Le biais de normalité est un biais cognitif qui conduit les gens à nier ou minimiser des avertissements relatifs à un danger.
Ce comportement revient à sous-estimer la probabilité d’une catastrophe, ses effets sur sa propre existence et son potentiel destructeur.
À cause du biais de normalité, de nombreuses personnes ne se préparent pas suffisamment à une catastrophe naturelle, un effondrement financier ou des crises issues d’une erreur humaine. Il est rapporté qu’environ 70% des gens affichent un biais de normalité au cours d’une catastrophe.
Le biais de normalité peut surgir en réponse à des avertissements en amont d’une catastrophe ou face à une catastrophe avérée, comme un effondrement financier, des accidents de la route, des catastrophes naturelles ou une guerre. Le biais de normalité est aussi appelé « paralysie des facultés d’analyse » (analysis paralysis) ou « faire l’autruche » (the ostrich effect) et certains secouristes parlent de « panique négative » (the negative panic). Le comportement opposé au biais de normalité est la réaction excessive (surréaction), ou biais du scénario du pire (worst-case scenario bias) qui consiste à voir de légères variations par rapport à la routine comme les indices d’une catastrophe imminente.
Exemples
D’après le journaliste David McRaney, « le biais de normalité peut s’imposer au cerveau quelle que soit la gravité du problème. Il apparaît aussi bien quand une personne a reçu de nombreux avertissements pendant des jours que si on n’a que quelques secondes pour réagir à un danger de mort ». Il se manifeste lors d’évènements comme les accidents de la route : bien que ces accidents soient très fréquents, une personne normale ne les vit que très rarement. Ce biais se produit aussi face à des évènements d’une portée mondiale. D’après une étude menée en 2001 par le sociologue Thomas Drabek, les gens qui reçoivent un ordre d’évacuation en amont d’une catastrophe ont tendance, dans la majorité des cas, à se renseigner avec au moins quatre sources d’information avant d’obtempérer. Cette attitude est courante lors des catastrophes.
Le biais de normalité explique pourquoi, au moment de l’éruption du Vésuve, les habitants de Pompéi ont assisté à la catastrophe sans évacuer. Ce biais s’est également manifesté lorsque des personnes ont refusé de quitter la Nouvelle-Orléans à l’approche de l’ouragan Katrina et quand 70% des survivants des attentats du 11 septembre ont discuté avec autrui avant de fuir. Lors du naufrage du Titanic, la White Star Line n’avait pas correctement anticipé l’évacuation des passagers ; certains d’entre eux ont refusé d’évacuer, peut-être parce qu’ils sous-estimaient la probabilité d’un scénario du pire et minimisaient les conséquences. De même, pendant la catastrophe de Fukushima, les experts en liaison avec le personnel sur place étaient convaincus qu’une fusion de plusieurs réacteurs était un scénario impossible.
Conclusion?
Il faut se méfier de nous-même et de nos réactions.
Les deux biais existent. Celui de normalité qui nous pousse à nier les risques et son biais inverse à savoir le biais du “wort-case scenario” qui consiste à amplifier les risques et à surréagir.
Si je vous parle aujourd’hui de ces deux biais c’est parce que nous sommes dans une situation très complexe et difficilement prévisible ou les chocs s’enchainent et ou pourtant le système arrive à faire incontestablement preuve de résilience jusqu’ou jour, ou, allez savoir pourquoi, cela ne “passera pas”.
Dans de tels contextes, il faut savoir se projeter vers l’avenir et faire des projets, tout en sécurisant au maximum sa situation.
Il faut donc accepter une forme de “schizophrénie” patrimoniale pour continuer à se développer avec l’objectif de ne tomber dans aucun de ces biais.
C’est tout l’objet de la lettre STRATEGIES à laquelle vous pouvez vous abonner si ce n’est pas déjà fait. (Tous les renseignements ici).
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
“Schizophrenie patrimonial”, temmement! je me suis fait des noeuds au cerveau a chercher l’équilibre entre stratégie défensive et offensive ! J’ai lâché le defensif car on est jamais prêt au pire et surtout c’est mortifère comme état d’esprit.je mise tout sur l’offensif et advienne que pourra! Merci Charles pour tes lumieres!
Ou Sinon, il y a la le biais d’adaptation contrainte: aucun patrimoine alors, quoiqu’il arrive, on fera comme on peut!
Ah !! La dissonance cognitive !!! Un peuple endormi, sous influence, où on l’endort par la peur, où on préfère la sécurité ( alors qu’il n’y a aucun danger: réchauf. clim., virus etc…) à la liberté !!
Un exemple de dissonance cognitive: notre armée !! On n’arrête pas de nous rabacher son rôle restreint ( juste faire la guerre!!) . Qu’attend-elle pour faire comme en Afrique pour nous libérer de l’état profond ???
Bonjour,
Pertinent de parler de ce sujet.
Évidemment, je me classe (volontairement) dans le biais du scénario du pire.
Pas par névrose.
De manière lucide, intentionnelle et en contrôle.
Simplement pour pouvoir « juste réagir » de manière efficiente lorsque l’effondrement viendra….car JE SAIS que je perdrai un pourcentage non négligeable de mes capacités sous l’effet de la sidération.
Comme les autres…
Mais avec ce qui me restera de lucidité, je serai en mesure d’analyser et appliquer le scénario anticipé adéquat à la situation quelle qu’elle soit….puisque je me prépare au pire…dans TOUS les domaines.
Et si d’aventure je gagne le gros lot de l’Euromillion d’ici-là…..je pourrai même ajouter un bunker en Patagonie aux scénarios (LOL..!)
Il vaut mieux être trop riche que trop pauvre, non….!!!?
Donc, sur-préparez vous….
VG
Ne jamais perdre de vue qu’à long (?) terme nous serons tous morts…..
Courbe de Gauss…
Faire l’autruche est un mythe. Elle peut être au contraire très dangereuse en vous arrachant la carotide avec ses pattes puissantes.
Bonjour, merci pour cette explication. Ce biais ne s’applique-t-il pas aux Covido-sceptiques qui nient gravité et même l’existence de la maladie ?
Se faire confiance dans ses capacités à réagir peut aider à trouver son équilibre.
Mieux vaut prévenir que guérir . Pour l’ eau , les conserves , les bougies et les medicaments , ceux qui ont fait des reserves bien gérées ne souffriront pas trop lorsque tout s’ arretera brutalement lors de la prochaine eruption solaire massive . Plus d’ electricité , plus d’ internet , plus de telé , plus de radio, plus de telephone , plus de DAB , plus de supermarché ….ect… Certains vont tant souffrir qu’ ils deviendront fous ou se suicideront .
Étant prof d’histoire, je m’étais interrogé sur cette très grosse majorité de juifs allemands qui après 1936 ont persisté à rester dans un pays où les persécutions montaient de manière exponentielle. Sans compter qu’Hitler ne cachait pas ses ambitions.
Bref, en 1939 avec le déclenchement de la guerre ils furent pris au piège et connurent un sort funeste.
Je vous rejoins donc totalement sur cette réflexion,
superbe article
l’exemple du titanic est PARFAIT : qu’elle peut etre votre reaction quand on vous convaincu d’etre sur un bateau incoulable ?
Formation , information ,culture
ChatGPT ? (jusqu’à “Conclusion”)
cognitif ? Quesaco ? :))
Moi j’ai surtout vu un troupeau de pintades pendant le covid..
Lisez le Cygne Noir de Nocholad Nassim Taleb et aussi Antigragile,du même auteur..
Vous saurez comment transformer vos Cygnes Noirs en Cygnes gris
Robert Sch.82 ans.
Damien c’est le biais le communément utilisé et qui a fait que le troupeau de gnous reste une constante en terme de quantité , être raisonnable en évitant les travers excessifs c’est être derrière la mélée au centre du terrain pour avoir le choix de l’ouverture (en terme de rugby)
Le biai de normalité c’est … la presse aux ordres… et les jt pour gogos.
Re Bonjour Mr Sannat
Très bon ! Cet article est la suite de votre édito du jour ?
Que les deux soient bien compris , c’est une autre histoire , le nombre de commentaires ne va pas dans ce sens…… !
Meilleures salutations
Ça me fout le cafard j’ veux pas le savoir
Charles, faites-vous un biais de normalité sur le réchauffement climatique ?
Oui tout à fait pour le biais de normalité. Nous sommes rétifs au changement. Cela peut s’expliquer par ce qu’on appelle le “bon sens ” ou “le sens commun”. Ou par l’habitus qui nous a façonné. Mais ceux qui ont compris cela ont également mis en par des stratégies depuis Edward Bernays pour nous conditionner dans une certaine direction. Ce qui est assez facile aujourd’hui avec les médias de grands chemins. Jusqu’à ce que l’écart entre le narratif et le réel devienne trop grand. Alors l’élastic casse.
La vie est dangereuse ? Évidemment et c’est ce qui en partie fait son intérêt. Les passagers du Titanic qui ont été sauvés sont surtout des femmes. Une fois pleins les canaux de sauvetage confisqués par les plus égoïstes et trouillards ce n’est plus la peine de se précipiter : on est mort. Ceci n’empêche pas de prendre des précautions si l’on a devant soi une marge de temps suffisante ni de prier .