Le président de la BCE, Mario Draghi, appelle à finaliser le cadre de la zone euro et à réduire les divergences entre les États de l’Est et de l’Ouest afin de protéger l’euro dans un monde « instable ».

Alors que l’euro fêtera son 20e anniversaire en janvier prochain, les membres de la zone euro luttent pour renforcer l’union économique et monétaire (UEM).

Toutefois, les avancées à vitesse d’escargot pour stimuler la zone euro sont loin de combler les grandes attentes de certains pays, comme la France.

Agir avant les élections européennes. 

« Mario Draghi a déclaré à la commission des affaires économiques et monétaires que les prochains mois seraient «décisifs pour prendre des actions concrètes» afin de réformer l’union monétaire avant les élections européennes de mai prochain. Selon lui, il est temps d’agir. »

Pour Draghi, il y a 3 priorités .

– « Renforcer la coordination politique » ;

– « Établir un instrument budgétaire pour la zone euro afin d’absorber les chocs économiques » ;

– « Achever l’union bancaire et une union «ambitieuse» des marchés des capitaux ».

Il a également insisté sur le fait que « les pays avec une grande dette devaient la réduire ».

L’euro en jeu

Les conséquences d’une UEM mal conçue ont également été décrites sous un angle différent par Benoit Cœuré, membre du directoire de la BCE.

Il a averti que si les divergences entre les membres de l’Est et de l’Ouest de la zone euro ne sont pas réduites plus rapidement, l’euro lui-même pourrait en pâtir

« S’il n’y a pas de perspective crédible d’un rattrapage rapide des pays à faible revenu, les habitants de ces pays risquent de remettre en question les avantages mêmes de l’adhésion à l’UE ou à l’union monétaire », a-t-il déclaré lundi à Vienne.

« De tels doutes seraient particulièrement inquiétants dans le monde instable dans lequel nous vivons actuellement », a-t-il ajouté.

En synthèse…

La situation est risquée. Le temps nécessaire pour trouver des accords n’est pas compatible avec le temps rapide des marchés, des crises, et des difficultés économiques des pays membres de la zone euro. Les hétérogénéités menacent évidemment la stabilité de l’eurozone.

Quand un banquier central vous explique que  » l’euro lui-même pourrait en pâtir », il faut comprendre, en langage moins politiquement correct, que l’euro pourrait exploser en vol.

C’est, depuis la crise de 2008, toujours le même problème. Nous n’avons fait que mettre la poussière sous le tapis. Mais rien n’est réglé. Il nous faut soit beaucoup plus d’Europe, soit beaucoup moins, or personne ne semble prêt à faire le grand saut fédéral et surtout pas les Allemands qui seraient amenés à payer pour tous les autres…

Enfin, Draghi semble très inquiet du résultat des élections européennes qui risquent de fort mal se passer.

Charles SANNAT

Source Euractiv.fr ici

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