Certains affirment que tout ce que vous devez savoir dans la vie, vous l’avez appris à la maternelle.
Je suppose que c’est vrai, jusqu’à un certain point. Cependant, pour bien comprendre comment fonctionne le COMEX, je pense qu’il est bon d’aller un peu plus loin en revoyant ce qui est souvent enseigné durant les premières leçons d’économie de base.
C’est ce que fait cet article que l’on a traduit pour vous. Bon, maintenant, si vous n’avez vraiment que 5 ans, cela risque quand même d’être un peu ardu !!
Si vous ne devez retenir qu’une seule idée, retenez celle-ci : pour faire baisser un marché, on joue sur l’offre ou sur la demande !
Si la demande est forte et qu’il y a peu de produit donc peu d’offre, les prix s’envolent !
La seule façon de faire baisser les prix c’est d’augmenter l’offre !
Pour le marché de l’argent, il faudrait donc plus d’argent ! Eh bien non !!
On utilise juste des “contrats futurs” qui font croire que l’on déverse des tonnes d’argent supplémentaires. En réalité, on ne déverse que du papier et de vastes promesses !!
Charles SANNAT
Commençons avec un graphique. Peu importe lequel, j’en ai pris un au hasard. Voici ci-dessous celui de Coca-Cola sur une semaine. Le titre de la boisson gazeuse a connu des hauts et des bas durant la semaine, tout en restant dans une certaine fourchette de prix.
Pourquoi le cours a-t-il évolué à la hausse et à la baisse ? Pour faire simple, il y a eu, durant une période d’offre fixe de titres, le même nombre d’acheteurs que de vendeurs. Donc, un équilibre a été atteint et le prix fut stable autour des 42,45 dollars l’action. Un cours d’économie théorise cette action de la façon suivante : la découverte du prix a lieu lorsque l’offre rejoint la demande :
Mais ce n’est pas ainsi que cela se passe au COMEX. Il n’existe pas de période durant laquelle le nombre de contrats à terme est délimité vu que l’intérêt ouvert varie de façon quotidienne. Pour compliquer les choses, les nouveaux contrats se créent de façon totalement autonome. Les banques ne doivent en aucun cas déposer du métal physique en guise de collatéral afin de vendre du métal. Elles disposent donc de la capacité théoriquement illimitée de créer autant de contrats que jugé nécessaire.
Nous avons donc un « marché » dont l’offre (les contrats à terme argent du COMEX) et la demande pour le produit fluctuent de façon quotidienne. Et en vertu de la capacité illimitée des banques à créer de nouveaux contrats, elles sont en mesure d’absorber la demande émanant d’un regain d’intérêt de la part des spéculateurs.
Penchons-nous désormais sur le cours d’une autre action de la semaine dernière. Ci-dessous, nous voyons le graphique du titre Amazon. Observez la hausse de l’action au long de la semaine. Pourquoi le prix a-t-il grimpé ? Honnêtement, je ne connais pas la cause fondamentale de ce rallye. En revanche, ce que je sais c’est que vu que le nombre d’actions Amazon n’a pas augmenté durant la semaine dernière, cet autre graphique d’un cours d’économie de base explique la hausse. L’augmentation de la demande pour les actions dans un contexte de quantité de titres constante signifie que le prix doit augmenter afin de convaincre les porteurs de se séparer de leurs actions.
Nous sommes d’accord ? Très bien, continuons.
Voici ci-dessous le graphique de l’argent du COMEX, montrant les fluctuations du cours de la semaine dernière. Notez qu’il ressemble beaucoup à celui de Coca-Cola. Le cours semble stable autour des 18,2 dollars. Au premier coup d’œil, on peut donc en conclure que, durant cette période, il y a eu autant d’acheteurs que de vendeurs. C’est vrai dans une certaine mesure, mais avec une énorme différence :
Quelle est-elle ? Pour trouver la réponse, nous revenons à notre cours d’économie de base et ce que nous avons appris concernant l’offre et la demande. Vous vous souvenez que lorsque l’offre est constante, les variations de la demande débouchent sur un prix en baisse ou en hausse. Cependant, dans le cas du COMEX, l’offre n’est pas constante. Comme nous l’avons dit ci-dessus, les banques de lingots « faiseuses de marchés » ont la possibilité de créer chaque jour une quantité quasi illimitée de contrats. Le graphique ci-dessous montre à nouveau les variations du cours de l’argent au COMEX de la semaine dernière. Si la demande en hausse est satisfaite par une augmentation de l’offre, le prix ne bouge pas.
Reste une question en suspens : de combien le cours aurait-il augmenté si l’offre en contrats était restée constante ? Le graphique du cours de l’argent du COMEX ressemble-t-il plus à celui d’Amazon qu’à celui de Coca-Cola ?
(Il est important de noter que ce processus est à l’origine de la fraude, et qu’il explique pourquoi nous estimons que le COMEX est un processus complètement illégitime de découverte du prix de l’argent physique – ou de l’or. Les vendeurs, les banques, « vendent » de l’argent qu’ils ne possèdent pas et font la promesse de livrer du métal à un acheteur, le spéculateur, qui n’a aucune intention de prendre livraison. Il s’agit simplement d’un jeu de dupes et d’une bataille de liquidité dont le vainqueur est celui qui a les plus gros moyens financiers, et donc qui est capable d’encaisser les fluctuations de prix et les appels de marge.)
En créant et en vendant aux spéculateurs ces 23 713 contrats la semaine dernière, les banques ont simplement généré des obligations de livrer 118,565 millions d’onces aux acheteurs de ces contrats. C’est environ 14 % de la production mondiale d’argent de 2017. Est-ce que de l’argent métal fut déposé à la bourse pour garantir ces nouvelles obligations, ou les banques les ont-elles simplement créées à partir de rien ou presque, soit grâce à du cash et à des effets de levier ? Ci-dessus, voici les rapports des stocks d’argent du CME de lundi et de vendredi de la semaine dernière. Vous noterez que la quantité d’argent dans les coffres a en fait diminué, passant de 191,5 millions à 190,2 millions d’onces. (…) »
Article de Turd Ferguson, publié le 3 avril 2017 sur tfmetalsreport.com