dans l’assistanat!! Oui vous avez bien compris, vos impôts financent aussi les canapés d’angle de ceux qui ne travaillent pas, ce qui n’est pas du tout ma conception de la solidarité. Soutenir, assurer un minimum certes, mais quand nous en sommes au droit opposable au canapé d’angle, il y a une limite délirante qui est franchie dans l’accompagnement social et vous comprenez mieux qu’il y a des coûts qui pourraient être considérablement réduits dans les 1000 milliards d’euros annuels que notre État sait dépenser sans compter, puisque c’est votre argent!!
C’est cela que montre cette étude et c’est important de le dire et de le retenir.
Le travail au noir est généralement partiel et le fait de gens en situation d’emploi par ailleurs!!
L’étude se limite à la production licite et marchande (ce qui veut dire qu’elle ne prend pas en compte le bénévolat ni les choses illégales comme les trafics en tous genres)
Voici l’essentiel.
Le travail au noir concerne 4 à 5% des personnes de plus de 18 ans et représente 2 à 3% de la masse salariale totale.
Si l’on ne prend en compte que la population active alors le travail au noir représente 7% des personnes.
Le conseil d’orientation pour l’emploi démontre que beaucoup de personnes ayant recours à du travail non déclaré sont en situation de précarité économique avec des CDD ou le plus souvent un statut d’indépendant du type auto-entrepreneur.
En conclusion les travailleurs au noir ne cherchent pas à tricher ou à “gruger” l’Etat, ils évoluent aux marges du marché du travail et sont avant tout les victimes de la flexibilisation à outrance du marché du travail qui produit des travailleurs pauvres et du travail au noir.
Dernière chose, ceux qui travaillent au noir, veulent avant tout travailler, il y a aussi, une notion de dignité derrière tout cela.
La boucle est bouclée.
Charles SANNAT