Le pic pétrolier arrive – c’est juste une question de temps
La demande mondiale de pétrole pourrait s’épuiser avant que les réserves de la mer du Nord ne le fassent.
Ce mois marque un moment historique mais largement oublié dans l’histoire du secteur pétrolier, et quelque chose qui ne se répétera probablement jamais si les prévisions concernant la disparition du combustible fossile le plus précieux du monde se révèlent exactes.
Il y a cinquante ans, BP – alors connue sous le nom de British Petroleum et détenue majoritairement par l’État – a découvert du pétrole au large des côtes écossaises dans le champ des Forties, autrefois puissant, grâce à un prêt de 370 millions de livres sterling. Ce financement équivaudrait à 5,5 milliards de livres sterling en monnaie d’aujourd’hui, provenant du gouvernement de Harold Wilson, alors à court d’argent.
À son apogée, à la fin des années 1970, le groupe de puits situé à 110 miles au large des côtes d’Aberdeen produisait bien plus de 500 000 barils par jour de brut de haute qualité.
Ce gisement prolifique – qui faisait autrefois de la mer du Nord l’un des plus importants bassins pétroliers du monde – a pompé plus de 2,4 milliards de barils de pétrole au cours de sa durée de vie et son exploitant actuel, Apache, pense qu’il pourrait encore produire dans 20 ans.
Toutefois, la question la plus pertinente à laquelle la mer du Nord et l’industrie pétrolière mondiale dans son ensemble sont aujourd’hui confrontées est la suivante : y aura-t-il encore un marché en expansion pour justifier l’investissement dans la production de cet or noir en 2040 et au-delà ?
Le Moyen-Orient possède les plus grandes réserves de pétrole du monde
Le pic de la demande de pétrole approche certainement, mais les avis sont partagés quant au moment de son arrivée. BP prévoit dans l’un de ses scénarios une baisse spectaculaire de la consommation et a averti que le « pic pétrolier » est déjà prévisible à court terme.
Selon ses prévisions les plus audacieuses, la demande mondiale devrait diminuer de moitié pour atteindre 55 millions de barils par jour d’ici 2050 si les gouvernements et les consommateurs adoptent des politiques de transition énergétique sans compromis pour lutter contre le changement climatique.
Mais l’estimation apocalyptique de BP concernant l’avenir de l’industrie pétrolière n’est pas universellement partagée par tous. L’Opec, le cartel de producteurs dirigé par l’Arabie Saoudite qui contrôle un tiers du pétrole mondial, est plus optimiste sur le sujet.
Dans sa récente publication World Oil Outlook, l’organisation a déclaré qu’elle s’attendait à ce que la demande ne se stabilise que d’ici 2040, la consommation de brut devant culminer à un peu plus de 109 millions de barils par jour avant de décliner progressivement par la suite.
Bien que l’Opec ne nie pas les risques du changement climatique, il s’attend à ce que les principaux pays consommateurs tels que la Chine et l’Inde, ainsi que d’autres régions en développement, continuent à brûler et à traiter des combustibles fossiles pendant des décennies après que le moteur à combustion interne aura été banni des routes européennes par un barrage de politiques et de taxes visant à réduire les émissions de carbone.
La consommation quotidienne de pétrole dans le monde
En comparaison, dans ses dernières prévisions, S&P Global Platts Analytics voit la demande de pétrole culminer à 115 millions de barils par jour en 2041, puis diminuer très progressivement pour atteindre 112 millions de barils par jour en 2050.
« Pour l’offre et la demande mondiales de pétrole à long terme, l’impact de Covid-19 est un recul décidé, mais pas un changement radical », a écrit Platts Analytics dans un rapport récent.
« Ce n’est pas suffisant pour modifier la trajectoire du marché pétrolier ; c’est suffisant pour avancer de manière significative le pic de la demande de pétrole, ou pour aligner les émissions de CO2 du secteur pétrolier sur un objectif de réchauffement de 2C. »
Bien sûr, de nombreuses variables pourraient prolonger l’ère du pétrole dans le monde pendant de nombreuses décennies encore. Les Nations Unies estiment que la population mondiale augmentera encore de 40 % pour atteindre plus de 9 milliards de personnes en 2040.
La démographie est susceptible de soutenir la demande croissante de produits de base mondiaux, y compris le brut et ses nombreux sous-produits tels que les plastiques et les produits pétrochimiques, à moins qu’il n’y ait un accord international global obligeant légalement toutes les nations à restreindre la consommation.
Les percées technologiques dans le domaine du captage des émissions, ou de la production et du stockage d’énergie renouvelable au-delà des batteries conventionnelles peuvent également modifier les perspectives du pétrole.
Une menace plus immédiate pour la longévité future de l’industrie pétrolière, en particulier dans les bassins vieillissants comme la mer du Nord, pourrait être la chute spectaculaire des investissements due à un mélange de prix bas et de réticence à injecter plus d’argent dans un secteur blâmé pour le changement climatique et hanté par la crainte d’un pic de la demande.
Chiffres clés du pétrole de la mer du Nord.
L’Opec, qui a fixé une date pour le pic pétrolier pour la première fois, estime toujours que l’industrie a besoin d’un immense investissement pour répondre à la demande future d’ici 2045, alors que selon sa propre analyse, la consommation pourrait être en déclin.
D’ici là, la dernière goutte de pétrole rentable pourrait avoir été extraite dans les années 2040, si les sombres prévisions de BP sur le déclin du marché du pétrole sont correctes. Le pic pétrolier est à venir, mais son moment exact d’arrivée reste incertain.
Charles SANNAT
« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Traduction article Source Telegraph
Le pic du pétrole conventionnel était en 2008, il y a 12 ans a lâché officiellement l’AIE. Voilà faut l’acter et arrêter de ce dire le pétrole bidule ou machin. Le seul qui donne de la croissance c’est le conventionnel. Il n’y aura plus jamais de croissance avant qu’on découvre un substitut et pour l’instant y a rien dans les cartons. Dsl 🙁
Charles,
Si l’on en croit Jean-Marc Jancovici le pic de petrole conventionnel a deja eu lieu vers 2008.
Attention avec le terme « pic pétrolier ».
Celui-ci désigne généralement le pic de production et non le pic de consommation.
Il est important de le préciser pour éviter toutes confusions et il est également important de prendre en compte que la production pourrait devenir insuffisante face à un accroissement de la demande lié à des facteurs démographiques.
Il est surprenant que les compagnies pétrolière se soucis d’une baisse de la demande et occulte une baisse de la production alors que de nombreux pays producteurs on dépassés leur pic de production et que l’AIE considère que le pic en question a été atteints vers 2006/2008 .
Parle-t-on d’un pic de consommation en volume ou des prix?
Pour l’humanité dans son ensemble, le point principal est la quantité consommée: capacité à produire l’énergie pour l’économie et la préservation de l’environnement.
Pour les producteurs, le point principal est le maintien de leurs revenus.
Fondamentalement, la quantité est secondaire.
Pour la consommation en volume, pour les 20 ans à venir, il n’y a fondamentalement que quatre sources d’énergie capables de soutenir l’activité humaine, même restreinte par une crise économique, et ce dans cet ordre:
1) Pétrole
2) Charbon
3) Gaz
4) Nucléaire
Le reste est anecdotique et le restera tant que l’on aura pas trouvé moyen de stocker massivement de l’électricité.
Et les trois derniers ont leurs contraintes qui les empêcheront de remplacer le pétrole.
Charbon –> pollution massive
Gaz–> Installations de manutention et stockage
Nucléaire –> quantité d’uranium, déchets nucléaires et sécurité.
Pour les prix, tout dépendra de pays comme le Venezuela, l’Iran ou la Russie d’un côté et de la Chine de l’autre.
Bien malin qui peut prévoir leurs réactions.
– on ne parle plus du Pic Pétrolier mais DES Pics : en fonction des qualités de pétroles Les premiers Picq ont eux lieux dans les années 1980/90… Les derniers en ce moments.
– le gaz va remplacer le pétrole (le GPL fonctionne très bien) les réserves connues sont réelles, énormes, exploitable à des coûts corrects, réparti partout sur la terre et sous les mers…et on l’oublie mais l’on peut fabriquer des objets en transformant le gaz (c’est de la matière !!)
– aujourd’hui c’est un dechet pour l’industrie pétrolière US… mais …
En tout cas, le pic de production est déja dépassé. L’Arabie Saoudite, qui détenait la plus grosse réserve du monde a annoncé il y a un an qu’il ne lui restait plus que 11 ans de réserves, au rythme de production actuel, et est en train de se faire construire une centrale nucléaire par la France. Il y a encore beaucoup de pétrole disponible, mais ce qui reste est de mauvaise qualité et coûteux à extraire. Si les réserves de pétrole facile à extraire n’étaient pas en voie d’épuisement, on n’en serait pas à mettre en oeuvre des solutions catastrophiques comme le traitement des sables bitumeux au Canada ou les gaz de schistes aux US. Il n’existe pas de production d’énergie non poluante, à part les petits barrages hydrauliques, les barrages pharaoniques commes les trois gorges en Chine finissant tous en catastrophe écologique. Cela va être douloureux, mais, dans l’état actuel de nos posssibilités, il va falloir apprendre à vivre avec très peu d’énergie disponible, peut être 10% seulement de ce qui nous semble normal aujourd’hui. Regardez comment fonctionnent les rares projets de maisons autonomes : c’est cher, compliqué, pas très fiable, et ça fournit 2 kw/h dans le meilleur des cas, souvent beaucoup moins. Ca permet de s’éclairer à l’électricité, et d’alimenter quelques appareils électroniques, ordinateur, télé, recharge de téléphone. Pas plus, et surtout pas d’électroménager, ni de recharge de batteries de voiture électrique.
Arrivés à un certain seuil les pays producteurs garderont pour eux leur production et detiendront un avantage considerable sur les pays qui reviendront aux vehicules hippomobiles et à l’esclavage (pour les USA…).
Dans quelques années , il y aura forcément un équilibre entre les sources fossiles et leur consommation puisque de plus en plus de pays s’orientent vers « le transport électrique , le tout électrique , les énergies renouvelables … » , le reste de pétrole devrait suffire pour les produits dérivés .
Parler de pétrole et raconter que tout va bien s’il en reste pour 10, 20 ou 40 ans, c’est bien peu ! Même un siècle serait encore trop bien peu ! On pense maintenir notre civilisation sur seulement quelques décennies c’est horrible ! Cette ressource a été complétement dilapidée en peu de temps, on n’a rien laissé pour les générations futures afin qu’elles puissent se servir de cette ressource en cas de gros coups durs par exemple face à des catastrophes naturelles ou pandémies. Cette ressource n’a pas été déployée là ou elle aurait du être nécessaire en priorité (pour les hôpitaux, police, pompiers). Même pour ces cas d’urgence cités entre parenthèses les générations n’en auront plus. La ressource est dilapidée juste pour que 5% de la population mondiale puisse faire du shoping et des week end sur les 4 coins du globe. La gestion des stock aurait dû être pensée pour utiliser cette ressource sur une durée beaucoup plus longue, plusieurs siècles au moins 1 millénaire.
Bonjour Charles.
Quelques précisions, il y a 2 types de pétrole, le pétrole conventionnel et le non conventionnel (sables bitumineux et pétrole de schiste). Le premier a connu son pic de production courant 2006, il y a toujours une inertie d’environ 2 ans entre le pic réel et le ressenti (d’où l’année 2008 souvent annoncée) dû aux stocks et au plateau de production très très légèrement négatif.
En se basant sur l’ensemble des données mondiales de production, le pic concernant l’ensemble de « nos » pétroles, a eu lieu en novembre 2018. Le ressenti et les impacts qui en auraient découlé seraient arrivés en 2020 (tout rapprochement avec le covid est purement conspirationniste ^^).
Le pic de production ne signifie pas la fin du pétrole immédiate, mais simplement qu’on en aura moins à disposition chaque année. Autre précision, qui est géologique, on ne pourra puiser l’ensemble d’un puit, le taux de retour énergétique nous l’empêchera, 20% du pétrole restera dans le sol. Le pic = 50%, il nous reste donc environ 30% du pétrole disponible au départ. Nous pouvons estimer que nous aurons du pétrole jusqu’en 2040 mais qu’il faudra en consommer de moins en moins chaque année. Un pays dispose de puits « jeunes », pouvant produire environ 40 ans, l’Irak ! Le Liban a également une réserve encore non exploitée, mais qui ne correspond qu’à quelques années de consommation française (12 ans).
La consommation de pétrole étant corrélée au PIB mondial, on pourrait supposer que l’année 2019 restera l’année où la création de richesse mondiale (PIB) aura été la plus forte et ne sera jamais dépassée… C’est le début d’une décroissance subie.
Le système devait s’effondrer, les crises, guerres, révolutions… vont se succéder, nous entrons dans une nouvelle ère, la fête est bientôt finie !
Je ne comprends pas trop le raisonnement sur le coût trop élevé du pétrole. Si on compare le travail produit par une machine et le même par un bonhomme avec une pelle, le prix du pétrole peut monter a 100€ que ce sera encore avantageux. C’est de la potion magique, le pétrole. Qui peut s’en passer ?
Le pic du pétrole n’était-il pas celui où les stocks de pétroles ramenés à la consommation indiquaient une impossibilité de tenir autant que cela avait existé depuis le début de l’ère pétrole? Il date des années 1990 et devait ternir la quantité disponible vers 2018 si je me souviens bien. Nous avons là une annonce qui indique que nous ne videront pas les réserves de pétrole… je ne suis pas « pastèque » ni vrai écolo mais cela n’augure-t-il pas géologiquement d’une stabilisation pour la terre car vider les ressources terrestres ne peut que déstabiliser… Et si le dit « réchauffement climatique » qui n’est en fait que la bascule de la terre de 10 degrés sur son axe en cycles type Kondratief de 50 ans était aggravé par le vide de pétrole et gaz que nous tirons du sous-sol ? Les pros auxquels je n’appartient pas peuvent m’apporter une réponse. Moi j’en sais rien d’où mon interrogation. Par contre ce que je vois c’est la transition de groupes comme Total qui tôt ou tard ne sera plus sur le pétrole devenu non rentable mais sera rentable quand même différemment. Quand ? « That is the question? » dirait Shakespeare.
Allo? Mon petit doigt vient de me chuchoter que le pic pétrolier est peu être bien atteint, et que heu…, cette histoire de masques et de destruction de l’économie et de confinement, avec réduction des transports, des déplacements, de nuit, de jour, les weekend, a 100 kilometres etc…. sans oublier les avions cloués au sol, est une façon de le, comment dire.. masquer le pic oil… et d’adapter la demande a l’offre et pas le contraire comme on essaye vicieusement de nous le faire croire. Enfin bon, chacun son mode de pensée et de réflexions…
@Theoltd : +1 !
Vu que l’on a dépassé tous les pics les uns après les autres sans conséquences palpables, sinon une virtualisation toujours plus grande des données réelles :
Il est évident depuis au moins 20 ans que la seule variable d’ajustement ne sera pas économique, ni climatique, ni celle des ressources disponibles ou de leurs couts d’exploitation.
La variable d’ajustement c’est l’humain.
Et c’est à cela que nous assistons aujourd’hui.
C’est la seule variable sur laquelle nous avons prise.
Mais finalement c’était évident depuis le début de l’Histoire.
Et si l’on veut bien réfléchir à l’histoire des civilisations, cela à toujours été la seule et l’ultime variable d’ajustement, la seule correction à jamais applicable et appliquée.
Ce n’est pas pessimiste, c’est juste réaliste.
Que l’on pense aux famines ou épidémies, ou a la perte de sens qui ont conduits à la fin des civilisations, ou à l’effondrement des infrastructures essentielles au maintien des dites civilisations….
Ils ne furent toujours que des problèmes temporaires, et sitôt la masse humaine critique réduite, émigrée,divisée,restreinte… la civilisation et son « progrès » reprenait son cours.
Il n’y a aucune raison de penser que nous atteignons a aucune limite critique de l’environnement aujourd’hui.
Nous assistons une énième fois a un dépassement de la capacité critique des infrastructures par la population.
C’est tout.
Pourquoi chercher des explications mathématiques ? ou des solutions technique ? C’est cyclique.
Une société idéale est à l’équilibre, ou ne se permet de croitre qu’a l’échelle de l’implémentation réelle de son progrès technique.
Il n’y a là aucun mystère….ces insuffisances sont même cycliques dans l’Histoire et largement documentées.
En fait, personne n’en sait rien ! En 1975, les « experts » disaient qu’il n’y aurait plus de pétrole en l’an 2000. Le délire de la transition écologique amplifié par l’hystérie covidique mène le monde occidental à la ruine, pour la plus grande joie des Chinois. Les idiots utiles du dérèglement climatique sont là pour justifier les catastrophes statistiques à venir et nous imposer une bonne dictature. C’est tout.