Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Ce qui domine, c’est évidemment l’émotion.
Ce qui reste, c’est la beauté d’un geste et la décision d’un homme.
Ce qui reste, c’est l’histoire, la grande et la petite.
Ce qu’a fait le colonel Beltrame n’est pas uniquement un acte héroïque, c’est bien plus que cela.
C’est un sacrifice.
Le sacrifice du matin.
Cette expression n’est pas de moi. C’est le titre de l’ouvrage écrit par Pierre Guillain de Bénouville, l’un des plus grands résistants pendant la dernière guerre mondiale aux côtés d’un Henri Frenay ou d’un Jean Moulin.
“Ce livre héroïque est la symphonie de la Résistance.” Ce jugement de François Mauriac définit ce livre exceptionnel, dont rien n’a terni l’éclat…
Que dit-il ? En substance, que ” la résistance fut, en vérité pour chacun de ceux qui y participèrent, le matin d’une nouvelle vie et les résistants ne demandent pas autre chose à ceux qui ne furent pas avec eux dans l’action que d’unir au sacrifice du matin le sacrifice du soir”.
Se sacrifier pour les autres, se sacrifier par amour, par engagement, pour les autres, pour le pays pour des idées qui nous dépassent.
Ce sacrifice permet de poser quelques réflexions.
D’un côté, un homme qui se sacrifie pour en sauver d’autres (qu’il ne connaît pas), de l’autre, un homme qui, lui, tue aveuglément. Ceux qui ne voient pas la différence entre ces deux actes, entre les deux hommes, ne verront jamais rien.
Les deux vont mourir, l’un en sauvant, l’autre en tuant. Ceux qui pensent que tout se vaut, que tout est “égal”, que tout est pareil, ne penseront jamais convenablement.
Tout ne se vaut pas. Cruel contraste.
D’un côté, un homme qui s’engage au nom d’une transcendance que l’on peut nommer croyance catholique, ou France, ou Patrie, bien commun, service du public, des gens, de ses concitoyens.
De l’autre, une classe politique inepte. Vendue. Massivement corrompue, inféodée à des pouvoirs supranationaux et qui vendent consciencieusement les intérêts supérieurs de notre pays et donc de son peuple (dans toute sa diversité).
Terrible différence entre “eux” et “lui”.
D’un côté, des féministes et autres bien-pensants qui hurlent au “machisme” à l’égalitarisme dégoulinant “homme-femme”, à la “modernité” de la “pâââritééé” qu’il convient de dire en bêlant tant il est impossible de déroger à cette mode sans risquer tous les qualificatifs les plus odieux, alors qu’il n’en est rien. Homme et femme ne seront jamais identiques, et cette différence est fondamentale. Père et mère, aussi importants et complémentaire, mais surtout le véritable amour pour une femme c’est d’accepter parfois… Le sacrifice, celui où l’on dit “les femmes et les enfants d’abord”, parce que tout ne se vaut pas, que les femmes et les enfants sont notre part d’éternité. Au moment des choix, au moment où soufflent les vents, certains choisissent de prendre la place d’une femme otage. La vie d’un homme vaut moins que celle d’une femme.
Il n’y a pas d’égalité (sauf celle de droit bien évidemment).
Les féministes refusent aux hommes ce qu’il y a de plus beau, à savoir d’accepter volontairement de se sacrifier par amour pour elles.
Terrible paradoxe
Le méchant était fiché “S”, quelle honte me direz-vous, c’est l’échec des services de renseignements, encore un autre terroriste connu des services de police et de gendarmerie. Vous pouvez le voir comme cela. En réalité, si nous inversons le raisonnement, nous nous rendrons compte que tous ceux qui commettent un acte terroriste sont fichés S. Cela veut dire que le travail qui a été fait par notre renseignement est d’une immense qualité. Nous avons parfaitement su identifier ceux qui peuvent s’avérer potentiellement dangereux.
C’est très rassurant. Les estimations vont de 10 à 20 000 fichés S. Le problème n’est ni le renseignement, ni le fichage. Le problème c’est l’action politique qui en découle. Que veut-on faire de ces renseignements ? Manifestement pas grand-chose. Nous attendons, enfin pas nous, “eux”, c’est les petits sans grandeur qui nous dirigent. Ils attendent, ils ne prennent aucune décision.
D’un côté, un homme doté d’un exceptionnel pouvoir de décision et de conviction. De l’autre, des nains hésitants.
Terrible contraste encore.
D’un côté, un homme à la foi inébranlable dans sa religion catholique et dans son pays, de l’autre des nihilistes sans foi ni loi – et je ne parle pas du terroriste qui a bien une foi – mais de nos dirigeants qui nous dirigent vers les abîmes pour tous.
Terrible contraste entre la force de ceux qui croient et la puissance de la transcendance de certaines idées et le nihilisme consumériste de nos masses décérébrées.
Le sacrifice de cet officier, dans la plus pure tradition de la grandeur de la France, renvoie à ce que sont tous les autres, c’est à dire pas grand-chose.
Terriblement dérangeant de voir ainsi pointées, par l’exemplarité des actes d’un homme, nos bassesses et lâchetés quotidiennes.
Peut-être que le colonel Beltrame ne le savait pas, mais en s’offrant en sacrifice pour notre pays, pour chacune et chacun de nous, sans rien attendre, il nous a montré d’une manière éclatante, éblouissante, la différence entre être un Homme et donner des leçons de bien-pensance sur le petit écran, à la radio, ou dans la presse écrite. Il nous montre aussi la nécessaire humilité dont il faut savoir faire preuve sur les grands sujets.
Il nous a montré, par sa grandeur, la petitesse de ceux qui aujourd’hui sont aux commandes de notre pays et ne manqueront pas de parader devant son cercueil.
C’est eux (et ceux qui les ont précédés en “responsabilités”) qui ont rendu nécessaire le sacrifice de cet homme qui n’a pas failli quand il a fallu choisir.
C’est eux qui ont rendu possible le Bataclan, Nice, et toutes les tueries qui endeuillent que trop régulièrement notre pays, et celles à venir, hélas, déjà prévisibles.
Enfin, il est également important de dire que nous avons à faire face à une guerre idéologique. À cette guerre idéologique qui repose sur l’idéologie de l’islam radical, nous ne pouvons pas qu’opposer les armes, la prison, ou la répression évidemment indispensable. Comme dans toute guerre idéologique, nous devons gagner les âmes et les cœurs. À une idéologie aussi forte, il faut opposer une pensée toute aussi forte.
Il est évident que les imbéciles qui pensent que la “laïcité” ou le “consumérisme” sont suffisants se trompent terriblement.
Le colonel Beltrame, lui, a su opposer sa croyance à une autre idéologie mortifère en montrant l’évidente supériorité du sacrifice par amour, à la tuerie par la haine.
Son sacrifice est un acte retentissant.
Nous passerons des heures sombres, mais je ne doute pas que partout en France, le geste de cet officier saura inspirer les “gueux” que nous sommes et qui sauvons les nations par rapport aux “riches” qui les vendent.
Il a fait le sacrifice du matin, à nous tous de nous unir à lui dans le sacrifice du soir, pour que demain, un autre jour se lève sur la France, plus pacifié que la veille.
Au colonel Beltrame. La Patrie reconnaissante et la population aussi.
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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