Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

« Précarité. La chasse aux bénéficiaires du RSA bat son plein » : c’est le titre d’un article de L’Humanité qui revient sur une tendance lourde actuelle consistant, de la part de l’administration tout de même comptable des deniers publics, de vérifier l’activité des bénéficiaires du RSA.

« Contrôle des comptes bancaires, chantage au bénévolat… certains départements dirigés par la droite organisent un flicage très serré des plus pauvres, sautant sur le moindre prétexte pour réduire ou supprimer leurs maigres allocations.

Ailleurs, c’est la mesure prônée un temps par l’actuel ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le contrôle des comptes bancaires des allocataires, qui est choisie. Tout revenu annexe pouvant être retranché du montant des allocations (536,78 euros pour un bénéficiaire célibataire), la moindre économie, le plus petit cadeau, peuvent se retourner contre le bénéficiaire du RSA. »

 

L’Humanité s’émeut de telles pratiques. Émotion légitime ?

Tout d’abord, humainement, il n’est pas pensable de laisser sur le bord de la route nos concitoyens. Ceci étant posé une bonne fois pour toute et sans ambiguïté, il est tout de même plus que normal et nécessaire de se demander néanmoins quelle est la façon la plus efficace d’aider ceux qui sont en souffrance.

Disons-le, cela fait 40 ans que nous aidons à coup de dizaines de milliards par an et que chaque année, il y a un peu plus de pauvres. Autant dire que, factuellement, notre méthode ne doit pas être la bonne.

Pour prétendre au RSA, il ne faut rien avoir et certainement pas d’épargne, ni recevoir d’héritage.

Je peux vous certifier que la fraude au RSA est massive. Elle est même endémique. Il ne faut pas en blâmer les « fraudeurs » (petits) qui trichent avec ce système mais blâmer le système lui-même parce qu’il rend possible ces dérives sans même régler un seul problème d’exclusion.

Les femmes sont toutes « célibataires » pour avoir des RSA « mère isolée », ce qui rapporte plus que de déclarer les revenus du conjoint du moment… Je ne vous parle pas de ceux qui travaillent un peu au noir, ou encore de ceux qui détiennent des fonds, perçoivent des héritages ou ont un peu d’épargne qu’ils omettent de déclarer.

Tout cela, le système le tolère, car le système achète la paix sociale à coup de dépenses et de « fermages de yeux » (expression inventée je sais).

La réalité est aussi simple que ça.

Les campagnes comme les citées vivent du RSA généreusement distribué dans toutes les « France » oubliées de la création de richesse.

Nous pouvons continuer comme cela tant qu’il y a de l’argent. Or il n’y a plus d’argent, donc toutes ces aides vont se réduire comme peau de chagrin et j’y reviendrai en conclusion.

 

Nous pourrions aussi tout changer !

Comme vous le savez, je pense que la sociabilisation, le sens, l’utilité qui se matérialise à travers le travail sont des éléments essentiels du bien-être !

Croire que donner un RSA suffit à s’exonérer de l’accompagnement des gens est la plus cruelle insulte à leur faire.

Croire que donner de l’argent suffit à donner de la dignité est une grande erreur.

Croire que remplir (fort mal) la gamelle sans panser les âmes est suffisant et d’une grande cruauté.

Ces aides comme celle du RSA sont humainement désastreuses et contre-productives.

Le RSA devrait être purement et simplement supprimé avec, en remplacement, un droit opposable au travail destiné à forcer les gens au retour vers l’activité, et je dis bien l’activité et le sens ! Il faut rendre aux gens leur utilité sociale.

Faire des gens des victimes n’est pas sain.

Enfermer les gens dans l’assistanat, sans espoir d’en sortir, sans avenir, n’est pas une ambition fondamentalement « humaine ».

Nous avons des millions de postes « non-rentables » à pourvoir, que ce soit dans les hôpitaux, les écoles, ou encore les maisons de retraite.

Nous pourrions utiliser notre argent de manière très différente.

Mais il y a un tabou qui ne sera jamais levé par la gauche bien-pensante à savoir que la générosité ne doit pas s’accompagner de contrepartie.

Pourtant, je suis navré de le dire, la contrepartie à une aide n’est pas uniquement une question d’argent ! Elle est avant tout une question de dignité et de considération que l’on donne aux autres.

Exiger l’excellence, le dépassement, l’implication ce n’est pas dénigrer l’autre, c’est le considérer. Pousser l’autre à aller aussi loin qu’il le peut, c’est lui donner motif à fierté.

 

Ce débat passionnant nous ne l’aurons pas !

Ce débat passionnant nous ne l’aurons pourtant pas, il y aura bien la chasse aux vrais-faux RSA. Elle est nécessaire mais ne constitue pas un programme politique évidemment.

Nous n’aurons pas ce débat d’abord parce que ce n’est pas le « plan » de nos mamamouchis qui veulent nous aligner sur des régimes sociaux nettement inférieurs.

Nous n’aurons pas ce débat parce qu’il n’y a plus d’argent pour payer le RSA qui relève de la compétence des départements qui sont fauchés et qui ont les pires difficultés à boucler leurs fins de mois.

Nous n’aurons pas ce débat parce qu’en réalité, toute notre classe dirigeante manque cruellement d’humanité et d’amour à l’égard des gens.

Relever notre pays c’est aussi relever la tête une par une de nos concitoyens les plus abîmés par la vie et pas leur jeter de façon fort dédaigneuse et méprisante quelques miettes de la richesse globale en leur autorisant de fumer du cannabis pour qu’ils pensent à autre chose.

Les hommes et les femmes de ce pays méritent une considération nettement plus grande.

En attendant, prenez vos dispositions pour vivre avec de moins en moins d’aides en provenance de notre père nourricier l’État… en faillite !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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 « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Source L’Humanité ici

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