La dédollarisation de l’économie mondiale est une réalité, une réalité qui est, comme la crise que nous vivons, un processus itératif.

Il y a des phases d’accélération, de tensions extrêmes, puis des accalmies plus ou moins durables. Les forces de rappel sont importantes, l’inertie de nos systèmes complexes aussi.

Nous passons d’une économie mondiale monétairement unipolaire et sous domination exclusive du roi dollar à un monde au système monétaire multipolaire.

Cela ne va pas se faire sans drames et sans pleurs, car c’est un combat et une lutte acharnée pour la domination mondiale.

Le fait que la Bundesbank intègre le yuan, la monnaie chinoise, dans ses réserves de devises est un signe important des changements à l’œuvre.

Charles SANNAT

FRANCFORT, 11 février (Xinhua) — La décision de la Bundesbank de constituer des réserves de devises en yuans chinois fait partie d’une stratégie à long terme, et cet investissement deviendra effectif dès que tous les préparatifs nécessaires seront achevés, a déclaré la Banque centrale allemande à Xinhua dans une récente interview.

“La décision du conseil d’administration d’investir à l’avenir en renminbis chinois a été prise à l’été 2017. Une fois tous les préparatifs organisationnels et techniques achevés, cet investissement en renminbis deviendra effectif”, a affirmé la Bundesbank dans un e-mail adressé à Xinhua.

La banque centrale a également souligné que la décision d’inclure le yuan dans ses investissements faisait partie d’une stratégie à long terme, qui reflétait l’importance croissante de la devise chinoise dans le système financier international.

En janvier 2018, les réserves de devises étrangères de la Bundesbank s’élevaient à 31,2 milliards d’euros, dont près de 80 % étaient des avoirs en titres. À l’heure actuelle, ces réserves ont été constituées en dollars américains et en yens japonais, ainsi qu’en dollars australiens depuis 2012, selon la Banque centrale allemande.

En juin dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a également annoncé avoir échangé l’équivalent de 500 millions d’euros en dollars américains contre des titres en yuans chinois.

Marius Schad, analyste auprès de HSH Nordbank AG, a cependant déclaré que le passage à des avoirs en yuans chinois était davantage une mesure symbolique qu’une nécessité économique. À l’heure actuelle, à peine 1 % des réserves de change de la BCE sont détenus en yuans, selon les chiffres communiqués par la banque.

De nombreux experts estiment que l’initiative chinoise “la Ceinture et la Route” contribuera néanmoins à généraliser l’usage du yuan dans les pays où la Chine investit et fait du commerce.

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