« Une « France en morceaux » : une enquête révèle le regard que portent les Français sur leur territoire et leur cadre de vie
L’enquête inédite que révèle franceinfo mardi a été menée par Elabe et l’Institut Montaigne. Elle décrit quatre catégories de Français et leur rapport aux mobilités personnelles, professionnelles, sociales et géographiques. »

Dit autrement, c’est un bien triste visage que confirme plus cette étude qu’elle ne nous le révèle puisque ce sont des phénomènes que nous chroniquons ici sur le site Insolentiae et que nous pouvons débattre via les commentaires. Vos remarques, d’ailleurs, témoignent depuis bien longtemps de ces réalités.

Les affranchis

Les affranchis, c’est les affranchis de tout. Affranchis de racines, d’appartenance, d’histoire. Les affranchis sont évidemment les grands gagnants de la mondialisation. Ils vivent aussi bien à Paris qu’à Bruxelles, seront mutés avec plaisir à Londres ou à New York. Leurs 300 K€ par an leur permettent de bien vivre partout dans le monde. Leur terrain de jeu ? C’est le monde.

Ils sont, d’après l’étude, 21%. Je pense (ce n’est pas une vérité, mais une opinion, je vais être obligé de le préciser régulièrement vu la tournure des événements) qu’ils sont en réalité beaucoup moins. Il y a, à mon sens, dans les affranchis, ceux qui le sont réellement et ceux qui pensent qu’ils peuvent l’être et qui se mettent dedans, car pour être « affranchis » si vous êtes une famille de 4 vivant à Paris, 300 K€ pour le foyer c’est 20 000 euros par mois, mais avec 10 000 euros de crédit immobilier pour l’appartement dans le 6e ou le 7e rive gauche, les fins de mois ne sont pas aussi simples que les gueux le pensent (c’est volontairement « provoquant »;). Quand on regarde les statistiques, il n’y a pas 21 % de gens à 300 K€, loin de là.

Donc sur les 21, uniquement 5 % sont réellement affranchis, les autres 16 % sont tellement proches et côtoient tellement quotidiennement ces grands vainqueurs qu’un phénomène d’identification joue, auquel s’ajoute l’espoir secret de rejoindre cette caste de CSP+ hyper privilégiée.

Pour les 80 % restant… eh bien c’est des enracinés, des « assignés » ou des « sur le fil » !

Chacun choisit sa « caste ». Pourtant, on pourrait aussi dire qu’il y a 80 % de la population qui tente de s’en sortir et d’accéder à la dignité dans un monde qui la refuse au plus grand nombre. Il n’y a pas que 25 % d’enracinés, car justement, ce qui fait l’homme c’est ce besoin quasi génétique d’appartenance et d’enracinement, je me définis fondamentalement par rapport à là d’où je viens. Je suis de la campagne, du quartier, de la ville, de la cité parfois même … du bâtiment A par rapport au B. Il n’y a là rien de mal. L’enracinement est un besoin positif et constructif pour chacun.

De même que le besoin de solidarité familiale et amicale révélé par l’étude puisque « 75 % estiment qu’en cas de « problèmes graves », ils auront « dans leur entourage des personnes sur qui vraiment compter »… Alors on ne parle plus de famille, mais « d’entourage », comme une réalité plus large et désincarnée.

Pourtant, la famille reste la première des protections sociales, et les solidarités intergénérationnelles représentent des sommes équivalentes au budget de l’État !!

Charles SANNAT

Pour lire la totalité de l’article lié à cette étude, c’est directement sur le site de FranceTVinfo ici

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