“La charge est signée du gouverneur de la Banque de France en personne. Vendredi 15 septembre 2023, François Villeroy de Galhau a appelé le gouvernement à davantage de « crédibilité » dans son projet de budget 2024.
« Dans le passé, mon pays n’est pas parvenu à respecter ses engagements budgétaires », a-t-il rappelé depuis Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, où se déroulait une réunion des ministres européens de l’Économie et des Finances. « J’espère sincèrement que la prochaine loi pluriannuelle de programmation des finances publiques et le budget 2024 feront preuve de plus d’engagement et de crédibilité. »
Les mots sont policés. Mais ils sont inhabituels. Ils ont donc valeur d’avertissement : le projet de budget, dont la présentation en Conseil des ministres est prévue le 27 septembre, repose sur des hypothèses économiques bien trop optimistes. La Banque de France devrait d’ailleurs communiquer ce lundi de nouvelles prévisions revues à la baisse.
Car le tableau se noircit. Le gouvernement mise encore sur une croissance de 1,4 % du PIB l’an prochain, mais la Commission européenne évoque pour sa part 1,2 %, tandis que l’Insee table sur 0,9 %. Pire, les prévisionnistes évoquent un niveau à 0,7 %. « Le niveau retenu par le gouvernement s’écarte du consensus économique », observe Mathieu Plane, du département Analyse et Prévision de l’OFCE. « Il a un biais optimiste. Il est en décalage, et cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé de manière aussi significative. » L’expert rappelle toutefois que le gouvernement ne s’était pas trompé dans ses prévisions, en 2022 et en 2023.
Si la question est si brûlante, c’est à cause de l’ampleur des déficits budgétaires. Qui dit moins d’activité économique, dit moins de recettes fiscales. « On peut considérer que 0,2 point de croissance en moins, c’est 0,1 point de PIB de déficit en plus, reprend Mathieu Plane. Cela pose donc la question de la crédibilité de la trajectoire des finances publiques. Si la croissance n’est pas au rendez-vous, je ne vois pas comment les objectifs de réduction des déficits pourront être tenus. »
Le déficit public devrait passer à 4,9 % en 2023 puis 4,4 % en 2024, selon l’exécutif. Encore loin de l’objectif européen de 3 %. Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, vise 2,7 % à la fin du quinquennat, en 2027.
Pour ne rien arranger, la hausse des taux d’intérêt va peser sur la charge de la dette. Elle devrait coûter 48 milliards l’an prochain – davantage que le budget de la Défense – et atteindre 74 milliards en 2027.”
L’immense problème de la crise et de la dette qui vient !
La hausse des taux va provoquer inévitablement une baisse importante de la croissance et sans doute une récession ou une croissance anémique et donc une chute des rentrées fiscales et c’est déjà le cas sur l’immobilier avec l’effondrement des droits de mutation.
La hausse des taux va provoquer une récession et donc une augmentation des dépenses sociales car plus de chômage et moins de cotisations sociales.
Logiquement les rentrées fiscales sous toutes leurs formes vont diminuer et les dépenses augmenter. Cela va provoquer une hausse du déficit.
Un déficit qui va se creuser d’autant plus que la hausse des taux provoque aussi une hausse du coût de la dette…
Bref, cette hausse des taux, va provoquer INEVITABLEMENT une nouvelle crise de la dette en 2024/2025.
Et une crise de la dette se règle soit… par une faillite, soit par une ponction fiscale brutale pour rétablir les équilibres.
Simple.
Facile.
Prévisible.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source Ouest-France ici
Un gouvernement responsable – mais cela n’existe nulle part dans le monde – devrait faire un budget basé sur une croissance économique nulle, la croissance servant de réserve pour les dépassements budgétaires et les imprévus
bonjour charles….
excusez ma question peut etre simpliste mais que se passe til en cas de faillite??
Mais, mais…avec le Mozart de la finance aux manettes, comment est ce possible…!
Chacun savait que cela allait arriver, pas besoin d’être fort en maths, mais le déni citoyen est une chose si délicieuse.
L’Etat n’a que deux types de ressources: l’impôt et l’emprunt; les deux sont epuisés….
Donner des chiffres au 1/10 de pourcent, quatre ans à l’avance est de la masturbation intellectuelle. Il n’y a pas d’autre terme.
Qui peut connaître le PIB 4 ans à l’avance au dixième de pourcent ?!
Même la charge de la dette dépendra des taux d’intérêt d’ici là.
A part tailler dans le vif des dépenses étatiques en créant de ce fait une crise économique majeure, la seule planche de salut des états endettés est des taux réels (taux de la dette – inflation) négatifs de l’ordre de 2% – 3%, afin de rembourser les dettes sur la durée en monnaie de singe.
Cela veut dire qu’une inflation forte va être orchestrée en zone Euro.
Donc une perte de valeur de l’euro face aux devises des pays peu endettés, en tendance longue.
En espérant:
1) que les peuples qui souffrent ne veulent pas trancher le noeud gordien en élisant des candidats démagogiques qui promettent un défaut sur la dette
2) que les pays peu endettés ne jettent l’éponge et fassent éclater la zone Euro.
Bonjour Charles, en cas de « ponction fiscale brutale »- type scenario de Chypre il y a plusieurs annees, les comptes à terme souscrits( que vous recommandez souvent actuellement )pourraient ils etre concernés par la « ponction » ou préservés comme les portefeuilles d’action?
Merci de votre expertise
On est mal patron , on est mal!!!
Un État moderne ne se déclarera jamais en faillite aux conséquences sociales graves. C’est pour cette raison que l’inflation les arrange. Celle-ci réduit la dette.
Bonjour, de tout façon le budget devra passer sous les fourches Caudines de la Commission Européenne qui l’approuvera … ou non.
Bjr Charles,
Avec une inflation continuelle à 6%, combien y-aurait-il en plus de rentrée ds les caisses de l’état tous les ans?
En résumé, TOUT VA TRÈS BIEN !
Mon voisin me dit que comme l’objectif réel et tu est que les choses ne s’améliorent pas, ça se passe comme prévu, na !
“Ils sont fous ces Romains !”
Et puis, finalement, le plus gros n’est pas parlé.
Si la croissance est inférieure à l’inflation, je suppose que l’économie se contracte, non ?
Une croissance de 1.4% en face d’une inflation à 7%, ça signifie quoi ?
Je fais sans doute ça à la grosse, mais il me semble que ça devrait être une récession de 5.6%, non ?
La société ripoublique france est « too big too fall »…
C’est donc une fois de plus les cons tribuables qui renflouent la banqueroute…
CQFD
Donc c’est officiel; ceux qui font le budget ne savent pas gérer l’argent. Ils ne sauraient probablement pas vivre sur un SMIC.
Le but d’un budget “pragmatique” c’est qu’il soit “au moins pessimiste” sinon il ne sert rigoureusement à rien. A la fin il doit y avoir un reliquat pas un trou., sinon ça veut dire que le budget était mal fait.
Mais, l’exécutif est coutumier des budgets “insincères” c’est à dire totalement faux.
Alors, des pistes ?
– Stopper toutes les aides aux entreprises (surtout celles qui ont accès au marché) environ 160 milliards/an
– Surveillances des marchés publics (on ne peut plus aider les copains en payant à prix d’or des produits ou services que les autres ne voudraient pas)
– Suppression totale de l’utilisation des cabinets privés (il y a bien nassez de monde dans la sphère publique pour gérer)
– Paiement des prestations médicales APRÈS validation et pas avant (fraude des professionnels de santé).
Fermer toutes les les activités non essentielles payées au moins partiellement avec de l’argent public, et passer en mode entretien.
Réduction de voilure de toutes sortes, réduction du train de vie, pas des échelons inférieurs qui eux sont payés au lance pierre et pas considérés mais plutôt en haut de la pyramide.
Ce n’est pas un jugement de valeur sur les personnels du public qui n’ont souvent pas de latitudes pour agir, mais avec un peu de bon sens, quelqu’un qui sait vraiment faire un budget pourrait trouver de quoi passer de 5% de déficit à 0 tout en diminuant la pression fiscale.
Si l’état est mécontent de devoir payer des prestations sociales, il n’a qu’ à mieux faire son travail qui est de garantir des règles du jeu stables pour le “tissus économique”. ais là ça va être plus dur pour les copains rentiers.