C’est une analyse très pertinente et que je ne serais pas loin de partager.

En effet, l’attaque massive du 13 novembre et celles qui risquent fort de suivre, vont obliger la France encore une fois à appliquer nos principes ancestraux de “raison d’état”. Lorsque l’existence même de notre nation est en jeu, l’Etat ne peut que reprendre ses prérogatives régaliennes car il est tout simplement obligé de le faire.

Il n’y a pas d’autres solutions que d’affronter les problèmes qui se posent à nous. Trop longtemps repoussés, l’heure de l’addition a sonné. Elle est évidemment salée. Elle est économique, elle est sociale, elle est politique.

Cette crise française par ses conséquences marque aussi la fin de l’Europe multiculturelle, ouverte, de Schengen, de l’absence de frontière etc.

Ce qui vient de se passer dans notre pays et la réaction particulièrement forte du gouvernement avec l’état d’urgence, montre à quel point cet événement va bouleverser notre quotidien et au-delà l’Europe toute entière, sans oublier le célèbre couple franco-allemand.

Charles SANNAT

La politique d’Angela Merkel suscite depuis longtemps l’irritation de l’opinion publique et des politiques français. Selon Foreign Policy, les attaques terroristes à Paris n’ont fait que rappeler combien humiliant était le contrôle du budget français par l’Allemagne.

Ces dernières décennies, la France restait à l’arrière-plan en Europe et dans l’ombre de l’Allemagne. L’éditorialiste du magazine Foreign Policy James Poulos trouve cependant qu’une crise du modèle de gestion allemand en Europe, allant de pair avec un catalyseur aussi fort que les attentats terroristes à Paris, pourrait attiser les luttes d’influence au sein du Vieux continent.

“Le gouvernement français a montré qu’un rôle de second plan par rapport à l’Allemagne ne convenait pas aux Français, que ce soit dans le domaine économique ou politique. La France déclare ouvertement que l’Etat islamique est son ennemi direct et, plus discrètement, qu’il y a un changement d’attitude envers la chancelière allemande Angela Merkel, considérée désormais comme opposante”, estime M. Poulos.
Face à une crise nationale, la France rehausse ses ambitions, aussi ironique que cela puisse paraître, ajoute le journaliste. Néanmoins, cela correspond à l’esprit français et au rôle traditionnel de la France en Europe.

“Il est difficile de se débarrasser de ses vieilles habitudes, et les crimes flagrants à Paris ont rappelé même à François Hollande combien contraire à la nature et humiliant était le contrôle de l’Allemagne sur le budget français”, signale l’éditorialiste de Foreign Policy.

“Le pacte de sécurité est plus important que le pacte de stabilité”, a déclaré le président français au parlement, ayant assuré que le pays dépenserait à des fins de la sécurité autant qu’il faudrait, indépendamment des griefs de l’Union européenne relatifs au déficit du budget national.

Selon James Poulos, l’idéologie du merkélisme, qui domine en Europe et qui consiste à lésiner sur les dépenses budgétaires et rester fermement attaché aux règles communes de l’Union européenne, met depuis longtemps en colère l’opinion publique et la classe politique françaises. Le fait que la France se soit mise à l’écoute de sa propre société et se soit opposée aux limitations imposées de l’extérieur pourrait porter un coup décisif à la domination de Mme Merkel en Europe, résume James Poulos.

Lire la suite

Please complete the required fields.