84 dirigeants d’entreprise appellent à une sobriété énergétique « organisée ».

« Ces dirigeants, veulent intégrer au cœur de la stratégie des entreprises les «démarches d’économie circulaire, d’économie d’usage, de relocalisation, de régénération de la biodiversité ».

« Passer d’une sobriété d’urgence à une sobriété organisée » : 84 dirigeants d’entreprise, appartenant pour beaucoup à l’économie sociale et solidaire ou au milieu associatif veulent « parfois faire moins, pour toujours faire mieux », selon une tribune parue dans le Journal du Dimanche. Parmi les signataires figurent aussi quelques dirigeants de grosses structures comme Jean-Bernard Lévy d’EDF, Hélène Bernicot du Crédit Mutuel Arkéa et Pascal Demurger de l’assureur MAIF.

« Une sobriété durable passera obligatoirement par un partage de la valeur équitable et par une intégration du temps long au sein de l’entreprise, et donc par des évolutions de gouvernance », affirme le texte.

Appel à réduire la consommation

L’appel des 84 dirigeants va plus loin en voulant intégrer au cœur de la stratégie des entreprises les « démarches d’économie circulaire, d’économie d’usage, de relocalisation, de régénération de la biodiversité, ou encore d’alignement des réductions carbone de l’entreprise avec l’accord de Paris » sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Selon les auteurs de la tribune, « la sobriété économique organisée est un moyen de ne pas faire peser le poids de la transition sur les plus démunis ». Ils espèrent « faire évoluer notre modèle global de compétitivité » afin de « sortir enfin les entreprises d’une perpétuelle injonction contradictoire » entre objectifs financiers d’un côté, climatiques et sociaux de l’autre.

Ils affirment enfin qu’ils proposeront ce « choix collectif » le 30 août lors « des Universités d’été de l’économie de demain» à Paris. Ce forum se tiendra séparément, mais concomitamment, de l’université d’été de la première organisation patronale française, le Medef, rebaptisée Rencontre des entrepreneurs de France (REF) ».

Alors tout cela est totalement louable.

Mais, concrètement comment fait-on pour consommer moins ?

Comment fait-on pour faire moins de croissance dans un monde où les dettes du passé sont financées par la croissance de demain. Je parle aussi bien de ma croissance de particulier pour rembourser mon crédit immobilier que de l’endettement des entreprises ou des Etats. Comment passe-t-on d’un Etat de croissance à la sobriété ?

Quelle vision de l’avenir propose-t-on aux Français ?

Nos dirigeants y compris ceux qui viennent de signer cette tribune n’ont pas la moindre idée de ce qu’il faudrait faire pour créer une société de la sobriété heureuse, car leur sobriété de dépressifs neurasthéniques à la Greta est sans intérêt.

La solution existe et c’est celle de la réappropriation du territoire et du retour à la campagne et la fin des grandes villes qui n’ont plus aucune utilité dans un monde de sobriété. Mais cette analyse je peux vous dire qu’ils sont très peu nombreux à vouloir l’entendre.

La transition va donc échouer et l’appel à organiser la sobriété se transformera en appel à organiser la pénurie.

Charles SANNAT

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Source Le Figaro.fr ici

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