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Voici quelques considérations assez intéressantes d’un “fasciste” nommé Gérard Filoche et qui revient sur l’idée de Frexit, et sur l’Union européenne.

Charles SANNAT

Dans une interview à la BBC, Macron a reconnu que le Frexit aurait pu arriver, même s’il a tenu à nuancer son propos. Sputnik a interrogé Gérard Filoche, syndicaliste et homme politique de gauche ainsi que Frédéric Saint Clair, écrivain et conseiller de Dominique de Villepin. Ils nous livrent les raisons et les origines d’un éventuel Frexit.

Le 21 janvier dernier, Emmanuel Macron a donné une interview à la BBC, dans laquelle il reconnaissait qu’un référendum sur le maintien de la France dans l’Union européenne aurait « probablement » eu le même résultat que celui sur le Brexit. Une remarque surprenante de la part du Président de la République, pourtant profondément européen et européiste.

Expliquant le vote britannique par le fait que « beaucoup des perdants de la mondialisation […] ont décidé qu’ils en avaient assez », le chef de l’État a estimé que les Français auraient pu suivre la même voie si la question leur avait été posée.

Selon Gérard Filoche, syndicaliste et homme politique français, Emmanuel Macron « sent bien que c’est la réalité dans le pays » depuis le référendum sur la constitution européenne de 2005. Frédéric Saint Clair, écrivain et conseiller de Dominique de Villepin, rejoint cet avis, mais donne une explication différente, notant que le Président « prend acte de la défiance des Français vis-à-vis de l’Union européenne. C’est-à-dire qu’il comprend l’état d’esprit des Français et, par suite, qu’il est conscient de l’exigence de réussite qui lui incombe dans la refondation du projet européen ».

Les opinions des deux hommes divergent en revanche rapidement. M. Filoche considère que le Président « repose sur une tête d’épingle » et qu’il n’a « pas de socle », reprenant une tournure de Jean d’Ormesson.
M. Saint Clair, au contraire, estime qu’Emmanuel Macron tient compte de l’opinion des Français en proposant « un leadership en faveur d’un projet européen renouvelé, qui réponde mieux aux attentes populaires ». Il poursuit en déclarant :

« La faiblesse verra peut-être le jour au moment d’évaluer le bilan de l’action [d’Emmanuel Macron, ndlr]. S’il échoue, alors il est probable que les eurosceptiques auront une sérieuse carte à jouer. »

M. Saint Clair observe que les contextes économiques et politiques en France et au Royaume-Uni sont différents. À ces différences, il ajoute les considérations historiques et géographiques, parlant de la « situation insulaire » des Britanniques et, reprenant Montesquieu, de « l’esprit du peuple anglais [qui] est différent de celui du peuple français ».

Gérard Filoche n’hésite pas, quant à lui, à faire un parallèle entre les situations en France et au Royaume-Uni. Pour lui, le vote pour le Brexit est le résultat d’une « ambivalence, d’une confusion ». Il estime en effet que les Britanniques n’ont pas souhaité quitter l’Union européenne en tant que telle, mais le projet qu’elle porte :
« C’était un vote contre le libéralisme et contre l’UE parce que précisément l’UE est libérale, technocratique, austéritaire, mais une Europe sociale et démocratique aurait sûrement pour effet d’inverser et d’annuler ce vote. En France également, le rejet qui existe est celui de l’UE telle qu’elle est, mais pas de l’Europe », explique Gérard Filoche syndicaliste et homme politique, ancien membre du PS.

Par ailleurs, M. Saint Clair estime que le degré d’intégration du Royaume-Uni et de la France au sein de l’Union européenne n’étant pas le même, « le choix du Brexit est incomparablement plus facile que celui d’un éventuel Frexit ».

Paris est, en effet, à l’inverse de Londres, pleinement intégrée dans l’union monétaire. L’écrivain considère que l’incertitude découlant des conséquences d’un éventuel abandon de l’euro agit comme un frein auprès des Français, plus enclins à l’immobilisme sur ce sujet. Il rappelle également leur attachement au projet européen en l’expliquant par le fait que ces derniers ont encore le sentiment de peser sur les décisions de l’Union européenne :
« Le caractère central de la position de la France en tant que membre fondateur de l’UE est rarement souligné, et pourtant, il est certain que si la France n’avait aucun espoir de pouvoir influencer l’avenir de l’Europe, le peuple français aurait probablement déjà choisi de sortir de l’UE. »

L’écrivain va plus loin et estime que la crise civilisationnelle que vit l’Europe tout entière pourrait découler sur un projet européen alternatif et imagine Emmanuel Macron prendre la tête de ce « projet alternatif pour l’UE, un projet moins unique, plus coopératif, offrant de facto une place plus grande aux spécificités nationales ».

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