Superbe accord entre la Grèce et ses créanciers… Enfin, superbe, c’est une vaste plaisanterie évidemment, puisque dans ce nouvel accord, il s’agit de réduire encore les retraites des Grecs et d’augmenter leurs impôts pour payer… les dettes, ou faire croire que l’on pourra les payer.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est peu probable que ces nouvelles coupes permettent de relancer la croissance en Grèce et aboutissent à un autre résultat qu’une récession encore et toujours plus importante.

Charles SANNAT

« Athènes s’est entendue vendredi avec ses créanciers sur les réformes qu’elle doit encore entreprendre pour parvenir à un accord. Des mois de surplace suscitaient une inquiétude grandissante sur le redécollage de l’économie grecque.

«La bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que nous avons résolu les gros problèmes concernant les réformes à faire et maintenant nous n’avons plus qu’à parcourir la dernière ligne droite», a déclaré le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro à La Valette.

«Je veux saluer l’accord de principe qui intervient après plusieurs mois de travail difficile (…) Le moment est venu de mettre fin à l’incertitude sur l’économie grecque», a renchéri le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

Le gouvernement grec a accepté de s’engager sur des mesures économiques qu’il devra mettre en œuvre en 2019 et 2020 pour satisfaire ses bailleurs de fonds, ce qui devrait dégager la voie au versement d’une nouvelle tranche de crédit.

Une manne d’argent frais dont Athènes aura bientôt besoin puisqu’elle doit rembourser des créances de plus de sept milliards d’euros (7,4 milliards de francs) en juillet.

Coupes dans les retraites

Depuis des mois, les discussions piétinaient entre Athènes et ces bailleurs de fonds (zone euro et FMI), ce qui bloquait la poursuite du troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros consenti en juillet 2015 et qui court jusqu’en juillet 2018.

Selon Jeroen Dijsselbloem, le gouvernement grec est maintenant prêt à effectuer des coupes supplémentaires dans les retraites en 2019 et augmenter les impôts en 2020.

Jeroen Dijsselbloem qui est également ministre néerlandais des Finances, a souligné l’importance d’arriver rapidement à un accord final : «La situation ne s’améliore pas en Grèce et c’est quelque chose dont nous sommes responsables. Cela prend trop de temps», a-t-il dit.

Le retour présumé de la Grèce à la croissance en 2016 – sur lequel tablait Bruxelles – a en effet d’ores et déjà été démenti par les dernières estimations, début mars, de l’Office grec des statistiques, selon lequel le Produit intérieur brut (PIB) a stagné l’an passé.

Examen au plus tôt

De son côté, le ministre grec des Finances, Euclid Tsakalotos, a promis que les réformes sur lesquelles il s’était engagé pour 2019 et 2020 seraient examinées le plus tôt possible par le Parlement grec, où le parti de gauche Syriza, auquel il appartient, dispose d’une majorité très étroite.

Euclid Tsakalotos a souligné que les créanciers avaient accepté que si la Grèce parvenait à atteindre les objectifs budgétaires demandés, elle pourrait accroître ses dépenses à caractère social.

Et, selon lui, l’épineuse question de l’allégement de la dette grecque devrait être réglée avant l’été. «Nous serons prêts pour que toutes les pièces du puzzle soient en place pour la discussion sur l’allègement de la dette», a-t-il dit.

«Si les discussions s’enlisent, l’incertitude va revenir», a souligné Euclid Tsakalotos. «Personne ne veut le retour de la crise grecque», a-t-il martelé, faisant référence au psychodrame de l’été 2015 où la Grèce avait failli sortir de la zone euro.

Créanciers divisés

Les créanciers de la zone euro sont divisés sur la question de la dette grecque. Le Fonds monétaire international (FMI), pour l’instant simple conseiller technique dans le troisième plan d’aide alors qu’il avait eu un rôle majeur dans les deux premiers, préconise un allègement substantiel de la dette.

Ce que l’Allemagne, principal créancier de la Grèce, refuse. Berlin insiste cependant pour que le FMI participe financièrement au programme. »

Lire la suite et la fin ici : source La Tribune de Genève

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