Et si les Banques centrales finançaient le revenu de base ?

C’est la question que se pose Libération.

« L’idée de verser à chaque personne un minimum vital en deçà d’un certain niveau de revenu d’activité, sous la forme d’un impôt négatif automatique, sans aucune démarche à accomplir, sans contrepartie, apparaît de plus en plus comme un outil dont nos sociétés vont devoir se doter pour lutter contre la précarité et l’inemploi. Dominique Méda et Thomas Piketty l’évoquaient tour à tour récemment dans leurs tribunes respectives. De fortes résistances demeurent cependant : à droite, le revenu de base heurte le principe méritocratique ; à gauche, il fait craindre la suppression d’aides et de services publics. Vient aussi inévitablement la question du financement d’un tel projet : il faudrait une profonde refonte de l’impôt pour que le revenu de base ne déséquilibre pas structurellement le budget de l’Etat. D’aucuns y verront l’occasion de faire d’une pierre deux coups, d’autres au contraire la pierre d’achoppement ».

Une alternative monétaire existe, qui impliquerait les Banques centrales. Pas telles qu’elles existent aujourd’hui – ce sont des institutions indépendantes qui n’ont pas le droit de financer directement les Etats – mais en devenant des instituts d’émission gouvernés par la société et au service des objectifs que celle-ci se fixerait pour remédier à ses maux : réparer l’injustice sociale, accélérer la transition écologique, garantir l’emploi, assurer un minimum vital… Les propositions monétaires alternatives qui émergent depuis quelques années, monnaie hélicoptère, dons de monnaie centrale… conduisent toutes à cette perspective d’une Banque centrale transformée en institut d’émission, gouverné par l’ensemble des parties prenantes, dont le pouvoir de création monétaire servirait à atteindre les objectifs fixés. Ces derniers varient selon les propositions : avec la monnaie hélicoptère, la monnaie centrale irait directement aux ménages et aux entreprises pour soutenir leurs capacités de dépenses respectives ; avec des dons de monnaie centrale aux Etats, la monnaie centrale viendrait directement financer certaines dépenses publiques comme des investissements nécessaires à la transition écologique… Le revenu de base pourrait être l’un de ces objectifs : l’institut d’émission créerait la quantité de monnaie centrale nécessaire en la transférant soit à l’Etat soit directement aux ménages pour assurer à chacun un minimum vital ».

Les bonnes causes à financer avec de la fausse monnaie ne manquent pas et ne manqueront jamais !

Je trouve cela exquis de voir des gens « sérieux » écrire de telles inepties sans expliquer le revers de la médaille de leur idée géniale.

Si vous imprimez de la monnaie dans une politique du genre « yaka » donner des sous à tout le monde et financer avec tout ce qui semble mignon, charmant ou aimable vous allez créer de l’inflation, inévitablement, surtout que dans un monde où nos usines ne produisent plus rien, il est fort probable que les amis chinois vous expliquent très simplement que pour avoir le même téléphone ou la même voiture il va falloir beaucoup plus de monnaie de singe !

La seule solution pour financer tout cela par l’impression monétaire sera d’avoir beaucoup de porte-avions pour aller casser la figure à ceux qui ne voudront plus accepter votre monnaie.

Remarquez, c’est déjà un peu ce que nous faisons, même si c’est masqué sous l’expression « apporter la démocratie » au pays dont on veut voler le pétrole.

Ne soyez pas naïfs. Il n’y a jamais d’argent gratuit !

Charles SANNAT

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Source Libération.fr ici

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