Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Vendredi dernier, j’étais invité par Jacques Sapir à participer à ses “Chroniques” sur la radio Sputnik au sujet de la fiscalité et des dépenses publiques dans un contexte de campagne électorale. Vous trouverez ci-dessous la retranscription écrite de l’essentiel, pour celles et ceux qui ne peuvent pas forcément réécouter. Sinon, vous avez également l’enregistrement de l’émission à votre disposition.

La fiscalité et les dépenses publiques dans le contexte de la campagne électorale

La question de la fiscalité et des dépenses publique fait débat dans le cadre de l’élection présidentielle. Nous allons essayer d’y voir plus clair lors de l’émission d’aujourd’hui « Les Chroniques de Jacques Sapir » avec comme invités Charles SANNAT, ayant fait carrière dans la banque BNP et qui rédige quotidiennement Insolentiae, et Louis ADAM, expert-comptable et commissaire aux comptes.

La première question que j’aimerais vous poser est celle-ci : ne pensez-vous pas que l’on assiste à une sorte de surenchère assez démagogique sur cette question des impôts ?

Plus sérieusement, que peut-on croire dans des déclarations à propos de baisses d’impôts et de dépenses, qui ne sont ni précises ni reliées entre elles ?

Charles Sannat : « (…) La fiscalité, au sens très large, elle repose avant tout sur le travail et la vraie question à se poser est [la suivante] :

Comment, dans une période, dans un moment de notre histoire économique où nous voyons tous que le travail est en voie de raréfaction, en tout cas le mode de travail salarié ne va plus être forcément le mode de fonctionnement de la société de demain ni le moyen de répartition de la richesse créée, comment va-t-on faire pour adapter notre système fiscal à ce nouvel état de fait. Et là-dessus, il n’y a aucune réponse (…) »

Louis Adam : « (…) Oui, il y a une démagogie. Depuis les années 80, on a des baisses d’impôts sur l’impôt sur le revenu, sur l’impôt sur les sociétés…

Je rappelle qu’il était à 50 pour cent et là il est à 33 pour cent (…) Il y a un problème de base, pas simplement de taux, et il y a un problème de solidarité un peu au niveau des impôts, parce que ce qu’on oublie c’est que l’impôt c’est certes pour couvrir les dépenses mais c’est aussi d’une certaine manière pour rétablir un peu les inégalités de revenus (…)

Je vais donner un seul chiffre (…) En France, un étudiant du supérieur coûte en gros 15 000 euros (…) Mais quand on regarde les pays qui investissent là-dessus, les États-Unis sont à 26 500 euros et le Royaume-Uni est à 25 000 euros ; quels choix sont faits ? »

La deuxième question touche à ce que l’on appelle l’ « optimisation fiscale ».

De manière parfois légale et parfois illégale, un certain nombre d’acteurs économiques arrivent aujourd’hui à soustraire leurs revenus à l’impôt, faisant peser une large partie de la charge sur les mêmes, qu’il s’agisse des classes moyennes ou des PME.

N’est-ce pas un problème majeur ?

C.S. : « Je pense que l’optimisation fiscale est l’enfant terrible de la mondialisation, de la globalisation et (…) de la construction européenne puisqu’en Europe même (…) est organisé savamment aussi bien le dumping social que son petit frère le dumping fiscal. Est-ce que l’on peut lutter réellement contre l’optimisation fiscale ? (…) En réalité, ce n’est pas de l’optimisation c’est de la fraude fiscale tolérée, c’est de la fraude fiscale organisée, c’est de l’évasion fiscale légalisée par Bruxelles qui accepte qu’il y ait au sein même du même espace économique où il y a libre circulation, (…) on peut aller se faire imposer en Irlande mais on peut recruter un petit bulgare à 184 euros par mois de salaire minimum et de le faire travailler en France, où le SMIC est de 1 500 euros en brut (…) »

L.A. : « Qui fait cette optimisation fiscale ? C’est les conseillers fiscaux. D’où viennent les conseillers fiscaux ? En majorité de l’École Nationale d’impôts.

Donc l’État paye la formation des gens pour diminuer l’impôt, c’est quand même un peu contradictoire (…)

Quand on regarde les banques françaises, le Crédit Mutuel CIC fait 45 pour cent de ses profits a l’étranger (…) La BNP, elle, fait 35 pour cent, 2,4 milliards d’euros de bénéfices, c’est énorme (…)

On voit là effectivement tout le problème de l’optimisation fiscale… »

Pour réécouter, l’émission c’est ici !

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

Charles SANNAT

“Insolentiae” signifie “impertinence” en latin
Pour m’écrire [email protected]
Pour écrire à ma femme [email protected]

Vous pouvez également vous abonner à ma lettre mensuelle « STRATÉGIES » qui vous permettra d’aller plus loin et dans laquelle je partage avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au monde d’après. Ces solutions sont articulées autour de l’approche PEL – patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et familiale.

 « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Please complete the required fields.