Voici la citation du jour.

« Nous n’avons pas de problème d’inflation. Mais un problème de cherté de la vie » !

Alors jouons aux devinettes, à votre avis à qui doit on cette perle ?

Les prétendants ne manquent pas !

Janet Yellen qui n’a rien vu venir aux Etats-Unis pourrait prétendre à la paternité de cette phrase. Je suppose que pour être politiquement correct et inclusif à souhait il doit falloir changer l’expression « la parternité de quelque chose » en parlant de la maternité de Janet Yellen… bien qu’en évoquant sa maternité, je pense que je la renvoie à sa condition de femelle procréatrice subissant la dictature du patriarcat ancestral.

Du coup, si quelqu’un parmi vous à son diplôme en wokisme je suis preneur…

Bref, nous pourrions aussi nominer notre grand gourou à l’économie nationale Monsieur Bruno le Maire, ou encore notre dame Christine Lagarde de la BCE qui nous fait de belles lagourderies depuis des années.

Et bien non, ce n’est pas Lagarde, d’ailleurs, elle est assez peu en forme ces derniers mois, elle commence même à dire la vérité, c’est dire son état de faiblesse avancé.

Non, la star du jour c’est le président turc Erdogan.

Erdogan persiste et signe : pour lutter contre l’inflation…, il continuera de baisser les taux

Et là c’est un festival intellectuel et technique de haut vol. Je ne suis pas certains que nos amis turcs, qui y laissent des plumes quotidiennement, trouvent la plaisanterie de l’inflation très drôle, car c’est toujours la population qui est touchée par les phénomes inflationnistes. Les riches, eux, en Turquie comme chez nous s’en sortent toujours. Pour les plus modestes et les classes moyennes c’est une autre paire de manches !

« Nous n’avons pas de problème d’inflation. Mais un problème de cherté de la vie, a affirmé le chef de l’État turc. »Nous n’avons pas de problème d’inflation. Mais un problème de cherté de la vie », a affirmé le chef de l’État turc. Pour lutter contre l’inflation, le remède est connu : il faut augmenter les taux d’intérêt pour freiner la consommation et faire baisser les prix. Avec le risque, en cas de hausse trop violente des taux, de casser la croissance et de impacter l’emploi. Ce schéma vieux comme Hérode, le président turc Recep Tayyip Erdogan ne le suit pas. Alors que l’inflation en Turquie a atteint 73,5 % sur an en mai, il a annoncé ce lundi vouloir abaisser de nouveau les taux d’intérêt.

« Que personne n’attende cela de nous. Ce gouvernement n’augmentera pas les taux d’intérêt. Au contraire, nous allons continuer de les baisser », a affirmé le chef de l’Etat turc lors d’une conférence de presse à la suite d’une réunion avec son cabinet.

Déjà en 2021, il avait contraint la banque centrale à abaisser son taux directeur de 19 % à 14 %, entre septembre et décembre, provoquant l’effondrement de la monnaie nationale. La livre turque a perdu plus de 47,79 % de sa valeur sur un an. Récemment, la banque centrale turque a refusé de relever son taux directeur pour tenter de juguler l’inflation et l’a maintenu à 14 %.

Poussée par l’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation en Turquie est au plus haut depuis décembre 1998. 

L’inflation est au cœur des débats en Turquie, à un an de l’élection présidentielle, prévue en juin 2023, l’opposition et nombre d’économistes accusant l’Office national des statistiques (Tüik) de sous-estimer sciemment et largement son ampleur.

Des économistes turcs indépendants du Groupe de recherche sur l’inflation (Enag) affirment vendredi matin que l’inflation atteint en réalité 160,76 % sur un an, plus de deux fois le taux officiel.

« Nous n’avons pas de problème d’inflation. Mais un problème de cherté de la vie », a affirmé le chef de l’État turc.

En revanche pour essayer d’être parfaitement objectif, Erdogan a parfaitement raison de penser qu’augmenter les taux ce sera créer une récession économique très forte, et c’est parce que l’on crée une récession forte que l’on fait baisser la demande et que cette baisse de la demande fait baisser la hausse des prix donc l’inflation.

Mais, pour la première fois dans le monde, l’inflation n’est pas uniquement monétaire elle est aussi liée à un phénomène violent et inédit de raréfaction des ressources.

L’ajustement se fait donc par le prix, et plus la raréfaction est durable et importante plus l’ajustement par le prix sera long et élevé.

Cela n’est pas un phénomène monétaire,  mais un phénomène d’ajustement de l’offre et de la demande.

Dans ce cas, la hausse des taux d’intérêt est-elle la solution la plus appropriée ?

C’est, je pense de cette façon qu’il faut poser la question et ouvrir le débat.

Charles SANNAT

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Source La Tribune.fr ici

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