J’ai lu et relu… et je n’ai pas compris ce que souhaitait nous dire le Parlement européen ! Veut-il plus de dépenses publiques ? Non, il veut des “réformes structurelles équilibrées”… ce qui ne veut rien dire.

De toutes les façons, le Parlement européen n’a aucun pouvoir ou presque alors il pense ce qu’il veut, tout le monde s’en fiche ou presque.

Enfin, tant que les Allemands ne veulent pas entendre parler de dépenses budgétaires, il ne se passera rien et puis dans tous les cas, avec partout plus de 100 % de dettes sur PIB, il est illusoire de croire à la relance budgétaire.

Charles SANNAT

STRASBOURG, 22 novembre (Xinhua) — Au lendemain du débat annuel sur les activités de la Banque centrale européenne (BCE) avec son président Mario Draghi, le Parlement européen (PE), réuni cette semaine en session plénière dans la ville française de Strasbourg, a estimé mardi dans une résolution que “la politique monétaire seule n’est pas suffisante” et que “l’UE a besoin de réformes structurelles équilibrées, de budgets nationaux solides et de politiques fiscales responsables dans les États membres”.

Le rapport du PE sur les activités de la BCE, adopté mardi par les eurodéputés par 437 voix pour, 121 voix contre et 140 abstentions, rappelle que la croissance réelle de la zone euro reste modeste et géographiquement inégale (1,6 % en 2016 et 1,8 % en 2017, après 1,7 % en 2015). Le chômage a baissé mais les disparités entre États membres se sont aggravées, allant de 4,6 % en Allemagne à 24,9 % en Grèce, insiste-t-il.

Les parlementaires estiment, qu’au vu de telles disparités, “il est urgent et nécessaire de prévoir des réformes structurelles ambitieuses et équilibrées d’un point de vue social dans la zone euro”. “Ces réformes faciliteraient directement l’investissement et l’emploi, et auraient un effet positif sur la demande en matière de crédits et les investissements”, défendent les eurodéputés.

Dans sa résolution, le PE exprime des inquiétudes. Il craint que “la BCE ne minimise le lien entre la mise à disposition des liquidités de la banque centrale aux banques et les prêts accordés à l’économie réelle – en leur permettant d’emprunter à des taux négatifs sans augmenter leurs prêts aux entreprises et aux ménages dans la zone euro”.

S’ils comprennent pourquoi les taux négatifs ont été mis en œuvre, les eurodéputés pointent du doigt les risques pour les épargnants privés et les régimes de pension, ainsi que sur les dangers liés à de nouveaux actifs et bulles immobilières.

Le texte plaide également en faveur de “la mise en œuvre totale de l’Union européenne des marchés de capitaux” et insiste sur “l’importance de la transparence de la politique monétaire vis-à-vis du Parlement et des citoyens en général”.

“Nous sommes engagés à agir si besoin en utilisant tous les instruments disponibles dans le cadre de notre mandat pour atteindre notre objectif” d’une inflation en dessous mais proche de 2 %, a déclaré, dans l’hémicycle strasbourgeois, le président de la BCE, Mario Draghi, lors du débat organisé lundi soir dans le cadre de la présentation du rapport 2015 de la BCE. En octobre, l’inflation avait atteint 0,5 % sur un an.

Le conseil des gouverneurs de la BCE doit se réunir le 8 décembre. Un nouvel allègement de la politique monétaire est attendu, qui devrait se traduire par une prolongation de six mois de la période de rachat massif de dette destiné à relancer une économie morose.

La BCE a par ailleurs abaissé ses taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas et fait marché la planche à billets dans le but d’inciter les banques à prêter davantage, toujours dans l’espoir de faire redémarrer la croissance.

Face aux eurodéputés, M. Draghi a concédé que des taux très bas comportaient à terme des risques pour la stabilité financière. Ces risques “ont été contenus jusqu’à présent, mais nous sommes conscients du fait que cela ne va pas durer pour toujours”, a-t-il déclaré.

“À moyen terme, les taux d’intérêt négatifs vont certainement créer des effets négatifs sur la rentabilité des banques”, a admis le banquier italien.

Concernant les conséquences pour l’UE de l’élection surprise du républicain Donald Trump à la présidence américaine, et celles du Brexit, M. Draghi ne s’est pas avancé, évoquant “un impact à long terme qu’il est très difficile d’évaluer”.

M. Draghi s’est par ailleurs félicité de la “résilience” de l’économie européenne “en dépit de la situation internationale”. Selon lui, cette résilience est le fruit d’une solidité renforcée dans le secteur bancaire grâce aux réformes menées au niveau européen depuis la crise de 2008.

“Néanmoins, un certain nombre d’éléments structurels constituent toujours une difficulté pour la zone euro et notamment la rentabilité des banques dans la zone euro”, a-t-il ajouté, en appelant à des “changements structurels” pour améliorer cette rentabilité.

“Les politiques budgétaires doivent également aider à la relance économique tout en respectant les règles de l’UE”, a conclu le président de la BCE, alors que la Commission européenne vient de demander à l’Allemagne d’augmenter, même légèrement, ses dépenses publiques.

Lors du débat, le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a par ailleurs assuré aux eurodéputés que Bruxelles continuait à contrôler les risques causés par les très faibles taux d’intérêt.

Le député en charge du rapport du Parlement sur les activités de la BCE, Ramon Tremosa i Balcellis, a de son côté réclamé des “investissements intelligents” et affirmé qu’il fallait traiter prioritairement la question des taux d’intérêt négatifs.

Au nom de la droite européenne, l’Allemand Thomas Mann a estimé qu’il convenait de résoudre les problèmes économiques et financiers, mais aussi de s’attaquer à la question des réformes structurelles et des budgets solides dans les États membres.

Dans les rangs des socialistes, le Portugais a plaidé pour que les politiques de la BCE se concentrent sur les petites et moyennes entreprises (PME).

Malgré les mesures de la BCE, les distorsions persistent sur les marchés et les taux d’intérêt négatifs sapent la culture de l’épargne, a de son côté déploré l’Allemand Bernd Lucke, membre du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR).

Pour le groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne (GUE), son compatriote Fabio de Masi a insisté sur le problème du chômage des jeunes et le manque d’investissements publics.

Quant à l’écologiste espagnol Ernest Urtasun, il a jugé que les incitations monétaires sont à l’origine d’une situation dangereuse et que le manque de contrôle démocratique de la BCE est inquiétant.

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