Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Notre ministre de l’Économie et des Finances était en déplacement il y a quelques jours dans l’une des usines du groupe PSA.

Il fut évidemment « cueilli » sur place par une délégation syndicale fort remontée, vulgaire, sans culture et se situant uniquement dans la vindicte et l’insulte, ne laissant jamais Bruno Le Maire développer des arguments.

Ce syndicalisme agressif, revendicatif, est mort.

Ce syndicalisme est du siècle dernier.

Ce syndicalisme n’a plus d’avenir et c’est une excellente chose.

Ces pauvres gus nous font un festival de portes ouvertes et de revendications bas du plafond, et ma paye, et mon augmentation, et les intérimaires, et le prix de la baguette, et le prix du ticket de métro, hein Le Maire, tu ne sais pas combien ça coûte une baguette… Salop de riche, enfoiré de ministre ! Ça fait « bien », mais cela ne fait rien avancer!!

C’est le degré zéro de la réflexion, de la pensée, y compris et surtout syndicale ! Ce n’est pas comme cela que la CGT défendra les intérêts des plus faibles et des plus fragiles. Mais elle ne l’a jamais fait, ce qu’elle fait c’est uniquement défendre des intérêts catégoriels et particuliers. C’est donc la négation du bien commun.

Le Syndicalisme est mort ! Vive le syndicalisme !!

Le logiciel marxiste a fait trop de mal à notre pays, à nos entreprises et au bout du compte, aux femmes et hommes qui perdent leur travail et n’en retrouve pas parce que la défense de l’emploi n’a strictement aucun sens.

Ce qui a du sens c’est de permettre l’accès à l’emploi de façon générale.

Dans le monde qui est le nôtre, il faut réinventer le combat syndical qui, plus que jamais, reste essentiel, et mener les véritables batailles.

Quelles sont-elles ?

– Les conditions de travail notamment psychologiques avec la gestion de la juste pression.

– Les conditions sociales générales nationales, qui ne sont que la résultante des contraintes du monde qui s’imposent à nous en l’absence de barrière protectrice. Pas de syndicalisme moderne sans projet de protection nationale et de vision sur la mondialisation et la construction européenne, qui se doivent d’être âprement discutées.

– Les conditions d’un accès à l’emploi, en expliquant que dans un monde qui change très vite, il n’y a plus et n’y aura plus « UN » emploi à vie mais « DES » emplois dans la vie. Permettre ces conditions à l’emploi, c’est assurer des formations permanentes, c’est investir massivement dans des formations diplômantes et qualifiantes gratuites en particulier via des sites de formation en ligne qui permettent aujourd’hui, presque à coût zéro, de former des millions de personnes.

– Les conditions d’une ambition nationale du savoir, de la connaissance et de l’éducation ! Eh oui, c’est sans doute réactionnaire, mais Georges Marchais (« taisez-vous Elkabbach ») n’était pas franchement un anarchiste ! Il fut une époque où la gauche, et les communistes, avait en très haute opinion le savoir comme outil d’émancipation de la classe ouvrière. J’utilise le mot « savoir » qui est plus large que le concept d’études. Savoirs, connaissances pour éviter la servitude, mais aussi éducation, parce que sans code, une société ne ressemble à rien !!! Et ne venez pas me dire qu’il n’y pas de code ! Quand deux cégétistes se donnent du « camarade », c’est un code « social » ; quand deux types « pas tibulaires » mais presque se tapent du poing sur la poitrine en « ouech-ouech », ils appliquent un code social – fut-il différent des codes du 16e il n’en reste pas moins un code ! Pas de syndicalisme 2.0 et moderne sans une nouvelle immense ambition socio-éducative. L’ascenseur social, c’est la culture !

Enfin se posera, et doit se poser dès maintenant, non pas un débat autour du très démagogique « revenu universel » qui consiste à ériger au rang de valeur et de projet de société l’assistanat généralisé et la paresse la plus totale, mais le débat fondamental autour de la dimension créatrice de l’homme, du sens quotidien de son labeur et de la rémunération qu’il peut en tirer, avec la conservation des incitations positives et la mise en place d’un droit opposable au travail.

Un syndicalisme moderne ne doit pas s’arc-bouter sur de vieilles lunes, sur la sauvegarde d’emplois déjà perdus ! Un syndicalisme moderne doit protéger les plus faibles des forces abjectes de cette mondialisation sauvage et de cette européisation violente.

Un syndicalisme moderne doit assurer les conditions d’un droit opposable au travail en lieu et place de toutes les formes d’assistanat.

Un syndicalisme moderne doit avoir une véritable conscience des réalités et concepts économiques.

Les salaires ne montent pas par magie et les pauvres types qui rouspètent contre leurs 19 euros d’augmentation qu’ils trouvent humiliants n’ont pas compris que, malgré le fait qu’ils me soient fort sympathiques, leur boulot ne vaut pas grand-chose ! Pas parce que ces hommes n’ont pas de valeur, mais parce que leur travail peut être effectué soit dans un autre pays 4 fois moins cher, soit par des robots 10 fois moins pénibles à manager !!

Alors effectivement, sur le marché du travail, la valeur de ce type de travailleur est en baisse ! Le syndicalisme moderne ce n’est pas de faire croire à ces hommes que le marché du travail va changer pour eux. Il ne changera pas. Le syndicalisme doit se demander ce qu’il peut faire pour adapter ces salariés aux nouvelles réalités de l’emploi !! Tout le reste n’est que billevesées et esprit « ligne Maginot ».

La bataille de l’emploi est déjà perdue !

Nous avons perdu la bataille de l’emploi parce que ce n’était pas la bataille à mener.

Nous avons perdu la bataille de la compétitivité, de la croissance et de notre industrie qui n’est plus que l’ombre d’elle-même parce que nous avons lutté contre le mauvais ennemi ! L’ennemi n’est pas l’entreprise mais le totalitarisme marchand et la mondialisation qui utilise le dumping fiscal, social et l’immigration pour peser sur les salaires, sans oublier les progrès techniques pour remplacer les salariés.

La guerre qu’il faut livrer est celle autour de la création de richesse et de la manière la plus juste de stimuler cette création de richesse et de répartir ses fruits.

Un syndicalisme moderne doit avoir une vision globale pour notre pays, et pour chacun de ses citoyens.

Le syndicalisme à la Martinez est mort, ses jours sont comptés, et le dernier château SNCF tombera.

Le syndicalisme est mort, mais jamais le besoin n’a été aussi vivant. Alors vive le futur syndicalisme ! En attendant, les mamamouchis ont de beaux jours devant eux… car ils ont un boulevard devant eux. Un boulevard qui est la conséquence directe de la bêtise crasse des syndicats français depuis 50 ans.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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