« Emery Jacquillat, repreneur en 2009 du vépéciste préféré des enseignants, vient d’inscrire sa mission dans ses statuts. Il plaide pour un toilettage du Code civil et la création officielle de ce nouveau statut, l’une des pistes qui pourrait se dégager des réflexions en cours sur l’objet social de l’entreprise »…

Très bien et parfait pour notre cher repreneur de la Camif, et c’est sa liberté d’entrepreneur que de s’instituer une mission ou pas. Mais ce n’est pas sa mission que d’imposer une mission aux autres entrepreneurs en en profitant au passage pour se payer un beau coup de pub auprès de sa clientèle par une attitude bien démagogique.

Ce débat sur l’objet social des entreprises est un non-sens économique très grave. Les prélèvements sont tels que plus de 70 % de la création de richesse d’une entreprise est captée par l’État français. 70 % !! Autant dire que toutes les entreprises ou presque sont déjà « nationalisées » dans les faits. Je parle des petites entreprises et des commerçants. Les GAFA, eux, ont les moyens d’aller se faire tondre sous des cieux plus cléments.

« Emery Jacquillat est très sollicité dans le cadre des consultations en cours sur le projet de loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), et l’on comprend pourquoi. Le jeune patron de la Camif, qu’il a reprise en 2009, est en effet l’un des tout premiers à avoir doté son entreprise d’une mission et, surtout, à l’avoir inscrite dans ses statuts depuis novembre 2017.

Ce qui est pour lui l’aboutissement d’un parcours mené tambour battant sous le signe de la RSE (responsabilité sociale de l’entreprise, qu’il a rebaptisée « redonner du sens à l’entreprise »), il souhaite le voir généralisé et mis à la portée de toutes les entreprises qui le souhaitent. Et pour cela, il prêche pour un toilettage du Code civil et la création d’un nouveau statut optionnel, « l’entreprise à mission ». »

Alors surtout, que nos mamamouchis laissent bien ce statut « optionnel » et qu’ils se contentent de faire de la démagogie et des effets d’annonces populaires, mais le moins nuisibles possible pour l’investissement et la croissance… Celui qui croit qu’un patron étranger va mettre sa mission sociale dans son objet se met le doigt dans l’œil jusqu’à la garde. Les garde-fous, c’est la loi. Pas l’objet social d’une entreprise.

Charles SANNAT

Source La Tribune ici

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