Le chômage paie-t-il plus que le travail ?

Oui, dans quelques rares cas, dont notamment un qui a été repris par la ministre Muriel Pénicaud, qui a déclaré que l’on pouvait « gagner plus en étant au chômage » qu’en travaillant, dans un entretien accordé à Challenges le 17 janvier dernier.

« Travailler pendant un an à mi-temps en CDI payé au SMIC, soit 740 euros par mois, donne droit à une allocation chômage de 480 euros. En revanche, le salarié qui réalise ce même volume d’heures, mais en alternant contrats courts de quinze jours et périodes de chômage de quinze jours, touchera une allocation deux fois plus élevée, à savoir 960 euros. « Il y a là un problème d’incitation et d’équité », pointe le ministère du Travail. »

Est-ce vrai ?

Voici la réponse dans cet article que je vous invite à lire du mensuel Alternatives Économiques.

« Un demandeur d’emploi peut-il gagner plus au chômage qu’en travaillant ? Dans ce cas très précis, oui. Parce que l’Unédic calcule les droits au chômage sur une base journalière et non pas à partir d’un revenu mensuel. Pour établir une indemnité mensuelle, l’assurance chômage multiplie par 30 (jours) une allocation journalière brute qui correspond à 80 % de ce qu’a perçu la personne par jour en travaillant. »

Personne ne remet en question l’idée de faire mieux, d’améliorer les processus d’indemnisation et d’éviter les effets négatifs de ce type lorsque l’on demande globalement à tous de faire des efforts.

Si tout le monde doit se serrer la ceinture, il est évident que certains ne peuvent pas se retrouver dans une situation où ne pas travailler permet de gagner plus qu’en travaillant… MAIS ce n’est pas une raison suffisante pour jeter le bébé avec l’eau du bain.

On est encore en train de se faire saucissonner en tranches les aides sociales et les protections.

Il n’y a finalement aucun grand débat et, au mieux, une grande psychothérapie collective avec des groupes de parole calqués sur les Alcooliques anonymes…

Pour le reste, strictement rien ne change.

La dialectique mamamouchesque reste la même, et l’on part d’un petit point dans l’océan de la complexité du chômage pour en arriver à… une baisse des indemnités pour tous !

Charles SANNAT

Source Alternatives Économiques ici

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