Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Si l’or ne sert à rien, il est tout de même une valeur de fond de portefeuille des banques centrales à travers le monde entier.

D’ailleurs, les banques centrales sont à nouveau acheteuses net d’or depuis quelques années maintenant, et certaines accumulent de véritables trésors.

Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsque votre monnaie papier ne vaut plus tripette, et que des problèmes de confiance apparaissent, l’or peut être gagé et servir à obtenir des prêts en nantissant en quelques sortes vos lingots. Cela ne change rien à votre situation économique mais vous permet d’avoir une bouffée d’oxygène, voire de terminer le mois en payant tout de même vos fonctionnaires.

Alors on pourrait croire que pour s’en sortir le Venezuela a pris son or, l’a envoyé en Suisse et a obtenu des crédits en bons dollars papiers en échange. C’est effectivement les rumeurs qui courent, pourtant c’est beaucoup plus compliqué que ça.

Une véritable guerre économique

En effet, vous découvrirez, dans la traduction de cet article de l’Agence Reuters, que si la banque centrale du Venezuela négocie des swaps d’or avec la Deutsche Bank, certains tentent de s’opposer à ces demandes, en particulier la BRI – qui est la banque des banques centrales et qui domine dans la plus grande discrétion le système monétaire et financier mondial.

Vous découvrirez aussi que l’or vénézuélien a perdu de sa superbe puisque c’est le seul or qui ne soit plus “valable” selon les standards internationaux, ce qui est plus que surprenant.
Résultat : ce pays est obligé, semble-t-il, de renvoyer son or en Suisse pour le faire refondre afin de ré-obtenir une certification internationale.

Vous apprendrez enfin que la BRI a fait cesser tous les prêts adossés à l’or du Venezuela.

Ce petit pays d’Amérique du Sud subit une véritable guerre économique en raison de son choix avant tout d’indépendance à la tutelle des États-Unis, le tout alors que les prix du pétrole se sont effondrés, précipitant le pays dans une crise économique majeure avec des magasins vides, des pénuries et une paupérisation croissante.

La pression sera mise sur les autorités et le peuple vénézuélien jusqu’à ce que que celui-ci devienne plus réceptif à la mondialisation, aux règles du commerce international et accepte une certaine dose de soumission à l’Empire, en particulier sur l’exploitation de ses ressources pétrolières.

Depuis 2001, c’est à une guerre mondiale d’accès aux ressources à laquelle nous assistons.

En attendant, pour le moment, la réalité c’est que le Venezuela ne peut pas négocier son or car tout le monde l’en empêche ! Cet exemple est une illustration très cruelle des méthodes utilisées pour contraindre un pays qui veut sortir du cadre admis de la bienséance mondiale. Cela doit interroger tous les citoyens au-delà de leur avis sur le “Chavisme” ou la “révolution vénézuélienne”. Quelle est la place laissée désormais à l’autodétermination des peuples pour le choix de leur avenir ?

La banque centrale du Venezuela négocie des swaps d’or avec Deutsche Bank

C’est le titre de cet article de Reuters et de leur équipe de Caracas, la capitale du Venezuela. En voici la traduction pour vous !

« La banque centrale du Venezuela a démarré des négociations avec Deutsche Bank AG portant sur des swaps d’or dont l’objectif est d’augmenter la liquidité de ses réserves de change alors que le pays doit assurer de gros remboursements cette année, d’après 2 sources proches des négociations.

Le bas cours du pétrole et le modèle économique étatique en déliquescence ont affaibli les réserves de change du membre de l’OPEP au point de faire craindre un défaut sur ses obligations alors que le pays éprouve toutes les peines du monde à régler le service de sa dette, qui s’élève à 9,5 milliards de dollars cette année.

Environ 64 % des 15,4 milliards de dollars des réserves du Venezuela sont composés de lingots d’or, ce qui entrave la capacité du gouvernement de Nicolas Maduro à mobiliser rapidement des fonds pour payer ses importations ou honorer le service de sa dette.

En décembre, la Deutsche Bank et le Venezuela se sont mis d’accord pour finaliser un swap d’or cette année, d’après 2 sources. Elles n’ont pas cité de chiffres (note : même si on parle aujourd’hui de 5 milliards de dollars).

Les swaps d’or permettent aux banques centrales d’obtenir des liquidités de la part d’institutions financières contre le prêt de leur or durant une certaine période. Ce genre d’opération n’affecte pas le cours de l’or car le métal est toujours la propriété du Venezuela et n’atteint pas les marchés.

Le Venezuela souffre d’une récession sévère, d’une inflation à 3 chiffres et de pénuries chroniques. Le système de contrôle de change du gouvernement rejette de nombreuses demandes de conversion en dollars afin de payer les importations, ce qui a débouché sur des rayons vides dans les magasins et engendré des files dans les supermarchés.

Cette situation a permis à l’opposition de s’assurer en décembre une majorité écrasante de 2/3 au Congrès. Le président Maduro affirme que son gouvernement socialiste est victime d’une « guerre économique » et nie les rumeurs de défaut, qui ne seraient qu’une campagne de diffamation de l’opposition selon lui.

Les CDS indiquent que les marchés estiment à 78 % les chances de défaut du Venezuela l’année prochaine, d’après Thomson Reuters.

Ces 2 sources ont déclaré que le Venezuela, durant ces dernières années, a conclu plusieurs swaps d’or avec la BRI basée en Suisse sur des durées allant d’une semaine à une année. D’après l’une de ces sources, 7 swaps ont été conclus.

La BRI a cependant mis un terme à ces opérations l’année dernière, d’après ces 2 sources, en raison de craintes concernant les risques associés. La BRI n’a pas souhaité commenter l’information. (…)

La valeur monétaire de l’or du Venezuela a baissé de 3,5 milliards durant les 12 derniers mois pour atteindre 10,9 milliards en novembre dernier, d’après les données de la banque centrale. Ce déclin semble refléter la baisse du cours de l’or de 10 % et le coût des opérations de swaps. Il n’est pas encore clair si la banque centrale a vendu ou pas des lingots.

D’après l’une des sources, la banque centrale du Venezuela a conclu un accord de swap avec Citigroup en 2015, qui avait refusé de commenter l’information à l’époque.

L’une des sources a déclaré que la banque centrale a envoyé une quantité indéterminée de lingots à l’étranger afin de les faire certifier, condition indispensable à la conclusion d’un swap. Cet or a perdu la validité de son « certificate of good delivery » en 2011 lorsque Chavez a rapatrié l’or du Venezuela, selon l’une des sources. (…) »

En attendant mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !

Charles SANNAT

“Insolentiae” signifie “impertinence” en latin
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Source Reuters ici 

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