Tous ceux qui chroniquent la « dédollarisation » et la « désaméricanisation » de l’économie mondiale ne peuvent qu’attirer l’attention du plus grand nombre sur la poursuite et l’extension de ce mouvement qui est aussi créé par les Américains eux-mêmes.

En effet, avec leurs lois sur l’extraterritorialité, tous ceux qui commercent avec des dollars ou avec un ressortissant américain même à l’étranger tombent sous le coup des lois fédérales US et des sanctions monumentales qu’ils imposent.

Conséquence, tous les pays qui veulent pouvoir être indépendants dans leurs choix bilatéraux avec d’autres sont obligés de se passer du dollar.

C’est ce que fait la Turquie, en rajoutant en plus dans la poubelle monétaire l’euro, dans la mesure où les relations ne sont pas au beau fixe.

Comme vous pouvez également le voir, nous sommes inscrits dans un processus de longue durée en ce qui concerne le système monétaire international.

La Turquie ne cesse pas toutes ses transactions en dollars. Seulement certaines avec certains pays. Une nuance de grande taille.

Charles SANNAT

Ankara souhaite passer à la devise nationale dans ses échanges bilatéraux, notamment avec la Russie, a déclaré le ministre turc de l’Économie, Nihat Zeybekci.

La Turquie prévoit de développer son commerce en devises nationales avec la Russie, l’Iran et la Chine, a affirmé Nihat Zeybekci, le ministre turc de l’Économie.

« Dans cinq ans, le monde aura profondément changé et il faut être prêt à passer au commerce dans la devise nationale. Ce qui ne fera que profiter à toutes les parties […] Une telle décision est conforme aux intérêts de n’importe quel pays, que ce soit la Russie, l’Iran, la Turquie, la Chine ou le Japon », a indiqué Nihat Zeybekci lors d’une interview donnée à l’agence de presse turque Anadolu.

Aujourd’hui, le monde considère comme des devises de réserve essentiellement le dollar et l’euro. Seuls 15 % des échanges commerciaux de la Turquie sont effectués en devise nationale, a-t-il poursuivi.

« Il importe de faire de la devise nationale une devise de réserve. Si de 1,5 % à 4 % du déficit des opérations de commerce extérieur sont comblés grâce à la devise nationale, la nécessité de drainer des financements étrangers disparaîtra. En outre, on se tournera vers le marché intérieur, ce qui permettra également d’éliminer l’influence négative des oscillations des cours », a fait remarquer Nihat Zeybekci.

Il a affirmé que son pays créerait des conditions propices au commerce en devises nationales avec les grands partenaires commerciaux de la Turquie, notamment en roubles russes, en rials iraniens et en riyals saoudiens.
Lors d’une interview accordée précédemment à Sputnik, Nihat Zeybekci avait noté que l’objectif était de porter le chiffre d’affaires des échanges réciproques à 100 milliards de dollars (90 mds EUR).

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